55 ans de prêtrise, dont 15 en tant qu'exorciste diocésain. Le Père Daniel Blanc est un nom connu dans le diocèse de Valence. D'une humeur égale et ouvert aux autres, il a pourtant connu les diverses réalités de son diocèse et rencontré beaucoup de gens en grande difficulté. Au micro de Jean-Marie Portero (RCF Drôme-Ardèche), il livre un témoignage de foi aussi simple que puissant.
Il est né le 7 mai 1943, dans une famille originaire de la Drôme depuis… le XVIe siècle. Daniel Blanc, c’est un nom connu dans le diocèse de Valence. C’est même l’une des mémoires du diocèse, à qui on fait appel quand on a besoin d’un renseignement. 55 ans de prêtrise, dont 21 en tant que vicaire général, c’est-à-dire adjoint de l’évêque : Daniel Blanc a vu de près les diverses réalités de son diocèse. Il a notamment été aumônier d’un lycée à Romans, dans le quartier de la Monnaie. Un quartier aujourd’hui considéré comme sensible. "On se prépare des lendemains qui ne chantent pas", se disaient déjà les aumôniers à l’époque…
À la demande de son évêque d’alors, Mgr Jean-Christophe Lagleize, le Père Blanc a été exorciste diocésain. "J’ai accepté parce que ça fait partie des pauvres et des petits, les gens qui sont dans des hôpitaux et en particulier un hôpital psychiatrique. Et vraiment ça a été 15 années extraordinaires de présence auprès de ces gens !" Deux fois par semaine, il se rendait au Centre hospitalier Drôme-Vivarais (qui s’appelait alors Le Valmont), ou parfois, il répondait aux demandes de rendez-vous.
Prêtre exorciste, qu'est-ce que c'est ? "C’est prendre en compte les problèmes des gens, qui sont affrontés à toutes sortes de situations où ils pensent que peut-être le Diable est en action", répond Daniel Blanc. "J’ai rencontré des gens très attachants mais en grosses difficultés de diverses manières." Sa mission, c’était d’abord d’écouter. "Je repérais parfois des failles psychologiques." Et lui arrivait d’indiquer un psychiatre quand cela lui semblait nécessaire. Parfois, il proposait simplement de prier ensemble et cela pouvait prendre la forme d’un accompagnement.
Un jour, quand il était enfant, pour un travail de rédaction qu’il devait faire à l’école primaire, et où il devait décrire ce qu’il voulait faire plus tard, il a écrit qu’il voulait être prêtre "pour porter Jésus aux hommes et les aimer". Quand il a eu 75 ans, comme c'est l'usage, il a demandé à l'évêque sa démission. Mais il a bien spécifié qu'il voulait continuer à servir. Il est aujourd'hui référent pour les prêtres aînés, "j'assure un peu le lien amical".
Ceux qui le connaissent savent qu'il reste comme il a toujours été, d'une humeur égale et ouvert aux autres. "C'est profondément ma foi, mais fondamentalement, je crois que c'est normal", répond-il en toute simplicité. Quand on lui demande quel est le passage de la Bible qu'il préfère il répond celui du jugement dernier dans l'évangile de Matthieu, "ça fait partie des choses indispensables à se souvenir" :
"J’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !" (Mt 25, 35-36)
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