"Vous êtes le sel de la terre", dit Jésus dans l'évangile de ce dimanche. De même que le sel ravive la saveur d'un plat, un disciple du Christ peut être artisan de paix au cœur d'un groupe.
Évangile du dimanche 5 février (Mt 5, 13-16)
« Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel devient fade, comment lui rendre de la saveur ? Il ne vaut plus rien : on le jette dehors et il est piétiné par les gens.
Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée. Et l’on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau ; on la met sur le lampadaire, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison.
De même, que votre lumière brille devant les hommes : alors, voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux.
Source : AELF
Le texte de l'évangéliste Matthieu fait suite aux "béatitudes" : un passage célèbre dans lequel Jésus prononce le discours sur la montagne. "C'est à ces gens qui ont entendu les béatitudes que Jésus dit : vous, vous êtes le sel de la terre", comme l'explique Marie-Reine Mezzarobba.
"Heureux les pauvres de cœur, heureux ceux qui pleurent..." Pris au pied de la lettre, ce discours a quelque chose de provocant. Mais "les gens qui sont heureux pour Jésus sont des gens qui sont en manque, d'une certaine façon, qui sont en attente", dit la bibliste. Selon elle on pourrait résumer les béatitudes par ces mots : "Heureux celui qui a le cœur ouvert, qui est malheureux pour son frère, qui est touché et non pas rempli, satisfait de lui-même, auto-centré".
Jésus utilise l'image du sel. Un produit utilisé notamment pour conserver des aliments. Avec Marie-Reine Mezzarobba on peut filer la métaphore et dire que "ça conserve la loi pure !" L'évangéliste Matthieu "est très soucieux de montrer combien Jésus est venu appliquer la Torah, combien il est l'accomplissement", remarque la bibliste. En un sens, il s'agit dans ce texte de montrer qu'avec Jésus, la Torah n'est pas "déviée" ou "frelatée".
Le sel est aussi "une image de la sagesse", explique la bibliste. "Les gens qui ont un certain état d'esprit et qui arrivent à orienter une discussion dans le sens de la paix et de l'ouverture, ça met un esprit dans un groupe finalement." Comme le sel va donner de la saveur à un plat, avoir un esprit de paix colore une relation.
Se mettre à vivre dans l'esprit des béatitudes, en quelque sorte c'est cela, être le sel de la terre, car on laisse une trace dans la société. Cependant, rappelle la bibliste "l'intérêt ça serait d'être soi-même quelqu'un qui vit en conformité avec ce qu'il raconte... Au final, qu'est-ce qu'il en est de notre amour véritable ? De notre véritable intérêt pour autrui ?"
Peu de nos contemporains connaissent les Évangiles. Ils n'y sont pas hostiles mais ils n'ont plus d'occasion d'y avoir accès. C'est partant de ce constat que, avec l'éclairage d'un bibliste, Béatrice Soltner propose chaque semaine un texte d'Évangile pour qu'il soit entendu (ou réentendu), pour en savourer la nouveauté et faire l'expérience que - si incroyable que ce soit à l'heure de l'instantanéité - cette parole écrite il y a plus de 2.000 ans nous rejoint toujours au plus profond.
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