"La Symphonie du cinéma", une émission de Fabien Genest pour voyager dans l'univers des musiques de films.
La mer. Un horizon aussi fascinant que propice à l'imagination. De tous temps, le cinéma s'en est emparé mettant en scène aussi bien son pouvoir d'attraction que ses dangers. John Houston révélait son côté indomptable dans Moby Dick en 1956. Ang Lee en faisait le décor d'un terrible huis clos entre un homme et un tigre dans L'Odyssée de Pi en 2014 tandis que Marcello Mastroianni, noceur mondain fatigué de La Dolce Vita, de Fellini, échouait sur la plage d'Ostie au petit matin face à la mer après une nuit de beuverie. En décalage complet avec la vie des pêcheurs remontant dans leurs filets une raie échouée, elle aussi fatiguée d'avoir trop divagué. Avant de larguer les amarres pour les vacances, promenade dans l'univers maritime en musique, cette semaine, dans La Symphonie du cinéma pour la dernière émission de la saison.
Le cinéma français a perdu deux des siens en ce début d’année 2022. L’un était acteur, l’autre cinéaste et tous deux avaient, à leur manière, marqué et écrit une page de l’histoire du cinéma français. Jeune premier au physique d’éphèbe, Gaspard Ulliel avait été un Saint Laurent habité chez Bertrand Bonello, mais aussi un écrivain tourmenté chez Xavier Dolan dans "Juste la fin du monde" ou encore Manech le bleuet, amant d’Audrey Tautou, disparu à la Grande Guerre, dans "Un Long Dimanche de fiançailles", de Jean-Pierre Jeunet. Avec Louis Garrel, Pierre Niney ou Pio Marmaï, il incarnait depuis une dizaine d’années la relève et cette nouvelle génération d’acteurs français qui ont la faveur des réalisateurs.
Jean-Jacques Beineix, lui, restera associé à jamais à un film : "37°2 le matin" en 1986. Manifeste d’une génération. Betty et Zorg, leur liberté sans entraves, les maisons à pilotis de Gruissan, les couchers de soleil et le couple formé par Béatrice Dalle et Jean-Hugues Anglade. Il avait tourné peu. Six films en tout, souvent incompris par la critique, ce qui avait eu pour conséquence de l’éloigner des plateaux. On se souviendra essentiellement de "Diva", en 1981, et de "La Lune dans le caniveau", en 1983, deux Ovni cinématographiques, représentatifs, également, des « eighties » par leur esthétique colorée très marquée.
Jacques Demy. Un nom synonyme d’enchantement, de chansons que l'on fredonne pour longtemps servies par une musique brillante. Celle de Michel Legrand, un compositeur surdoué avec lequel le cinéaste, qui disparaissait il y a trente et un ans, le 27 octobre 1990, aura collaboré à neuf reprises, notamment pour "Les Parapluies de Cherbourg" et "Les Demoiselles de Rochefort", deux Ovni, passés à la postérité. Rediffusion de l'émission du 24 octobre 2020.
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