Confronté au score historique de l’extrême droite à l’issue des élections européennes, Emmanuel Macron a choisi, dimanche, de dissoudre l’Assemblée nationale. Le pari est risqué et offre une possibilité au RN d’accéder au pouvoir. Ce choix interroge sur les motivations du chef de l'Etat.
Le président de la République Emmanuel Macron a répondu à la victoire historique de l'extrême droite française aux européennes dimanche par la convocation de législatives anticipées. La dissolution de l’Assemblée plonge le pays dans un profond flou politique. "J'ai confiance en la capacité du peuple français à faire le choix le plus juste pour lui-même et pour les générations futures. Ma seule ambition est d'être utile à notre pays que j'aime tant", a affirmé lundi le chef de l'Etat, dans un message posté sur le réseau social X.
La liste de la majorité présidentielle pèse moins de la moitié des voix de celle du RN. Cette dissolution sonne comme un "coup de tonnerre" autant qu'un "coup de poker". "Aujourd'hui, c'est un homme seul qui n'a pas de parti, qui n'a pas de gouvernement. Il est tout seul et joue son va-tout tout seul" analyse Frédéric Mounier, ancien journaliste à La Croix, présentateur des Racines du Présent sur RCF. "Je pense qu'Emmanuel Macron n'est pas un homme qui esquive, c'est un homme qui va au combat, quitte à y perdre la vie politique" ajoute Samuel Pruvot, journaliste à Famille Chrétienne.
Le choix d’Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée nationale interroge sur l’hyperprésidence exercée par le chef de l’Etat. "Évidemment qu'il y a un orgueil démesuré. Mais chez lui, il y a quelque chose qui est encore plus développé que chez ses prédécesseurs : c'est l'obsession d'être au centre du jeu politique" relève Samuel Prévost. "On l'a vu, depuis le premier quinquennat, il pousse la logique de l'ordre, le chaos ou moi, jusqu'au bout. Là, on est dans la phase ultime" souligne de son côté Clotilde Brossollet, éditrice et éditorialiste.
"Mais cette dissolution de l'Assemblée nationale, ne va faire qu'exacerber, cristalliser la tension qui était dans la rue. Le risque, c'est que nous soyons dans un pays qui soit totalement ingouvernable" ajoute-t-elle. "Emmanuel Macron, a toujours joué son va-tout dès le début. En fait, ne soyons pas trop étonnés, c'est un homme qui joue vraiment avec le feu" conclu Samuel Pruvot. Au lendemain de cette dissolution, les grandes manœuvres ont commencé dans les états-majors des différents partis. Le leader d'extrême droite Jordan Bardella, sera le candidat de son parti pour le poste de Premier ministre tandis que la majorité et la gauche font tout pour le mettre en échec.
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