Le 15 août, on célèbre l'Assomption de la Vierge Marie. Une fête importante pour les catholiques, même s'il existe un grand nombre de fêtes mariales. Pourtant, Marie n’est pas une déesse. Pourquoi donc l’invoquer ? Pourquoi une telle dévotion à Marie chez les catholiques ? Réponses du Père Max Huot de Longchamp, responsable du centre Saint-Jean-de-la-Croix, docteur en théologie, auteur de "La Vierge Marie" (éd. Artège).
Marie, on la représente le plus souvent vêtue de blanc, portant un voile bleu. Au Moyen Âge, on aimait lui attribuer des cheveux blonds. Celle que sainte Bernadette de Lourdes a décrite correspond aux canons de beauté du XIXe siècle. Les représentations de la Vierge Marie ont toujours été imprégnées des codes de beauté en vigueur à chaque époque. "Notre maman est toujours la plus belle des mamans et la plus belle femme du monde, explique le Père Huot de Longchamp, c’est comme ça que d’une époque à l’autre on a revêtu la sainte Vierge."
À quoi ressemblait vraiment Marie ? À une jeune femme juive de la Palestine antique. « Si nous la voyions passer telle qu’elle était à Nazareth il est probable que nous ne pourrions pas la reconnaître », remarque le théologien. Selon lui, "elle avait cette beauté supérieure de la normalité, cette transparence qui fait que personne ne la remarquait".
"Quand on voit Marie on voit ce Dieu Père infiniment maternel, pour reprendre l’expression de saint François de Sales." Marie est la figure par excellence de la douceur, de l’écoute et de la consolation. C’est sans doute ce qui la rend si chère au cœur des croyants. "Elle est dépositaire de tout ce qu’il y a de féminin en Dieu Père, en Jésus qui est notre frère, selon le Père Max Huot de Longchamp, le mystère de Marie c’est celui de la Femme avec un F majuscule, toute sa noblesse, toute sa richesse. La richesse d’une femme c’est pas d’être comme un homme, c’est d’être pleinement femme."
Il y a beaucoup plus de gens qui prient le chapelet que de gens qui vont à la messe
On compte en France près de 3.000 sanctuaires mariaux, dont les plus connus sont certainement Lourdes, La Salette ou Rocamadour. Des endroits qui attirent énormément de pèlerins. Pourquoi ce lien si fort ? Les catholiques prient-ils plus facilement Marie que Jésus ? Le chapelet, "c’est la prière des petits, au sens de l’Évangile, à qui l’évangile est destiné en priorité, parce qu’on comprend tout de suite". Marie est ressentie comme "plus accessible". Dans cette prière que l’on se transmet au sein des familles, "il y a une familiarité qui n’inquiète personne et qui est très saine, on ne va pas greffer là-dessus des théories".
"Si vous faites une enquête dans nos campagnes, je pense qu’il y a beaucoup plus de gens qui prient le chapelet que de gens qui vont à la messe." Il ne faut donc pas négliger selon lui "la prière domestique", quand "deux ou trois personnes se retrouvent en disant une dizaine de chapelet". Responsable du centre Saint-Jean-de-la-Croix, dans l'Indre, le Père Huot de Longchamp invite à "ne pas juger trop vite la prière d’une région au nombre de personnes qui seront à la messe dimanche prochain".
Dans le souci de s’adresser au plus grand nombre et avec curiosité, Pauline de Torsiac sollicite théologiens et biblistes pour un échange enthousiaste sur les fondamentaux de la foi chrétienne.
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