Alors que le conflit Hamas / Israël provoque toujours autant de débats en France, et que la guerre en Ukraine continue de faire rage, les plus jeunes, souvent devant la télévision, sont parfois témoins d’images choquantes et commencent à poser des questions à ce sujet. Une émission Je pense donc j’agis présentée par Melchior Gormand.
Alors que la guerre en Ukraine fait rage depuis plus de deux ans, et que le conflit entre le Hamas et Israël continue depuis près de neuf mois, les enfants sont de plus en plus enclins à savoir ce qu’il se passe en dehors de la France. Avec l’avènement des réseaux sociaux et de la vitesse de transmission des informations de nos jours, force est de constater que les enfants en savent peut-être plus que ce que l’on croit à ce sujet.
Stéphane Clerget, médecin et pédopsychiatre, auteur de nombreux livres dont L'intelligence spirituelle de votre enfant : la révéler et la développer, aux éditions Leduc, donne des conseils pour aborder de la meilleure des manières ces conflits qui marquent l’Histoire de l’humanité depuis ses débuts.
Les enfants entendront parler de ces conflits, et ils risquent de ne pas comprendre les enjeux mais surtout d’absorber les opinions des uns et des autres. Pour les enfants, ces conflits sont toujours bilatéraux : soit on est d’un côté soit on est de l’autre, donc la difficultés pour les parents c'est d’essayer d’expliquer une guerre sans prendre parti. Prendre parti dans ce genre d'explications, cela reviendrait à légitimer le conflit, en partant du principe qu’il y a un camp qui a tort et un camp qui a raison. Il faut donc leur parler tout en mentionnant que beaucoup ont un rôle de médiateur dans ce genre de conflit, essayant avant tout de trouver des alternatives pacifiques, et œuvrant pour sauver le plus de personnes possibles.
Répondre à leurs interrogations à ce sujet est le plus important. Il ne faut pas les laisser dans la frustration et essayer de leur donner le plus de réponses possibles. En ne faisant pas ça, l’enfant aura de fortes chances d’aller chercher des réponses auprès de la télévision ou alors auprès de ses camarades qui pourraient avoir des informations erronées.
Malgré les images que l'on peut voir sur les réseaux et à la télévision, le conflit reste très éloigné du territoire français. Mais les enfants ont l’illusion que la guerre est à nos portes, que ce soit avec les débats qui sont diffusés à ce sujet ou encore des images des dégâts qui circulent, ils ont parfois peur qu’une bombe tombe sur leur maison ou près de chez eux. Il faut donc les rassurer en expliquant où le conflit se déroule.
Un bon moyen pour apaiser l’enfant c’est de le faire dessiner. C’est une façon de voir ce qui les préoccupe : par exemple, si un enfant dessine une bombe sur sa maison, on comprend rapidement de quoi il a peur et on peut plus facilement le rassurer et lui expliquer pourquoi cette peur est irrationnelle.
La meilleure façon de s’informer pour un enfant, ce sont les journaux écrits et la radio, car il y a plus de filtres liés à la réflexion. L’enfant comprend plus ou moins les propos tenus et filtre donc les informations lui-même. En contrepartie, la télévision est basée sur l’image. Ces mêmes images n’informent pas mais peuvent très bien choquer les plus petits.
Les personnes ayant vécu des guerres comme la Seconde Guerre mondiale, la guerre d’Indochine ou encore la guerre d’Algérie sont aussi des bons moyens de parler aux enfants de la guerre. Ils racontent leur histoire et leur vécu de cette situation inédite, et peuvent prendre du recul sur ces conflits maintenant terminés et ainsi parler des ambitions des deux camps et aborder le sujet de la subjectivité, très importante pour les jeunes. Cette notion de subjectivité permet aux enfants de comprendre que dans un conflits, se sont avant tout deux opinions qui s’opposent.
La peur et la tristesse sont des sentiments parfaitement légitime quand on apprend pour la première fois à propos de la guerre. Il ne faut pas pour autant les voir de façon trop négative et éviter par-dessus tout que son enfant ne soit triste à ce propos. L’important, ce sera de le soulager en lui apportant des réponses quant à ce qu’il a entendu ou vu.
Le grand problème quand l’enfant apprend à propos de la guerre, c’est qu’il peut se sentir paralysé et se sentir impuissant, ce qui est le cas. Mais il faut lui expliquer que tout le monde n’est pas pour la guerre, et que des remèdes existent : les actions de diplomatie, les actions de la Croix-Rouge, l’Organisation des Nations Unies, les restrictions économiques ou encore les prières de chacun : les solutions à ce types de conflits sont nombreuses, mais parfois elles ne suffisent pas.
Cette émission interactive de deux heures présentée par Melchior Gormand est une invitation à la réflexion et à l’action. Une heure pour réfléchir et prendre du recul sur l’actualité avec des invités interviewés par Véronique Alzieu, Pauline de Torsiac, Stéphanie Gallet, Madeleine Vatel et Vincent Belotti. Une heure pour agir, avec les témoignages d’acteurs de terrain pour se mettre en mouvement et s’engager dans la construction du monde de demain.
Intervenez en direct au 04 72 38 20 23, dans le groupe Facebook Je pense donc j'agis ou écrivez à direct@rcf.fr
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