Stéphane Faure a sillonné à vélo le continent européen. Il publie 4 000 km, Périple en vélo à la rencontre de la jeunesse européenne, aux éditions Grasset. Quels enseignements tire-t-il de ce voyage ? Quelles sont les priorités des jeunes pour l'avenir de l'Europe ?
Au printemps 2023, âgé d'un peu plus de 30 ans, Stéphane Faure a pris son vélo et la route du continent européen alliant la promotion d'un transport décarboné et le dialogue avec les préoccupations de la jeunesse européenne. Selon le journaliste qui a travaillé pour des rédactions internationales comme NBC News ou Al Jazeera : "Le vélo c'est le bon tempo pour laisser la place au temps, aux rencontres, ça permet de savourer le paysage." Ce voyage, Stéphane Faure l'a retranscrit dans un livre 4 000 KM, aux éditions Grasset. C'est un récit conçu comme un carnet de bord au message politique, qui fait l'éloge de la lenteur à l'époque de l'injonction de l'immédiateté.
Le sous-titre de cet ouvrage : "Périple en vélo à la rencontre de la jeunesse européenne." Le reporter s'est confié sur sa démarche qu'il voit comme "une invitation à se ré-ancrer dans le vivant, j'ai un rapport assez charnel aux paysages et à notre Europe."
Cette expédition à vélo a conduit Stéphane Faure jusqu'en Ukraine et sa capitale Kiev. "C'est une ville qui vit malgré la guerre qui est en arrière-fond, il y a des militaires dans les rues, des sirènes plusieurs fois par jour" explique le journaliste.
Cette ville, victime du conflit avec la Russie, est décrite comme une petite Europe, habitée par des jeunes qui aspirent à être européens comme Maria ou Oleksiy qui se battent dans les tranchées : "d'être au contact de cette jeunesse qui s'engage, qui est prête à mourir pour vivre ses rêves de démocratie, ça m'a bouleversé" raconte Stéphane Faure.
Pour lui, les jeunes d'Europe de l'Est gardent en vue l'importance de l'indépendance et de la solidarité, contrairement aux citoyens de l'Europe de l'Ouest, en raison de l'empreinte laissée par l'ancienne domination soviétique.
La guerre, l'écologie et le populisme sont les trois thèmes qui préoccupent tous les jeunes européens. Partout sur le continent, la lutte contre le réchauffement climatique apparaît comme une priorité. La montée en puissance du populisme est aussi - paradoxalement, si l'on se rapporte aux sondages - une source de crainte. Mais cette tendance politique séduit d'autres jeunes : "Cette poussée de l'extrême droites, elle se retrouve au Portugal, aux Pays-Bas,… Elle se nourrit de la frustration et du dépit. La jeunesse ne se sent pas écoutée" témoigne Stéphane Faure.
Elle ne renonce pourtant pas à espérer. Les mots qui reviennent le plus quand on demande aux jeunes leur Europe idéale sont : "liberté, égalité, solidarité, paix, tolérance et ouverture."
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