Les 4 et 5 mai, les orthodoxes célèbrent Pâques, la très grande fête de la Résurrection du Christ. Pendant ces deux jours qui marquent la fin de la Semaine sainte, plusieurs rituels liturgiques sont reproduits.
"Fête des fêtes et solennité des solennités" chante l’Église orthodoxe. Il n’y a pas de plus grande fête chrétienne. Et chaque dimanche de l’année, les églises orthodoxes vont déployer dans le temps la grande fête de Pâques, en y célébrant sans fin la Résurrection.
Les vêpres du dimanche de Pâques sont le plus souvent anticipées le samedi
matin. Elles ont conservé les traces de l’ancienne veillée pascale, au cours de laquelle étaient baptisés de très nombreux catéchumènes.
Durant l’office, quinze textes de l’Ancien Testament vont être lues, chacun
compris comme une prophétie du mystère de la Résurrection. Les chants des vêpres contemplent la victoire du Christ descendu aux enfers, c’est-à-dire au séjour des morts : "Aujourd'hui le séjour des morts se lamente et s'écrie : mon pouvoir est aboli ; j’avais reçu ce mort comme un mortel, mais je ne peux le retenir ; avec lui je perds ceux sur qui je régnais ; je détenais les morts depuis les siècles, mais lui les relève tous. Gloire, Seigneur, à ta croix et à ta résurrection".
Au début de la grande liturgie qui suit les vêpres, les ornements de l’église sont changés : des tons sombres du Carême et de la Passion, on passe aux tons éclatants de blancheur de la Résurrection.
Après les vêpres de Pâques et sa liturgie baptismale, l’Église orthodoxe chante la bonne nouvelle de la Résurrection annoncée d’abord aux saintes femmes porteuses de parfum puis aux apôtres. L’aube pascale est anticipée vers minuit dans les paroisses : on y célèbre des matines exceptionnelles suivie de la liturgie de la fête. Les matines de ce jour sont un chant continuel, sans aucune lecture de psaume, et le chant de Pâques est répété sans cesse : "Le Christ est ressuscité des morts, par la mort il a vaincu la mort ! A ceux qui sont dans les tombeaux il a donné la vie !".
L’office commence par une procession autour de l’église, cierges en main,
jusqu’aux portes fermées, devant lesquelles le prêtre chante la première annonce de la Résurrection. Les portes de la nuit s’ouvrent alors sur l’église couverte de lumière et de cierges.
Embrassons-nous les uns les autres, disons "frères" même à ceux qui nous haïssent, pardonnons tout à cause de la Résurrection, et chantons : le Christ est ressuscité des morts, par la mort il a vaincu la mort !
Le prêtre et les fidèles alternent sans cesse le dialogue de Pâques : "le Christ est ressuscité !", lance le prêtre ; "en vérité il est ressuscité", lui répondent les fidèles. Et à la fin des matines tous s’embrassent en s’adressant mutuellement ce dialogue, comme le demande ce chant : "Jour de la Résurrection ! Rayonnons de joie en cette solennité ! Embrassons-nous les uns les autres, disons "frères" même à ceux qui nous haïssent, pardonnons tout à cause de la Résurrection, et chantons : le Christ est ressuscité des morts, par la mort il a vaincu la mort ! À ceux qui sont dans les tombeaux, il a donné la vie !"
Après la liturgie de la fête, les agapes de Pâques sont une joie partagée, où est rompu le jeûne, comme le dit Saint Jean Chrysostome dans son homélie du jour : "Entrez tous dans la joie de notre Seigneur : les premiers comme les derniers, recevez votre salaire. Vous qui avez jeûné et vous qui n'avez pas jeûné, réjouissez-vous aujourd'hui. La table est abondante, tous faites-en vos délices. Le veau gras est servi ; que personne ne s'en retourne sans être rassasié".
Celui qui est considéré comme l'un des Pères de l'Église poursuit : "Vous tous, jouissez du festin de la foi. Vous tous, jouissez des richesses de la bonté. Que personne ne se lamente sur sa misère : car notre Royaume à tous est apparu. Que personne ne pleure ses péchés, car le pardon s'est levé du tombeau".
Une fois Pâques annoncé, les orthodoxes peuvent ainsi manger les mets qu'ils ont préparé et fait bénir au préalable, comme le koulitchs et la paskha, respectivement une brioche et un gâteau cuisinés à cette occasion en Russie.
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