Frédéric Encel : "L'Iran ne pouvait pas ne pas réagir"

Cette nuit le dôme de fer israélien a été mis à rude épreuve par des missiles venus d’Iran. La République Islamique a lancé une attaque massive en réponse aux attaques d’Israël sur le Liban qui ont notamment coûté la vie à Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah. Pour autant Frédéric Encel, géopolitologue, ne pense pas que l’Iran ait une chance de renverser la situation à son avantage au Proche-Orient.

L’Iran, un pays très grand mais une influence chancelante

Au milieu de la nuit, environ 180 missiles ont été tirés depuis l’Iran en direction d’Israël. Bien que la plupart de ces roquettes n’ont pas réussi à dépasser le dôme de fer, véritable défense anti-aérienne israélienne, l’impact symbolique de l’attaque demeure important. Le casus belli défendu par les autorités de la République islamique d’Iran est celui de la réponse face aux attaques menées par Israël au Liban, mais en réalité l’Iran joue plus gros.

L'Iran a une nécessité impérieuse de montrer sa crédibilité.

Pour Frédéric Encel, géopolitologue, l’Iran a besoin de s’imposer comme une des principales puissances du monde arabe et l’attaque sert de manifestation de puissance. “L’Iran a une nécessité impérieuse de montrer sa crédibilité”. Le lancement de missiles iraniens est donc un message destiné aux autres pays sunnites plutôt qu’à Israël. La guerre est un autre moyen de mettre une pression politique. Toutefois Frédéric Encel veut voir au-delà. Il avertit que “la riposte de l’Iran ne pourra pas aller plus haut qualitativement” et ne pourra donc pas faire face à l’arsenal israélien. Le “dogmatisme absolu” de l’Iran pourrait lui coûter beaucoup.

“Israël va frapper”

Benyamin Netanyahou a avertit l’Iran “vous avez commis une grave erreur”. Le Premier Ministre promet une réponse à l'agression iranienne. Pour Frédéric Encel Israël a désormais “le prétexte pour frapper” en Iran. Pour cela l’État Hébreu peut miser sur ses missiles et sa flotte aérienne qui lui garantissent une suprématie dans la région. “La situation donne la possibilité à Israël de montrer que le rapport de force militaire n’est pas en faveur de l’Iran”.

La situation donne la possibilité à Israël de montrer que le rapport de force militaire n’est pas en faveur de l’Iran.

La tension risque donc de s’accroître au Proche-Orient à un moment où tous les yeux sont déjà braqués sur la région. La dernière Assemblée Générale de l’ONU avaient essayé d’apaiser les tensions entre les acteurs mais plus rien ne semble empêcher l’escalade.