L'Iris Blanc, le 40e album d’Astérix sort ce jeudi 26 octobre en librairie. Écrite par FabCaro et dessinée par Didier Conrad, l'histoire raconte l'apparition d'une nouvelle école de pensée positive venue de Rome, qui commence à se propager dans les grandes villes de la Gaule. Astérix reste la bande dessinée française la plus vendue au monde : près de 400 millions d’exemplaires écoulés depuis 1959. Quelle est la potion magique d’un tel succès ? Plus de 60 ans après sa naissance, que reste-t-il de ses papas Goscinny et Uderzo ?
Par Toutatis ! L'Iris blanc, le 40e album d'Astérix sort ce jeudi 26 octobre. Astérix est la bande dessinée française la plus vendue au monde avec près de 400 millions d’exemplaires écoulés depuis sa création en 1959. L'occasion de revenir sur l'histoire de ce petit personnage qui a su traverser les décennies, et les frontières.
Tout commence par une rencontre entre un scénariste et un dessinateur. René Goscinny et Albert Uderzo, deux jeunes hommes qui travaillent ensemble dans les années 1950 et qui tentent de percer dans le monde de la bande dessinée. "Ils se réunissent dans l'appartement d'Uderzo à Bobigny et ils étaient un peu fauchés", raconte Jean-Claude Lescure, professeur des universités en histoire contemporaine et auteur de Drôles de Gaulois - Autour d'Astérix aux éditions Berg International. Déterminés, ils se lancent alors dans l'histoire d'Oumpah-Pah, une première tentative qui relate l'aventure d'un jeune Indien "qui pose le héros comme étant l'Indien face à un conquérant français un peu ridicule nommé Hubert de la Patte Feuilletée". Un demi-succès.
Devant ces échecs dans lesquels "on retrouve les jeux de mots et l'humour du tandem Uderzo-Goscinny", les deux amis donnent naissance en 1959 à Obélix, ce "gros" personnage devenu iconique, puis à Astérix. Ils ont inventé "des personnages qui vont devenir presque symboliques d'une France", précise le professeur des universités. C'est dans le journal Pilote que les premières planches sont publiées. Astérix devient alors vite populaire en France, avec une vitesse de production impressionnante pour l'époque. Il faudra attendre 1961 pour voir arriver en librairie le premier album Astérix le Gaulois.
Nos deux compères vont ainsi s'amuser avec tous les stéréotypes qui règnent en France dans les années 1960. "Albert et René sont des enfants de l'immigration. Uderzo a une famille d'origine italienne, et Goscinny a une famille originaire de Pologne et d'Ukraine. Ils vont jouer de ça." Pour Didier Pasamonik, directeur général du site ACTUABD.COM, "Astérix peut se permettre de caricaturer toutes les peuplades, et sans jamais que ce soit vexant ou blessant". Astérix devient ainsi un phénomène européen, très largement apprécié par les Allemands, et même par les Grecs.
Jean-Philippe, auditeur de Belgique, témoigne de sa passion pour Astérix : "Astérix a eu une grande influence dans ma vie, car j'étais passionné par le dessin. La qualité graphique m'a accompagné, et même formé". Selon Jean-Claude Lescure, "les couleurs nous emmènent dans un univers presque onirique. Il y a une vrai esthétique. On a la rondeur du dessin d'Uderzo". Un dessin qui provient de deux sources : Walt Disney et la bande dessinée franco-belge. "D'un point de vue graphique, Uderzo gère parfaitement les proportions et les focales. Il arrive à avoir un effet de réalisme extraordinaire", précise Didier Pasamonik.
D'autres ingrédients qui ont fait le succès d'Astérix sont l'humour des personnages, leur simplicité et bien sûr la bienveillance des habitants du village peuplé d'irréductibles Gaulois.
Astérix, ce n'est pas qu'une série de bande dessinée. Ce sont aussi des produits dérivés. Très vite, après la sortie du premier album, le duo Uderzo-Goscinny se met à produire des dessins animés. "La télévision et le cinéma étaient demandeur", souligne Jean-Claude Lescure. Il y a eu de grands succès, notamment le film Astérix et Obélix - Mission Cléopâtre d'Alain Chabat en 2002 qui a rassemblé plus de 15 millions d'entrées au cinéma.
Astérix est l'une des marques les plus protégées en France. Il devient même un parc en banlieue parisienne qui contribue au dynamisme économique local et "qui va démultiplier en réalité la portée des personnages d'un point de vue social". C'est l'un des seuls parcs rentables avec celui de Disneyland Paris. En bref, Astérix devient presque une "start-up", à l'instar de Walt Disney, un véritable modèle pour réussir à "monétiser les personnages", explique le professeur des universités.
Enfin, une série centrée sur le petit chien Idéfix est en préparation chez Netflix, au même titre qu'une série animée réalisée par Alain Chabat sur cette même plateforme de streaming. Pour Didier Pasamonik, conseiller scientifique de l'exposition L'économie selon Astérix à la Cité de l'économie, "c'est absolument nécessaire dans l'industrie d'être présent dans toutes les utilisations et dans tous les secteurs. C'est une condition pour faire la connexion avec la jeune génération".
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