4 mars 2021
EVANGILE DU 4 MARS SARAH PERRIN
Comment ça c’est le Carême ? Mais ça fait un an qu’il dure le Carême ! Aujourd’hui, c’est la 53e semaine du Carême. Depuis un an, nous avons vécu les confinements, les malades, les images angoissantes des hôpitaux, les morts du Covid, des deuils, les masques, les restrictions de liberté. Et ce n’est pas fini. Si ça, ce n’est pas un Carême…
Pour ne rien arranger, l’évangile de ce jour est plutôt du genre difficile à entendre. Et puis quoi encore, il faudrait donc être malheureux comme Lazare sur la Terre ?
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Je n’ai pas de solution à proposer. Ni pour le Covid, ni pour ceux qui se seraient bien passés du Carême cette année. Ni pour mieux comprendre l’évangile de ce jour. Je peux seulement vous proposer quelques réflexions qui ont été les miennes en méditant cet évangile.
D’abord, Jésus nous parle en parabole. Et donc, cette histoire, “c’est pour de faux” diraient les enfants. Jésus force le trait, pour nous aider à mieux comprendre. Tous les riches n’iront pas brûler en enfer. Heureusement ! Et Jésus ne nous encourage pas à vivre dans le dénuement le plus total comme Lazare. Au contraire ! C’est une question d’état d’esprit.
Il me semble que le Seigneur souhaite que nous ayons un coeur de pauvre. Un coeur qui a besoin de Lui et ne se suffit pas à lui-même.
Juste pour aujourd’hui (ou pour tout le Carême si ça vous chante), le Christ nous invite à la gratitude. Cette vertu est étroitement liée à l’esprit de pauvreté.
La gratitude, c’est l’action de grâce pour la grandeur de Dieu, pour les merveilles qu’il opère dans notre vie. Un frère dominicain disait : “si tu remerciais Dieu pour toutes les joies qu’Il te donne, il ne te resterait plus de temps pour te plaindre”. Ce religieux vivait au XIVe siècle, à une époque où le confort matériel était loin d’être celui auquel nous goûtons chaque jour.
La gratitude, c’est faire de Jésus notre allié. Savoir qu’il me donne la main comme un parent tient la main de son jeune enfant. Le remercier parce qu’il me relève quand je désespère, quand je tombe...
La gratitude, c’est peut-être redécouvrir le sens du bénédicité. La louange face à notre assiette.
La gratitude, c’est remercier le Seigneur pour les fruits et les légumes que je peux acheter... sans devoir bêcher un immense potager, en plus de mon travail et de mes enfants en bas âge. Ou alors, bénir intérieurement les ingénieurs qui ont inventé le lave-linge !
La gratitude, c’est prendre soin de ce que nous avons, sans jeter ou racheter dès que c’est un peu abîmé. Cirer ses chaussures de temps en temps, plutôt que de les user prématurément. Prendre le temps de choisir ce que nous achetons (plutôt que d’attraper le premier objet en rayon).
La gratitude et l’esprit de pauvreté peuvent aussi nous pousser à trier régulièrement nos affaires, sans stocker inutilement ou déraisonnablement. Donner ou revendre ce qui pourrait servir à d’autres. Là aussi, le Seigneur peut nous guider et nous éclairer. Vivons ces grandes opérations tri dans la joie. Dans la gratitude de tout ce que ces objets ont pu nous apporter.
Aujourd’hui Seigneur, donne-moi un coeur de pauvre, capable de rendre grâce. Donne moi ta joie ! Une joie que rien ni personne ne pourra m’enlever.
Droits image: Temps Spirituel