La COP29 sur le climat s’est ouverte lundi en Azerbaïdjan jusqu’au 22 novembre. Mais le choix de ce pays du Caucase pose de sérieux problèmes pour les défenseurs des droits fondamentaux et du climat.
L’Azerbaïdjan est dirigé d’une main de fer par le président Alliev depuis 21 ans. Il a été reconduit en février avec plus de 90 % des voix...
Le choix de l’Azerbaïdjan pour accueillir cette COP29 sur le climat, dérange pour plusieurs raisons. Il s’agit d’abord d’un important producteur de pétrole et de gaz. L'Union européenne a d’ailleurs passé un accord énergétique avec Bakou en 2022 pour remplacer le gaz russe. Ce pays n’est donc pas vraiment moteur dans la réduction des énergies fossiles.
L’Azerbaïdjan persécute aussi les défenseurs du climat sur son territoire. Le régime au pouvoir a intensifié sa répression des opposants en vue de la COP29, selon un rapport de l'ONG Human Rights Watch. "L'Azerbaïdjan, ce n'est pas une démocratie, c'est un régime très largement totalitaire et corrompu et qui exerce sur les défenseurs des droits de l'homme des pressions qui sont inadmissibles. Le régime azéri est très soucieux de son image, mais qui ne fait rien pour améliorer la situation des droits de l'homme" indique François Zimeray, avocat et ancien ambassadeur de France pour les droits de l’Homme.
Il y un an, l’Azerbaïdjan a mené une guerre pour reprendre le contrôle du Haut-Karabagh peuplé majoritairement d’Arméniens. La quasi-totalité de la population avait fui ce territoire. "On a assisté à une épuration ethnique à force armée et le pays qui a commis cela, aujourd'hui, accueille la conférence COP29. C'est quand même très préoccupant de voir que la communauté internationale et les instances multilatérales sont incapables d'avoir des critères un peu discriminants sur les pays hôtes" souligne François Zimeray.
Emmanuel Macron ne se rendra pas à cette COP29. Depuis cette guerre les relations entre la France et l’Azerbaïdjan sont exécrables. La France a accentué son rapprochement avec l'Arménie. "L'Azerbaïdjan en veut beaucoup à la France" explique Didier Billion géo politologue directeur adjoint de l’Iris. Cette tension s’est retrouvée dans des opérations d’ingérence. "Nous l'avons constaté par exemple, en Nouvelle-Calédonie, lorsqu'il y a eu les révoltes au printemps dernier. Il est avéré que l'Azerbaïdjan a eu un rôle non pas d'instigateur, mais d'aide logistique à un certain nombre de mouvements contre la présence française" précise le chercheur.
Autre point de friction notable, la détention d’un ressortissant français dans le pays depuis fin mars. Théo Clerc est emprisonné en Azerbaïdjan pour avoir réalisé un graffiti dans le métro de Bakou. Au mois de septembre, il a été condamné à trois ans de prison. Théo Clerc était accompagné d’amis d’autres nationalités qui eux ont été simplement expulsés.
Des représentants des écologistes, mais aussi du PS ou des Républicains avaient demandé un boycott pur et simple de la COP29. La ministre de la transition écologique Agnès Panier-Runacher sera pourtant présente. Impossible pour la France de ne pas être à une COP. Elle qui a été à l’initiative des accords de Paris. La prochaine COP30 se déroulera au Brésil en 2025 à Belem. Elle devrait être plus consensuelle.
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