L'ancien conseiller de François Mitterrand, puis secrétaire général de l'Élysée, et enfin ministre des affaires étrangères de 1997 à 2002 publie "Dictionnaire amoureux de la géopolitique" aux éditions Plon.
Il a été, pendant quatorze ans, conseiller de François Mitterrand, puis secrétaire général de l'Élysée, et enfin ministre des affaires étrangères de 1997 à 2002. Il partage aujourd’hui sa connaissance du monde dans son ouvrage non-exhaustif : "Dictionnaire amoureux de la géopolitique" paru aux éditions Plon.
Alors que la Chine célèbre les cent ans de la création de son parti communiste, il est essentiel selon Hubert Védrine de prendre de la hauteur pour analyser un tel événement. "Le centenaire de la création du parti communiste chinois, c’est important mais nous vivons avec le nez sur le guidon, il y a plein de choses que l’on ne comprend pas, notamment le siècle de l'humiliation. La Chine veut effacer un siècle et demi de colonisation occidentale", analyse-t-il. "Il faut remettre de la longue durée. La géopolitique c’est la combinaison de l’histoire, la géographie, les relations internationales", explique l’ancien ministre des affaires étrangères.
Cela pose aussi la question de notre relation à un tel régime. Hubert Védrine tempère : "On ne peut pas ré-imposer nos idées au monde entier. Les Occidentaux ont perdu le monopole de la puissance. Si on ne peut pas imposer nos croyances du moment, on est obligé de traiter avec des régimes qui défendent d’autres idées que les autres".
Qu’il s’agisse de la Chine, de la Russie, des Etats-Unis, face à ces géants, notre avenir se joue-t-il obligatoirement dans l’Union Européenne pour arriver à peser dans ce monde ? "L’Europe n’a pas du tout été conçue dans ce but. Dès l’origine, c’était sous le parapluie américain. Il n'y a jamais eu l’idée que l'Europe devienne une puissance. Il y a ce problème d’ADN pour les Européens", affirme Hubert Védrine.
Dans son livre, Hubert Védrine retrace le parcours de plusieurs figures. "Il y a beaucoup de présidents américains, il y a des figures chinoises. Il y a des gens très importants pour moi par exemple Lionel Jospin qui m'avait choisi pour le quai d’Orsay. Il n’y a pas une figure qui domine, il y en a 5 ou 10", détaille-t-il.
Quels changements géopolitiques l’épidémie de Covid-19 a-t-elle provoqué dans les relations internationales ? "Je pense qu’à peu près tous les problèmes de 2021 et 2022 étaient là avant : le bras de fer Etats-Unis/Chine. La pandémie n’a rien créé ex-nihilo mais a intensifié, aggravé, accéléré. C'est un monde plus dur sur ce plan, c’est rattrapé par la prise de conscience écologique. C’est ça qui va percuter la géopolitique et la modifier. La surpopulation, la déforestation, ça déconfine les virus", conclut Hubert Védrine.
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