La précieuse couronne d'épines du Christ vénérée par les fidèles à Paris

Durant le Carême et en particulier en ce 28 mars, jour du Vendredi Saint, de nombreux fidèles vont vénérer la Couronne d’épines du Christ. Avant de retrouver sa place dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, elle est exposée à l'Église Saint-Germain-l’Auxerrois, à Paris.

La sainte Couronne : 16 siècles d’histoire de la chrétienté

La Couronne d'épines vénérée par les fidèles aurait pu brûler dans l'incendie de Notre-Dame de Paris le 15 avril 2019. Ce joyau de la chrétienté a pu être sauvé des flammes grâce à l'intervention de la brigade des sapeurs-pompiers. “La couronne est un cercle de joncs tressés disposée dans un reliquaire en verre”, explique Mgr Olivier Ribadeau Dumas, le recteur de Notre Dame de Paris. La tradition veut que ce soit le roi Saint-Louis qui l'ait rapporté de croisade : 

 Selon la tradition c’est cette couronne que Saint Louis a rapporté et qui est le signe le plus fort et le plus grand de la Passion du Christ.

La Couronne d’épines vénérée pendant le Carême

Depuis le vendredi 16 février 2024, la couronne d'épines est présentée aux fidèles chaque vendredi à 15h, heure symbolique correspondant à la mort du Christ sur la croix. Mais vendredi 29 mars 2024, Vendredi saint, jour de la commémoration de la Passion du Christ, la précieuse relique est exposée toute la journée à Saint-Germain-l’Auxerrois. “Cette couronne d'épines est le signe même de la Passion", explique Mgr Ribadeau Dumas. “Les récits de la Passion nous disent que le Christ a été revêtu au moment de sa passion d'une couronne avec des épines".

Si à l'heure actuelle, "la couronne n'a plus d'épines, parce qu’elles ont été, au fil des siècles, distribuées dans différents lieux, ces épines sont le signe de ce que le Christ a vécu après avoir partagé le repas de la Cène avec ses disciples au moment où il allait mourir sur la croix", ajoute-t-il.

Pour le recteur de Notre-Dame de Paris, “cette couronne est donc le signe de la Passion et de l'amour du Christ vécu jusqu'à l'extrême. Ce que l’on vient vénérer, c'est le Christ dans sa Passion. On prie et on rend grâce et en même temps, on se confie à cet amour qui est infini du Christ pour chacun de nous.”

La vénération de la Couronne, un acte de foi et de piété populaire

Ce sont les chevaliers du Saint-Sépulcre de Jérusalem qui ont la charge de garder la précieuse relique de la Couronne d'épines. Les chanoines de la cathédrale ont, quant à eux, pour mission de la présenter aux fidèles, car cette vénération s'inscrit dans un acte de piété populaire, une dimension qui touche particulièrement Mgr Ribadeau Dumas. Chanoine de la cathédrale depuis plus de 15 ans, il est sensible à la foi des fidèles. “C'est un acte de foi qui se vit là", confie-t-il. "Les gens viennent quelquefois avec une photo, la photo d'un enfant, la photo d'un parent. Au-delà des mots, c'est le cœur qui parle pour signifier véritablement la confiance et l'amour que l’on a dans le Christ", dit-il, "extrêmement émerveillé". 

Le recteur de Notre-Dame ajoute que cette couronne est aussi un pont très important avec l'orthodoxie.

Beaucoup de fidèles orthodoxes, de fidèles orientaux viennent pour vénérer cette Couronne d'épines. Et je crois qu'il y a là quelque chose de très fort et de significatif au moment de la semaine sainte.

Entre foi et dévotion, la vénération de la Couronne d'épines attire chaque année de plus en plus de fidèles

Prier avec des reliques, une démarche qui revient en force. C’est le cas pour la vénération de la Couronne d’épines car, nous dit Mgr Ribadeau Dumas, “la Couronne d'épines nous dit quelque chose du mystère de l'incarnation et en même temps du mystère de la rédemption".

Pour le recteur de Notre Dame de Paris, "Dieu s'est fait homme et cet homme, Jésus, a souffert sur le bois de la croix. Et en même temps, il nous a sauvés". Selon Mgr Ribadeau Dumas, “la signification est très forte sur le plan théologique et sur le plan spirituel. Cela nous dit quelque chose de la vie même du Christ et donc du cœur de notre foi. Le recteur de Notre-Dame de Paris se réjouit du regain de cette pratique : "ce sont des actes tout simples, que l'on peut faire individuellement ou de manière communautaire."

Du plus grand savant à la personne la plus simple, nous sommes tous à égalité devant cette Couronne d'épines.

Lorsqu'il présente la Couronne d'épines, Mgr Ribadeau Dumas, aime à penser au regard que le Christ avait sur le bois de la croix. "Il regardait Marie, sa mère, il regardait Jean, le disciple bien-aimé, Marie-Madeleine, aussi la femme pécheresse, de ce même regard de tendresse et de miséricorde".

Pour le recteur de Notre-Dame de Paris, "la Couronne d'épines, c'est quelque part le Christ qui regarde avec une infinie miséricorde tous ceux qui viennent à lui."

Rappelons qu'aujourd'hui, Vendredi Saint, la Couronne d'épines, la relique la plus importante de la Passion du Christ est exposée de 10h à 17h à l'église Saint-Germain l’Auxerrois dans le 1er arrondissement de Paris.