Alors que dans le monde, l’opposition se cristallise entre les pro-Palestiniens et les pro-Israéliens, la réalité géopolitique du conflit est complexe. D'un côté le groupe terroriste du Hamas, "instrumentalisé" par l'Iran. De l'autre, une démocratie, Israël, dont le gouvernement est "le plus catastrophique de son histoire". Pour décrypter la guerre entre Israël et le Hamas, et les discours qui viennent la justifier, Pierre Servent, journaliste et expert en stratégie militaire, est l’invité de "Pas si simple", le nouveau podcast proposé par RCF, Le Jour du Seigneur et les Semaines sociales de France.
Si beaucoup, en Occident, ont condamné sans hésiter l’attaque du Hamas, le 7 octobre dernier, la riposte israélienne trouve un écho nuancé dans l’opinion publique. En cause, la mort de civils. Selon le Hamas, plus de 9.000 personnes seraient mortes dans la bande de Gaza depuis le début du conflit. Mais les chiffres sur les victimes font l'objet d'une véritable controverse politique. En toile de fond, la question : comment justifier une guerre menée par une démocratie ? Pour comprendre la complexité du conflit entre Israël et le Hamas, Pierre Servent, journaliste et expert en stratégie militaire, est l’invité de "Pas si simple", le nouveau podcast proposé par RCF, Le Jour du Seigneur et les Semaines sociales de France.
Dans un monde médiatique qui privilégie la culture du clash et du zapping, pas si simple aujourd’hui de faire entendre avec clarté la complexité et la nuance ! RCF, avec Le Jour du Seigneur et Les Semaines sociales de France, vous propose PAS SI SIMPLE, un podcast pour prendre de la distance avec les certitudes tout en respectant les convictions.
Ursula von der Leyen a qualifié l'attaque du 7 octobre "d’acte de guerre". "Nous soutenons pleinement le droit d’Israël à se défendre" déclarait la présidente de la Commission européenne le 11 octobre dernier. Le même jour, on pouvait lire dans Philosophie magazine l'intervention du philosophe américain Michael Walzer : "Le kidnapping et la tuerie ont été totalement indiscriminés – ce qui est un critère suffisant pour considérer que ce n’était pas une opération militaire, la distinction entre civils et soldats étant au fondement même de la guerre et du droit de la guerre."
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Qu'est-ce qui légitime une guerre dès lors que l'on s'en prend à des civils ? Alors qu’en Europe et dans le monde, l’opposition se cristallise entre les pro-Palestiniens et les pro-Israéliens, la réalité géopolitique est complexe. Pour Pierre Servent, nul doute que "le Hamas savait très bien ce qu’il faisait pour conduire Israël à entrer dans un processus de vengeance qui est demandé par le peuple".
Et derrière cette "espèce de résurgence" du conflit israélo-palestinien, il y a un Hamas qui est "instrumentalisé" et qui "joue une tout autre partie". Celle de "la politique de l’Iran de pétarder les accords d’Abraham", explique l’analyste. "C’est-à-dire le processus de réconciliation historique qui marginalisait l’axe chiite." Pierre Servent rappelle que "Téhéran est dans une démarche de construction d’un grand cimeterre chiite", qui va du sud du Liban jusqu’en Afghanistan, en passant par la Syrie et l’Irak.
Les gouvernements de puissance démocratique - et Israël est une démocratie - ne peuvent pas considérer que la vengeance, c’est une politique
Israël est "assez légitime à vouloir riposter puisqu’il a été pogromisé, estime Pierre Servent, il a été victime d’un pogrom monstrueux, qui, évidement, quand on connaît l’histoire du peuple juif, a été fait pour rouvrir des plaies qui ne sont pas complètement refermées". L’État d’Israël a été créé par l’ONU en 1948 pour être "la terre d’élection, de protection, d’un peuple juif qui historiquement a été détruit, frappé, exterminé", comme le rappelle le journaliste.
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Si Israël se trouve donc "contraint" de réagir, "le problème", selon l'analyste, "c’est qu’il le fait à partir d’un gouvernement qui est le plus catastrophique de l’histoire d’Israël". Un gouvernement qui, dès le 7 octobre, "s’est précipité sur un verbatim de vengeance", note le journaliste. "Les gouvernements de puissance démocratique - et Israël est une démocratie - ne peuvent pas considérer que la vengeance, c’est une politique." Pour l'expert en stratégie militaire, "quand on fait la guerre et qu’on est une démocratie, la question essentielle c’est : Quel est le but final recherché ? Et quel est l’objectif politique ?"
Grâce aux interventions des diplomates américains, français et allemands, les Israéliens sont "plus à l’écoute", note Pierre Servent. Il rapporte que Joe Biden a demandé à Benjamin Netanyahou de ne pas faire les mêmes erreurs que les États-Unis après le 11-Septembre. "Nous aurions dû écouter nos amis Français", aurait dit le président américain au premier ministre israélien…
Le Jour du Seigneur, RCF et les Semaines sociales de France (SSF) lancent leur premier podcast augmenté, "Pas si simple". Un pas de côté pour analyser l'actualité ! Découvrez, chaque mois, un entretien avec un invité pour s’extraire du bruit médiatique, du simplisme, des logiques de clash… et approfondir les idées.
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