Cannes
Depuis 1974, un jury œcuménique pour le Festival de Cannes distingue des œuvres pour leurs qualités à la fois artistiques, humaines et spirituelles. Depuis 50 ans, 50 prix et 59 distinctions ont été attribué à des réalisateurs comme Pedro Almodovar, Ken Loach, Wim Wenders ou Spike Lee. Tour d’horizon avec Valérie de Marnhac, la coordinatrice du prix œcuménique.
Le jury œcuménique participe pour la 50e fois au Festival de Cannes. chaque année, six membres d'univers variés le compose : journalistes, critiques, théologiens, chercheurs, enseignants... Il est présidé cette année par Julienne Munyaneza, britannique d’origine rwandaise, qui a travaillé dans le développement international, des droits de l’enfant et de la lutte contre la pauvreté. Pour Valérie de Marnhac, “le Festival de Cannes est le reflet du monde tel qu’il va”. Elle considère que les films sombres très répandus ces derniers temps sont le reflet d’un monde traversé de crise et de guerre.
L’objectif du prix œcuménique est de distinguer "des films porteurs d’espérance, qui ont cette petite lumière des valeurs chrétiennes : des valeurs universelles de paix, de justices et de réconciliation”. Valérie de Marnhac estime également que les jurys sont très sensibles à l'égard des films illustrant “la dignité de l’Homme et la sauvegarde de la Création”. Certains films ayant bénéficié "à la fois de la reconnaissance de la profession, à la fois de la reconnaissance du jury", témoignent de l'universalité de ces valeurs.
Devant le Palais des Festivals, à l'église Notre-Dame de Bon Voyage, une messe est traditionnellement célébrée en présence du jury pour les festivaliers. Une célébration œcuménique est également prévue jeudi 23 mai au Temple protestant, présidée par Monseigneur Touvet, évêque coadjuteur du diocèse de Fréjus-Toulon.
Notre-Dame de Bon Voyage est un lieu de sensibilisation pour le jury œcuménique. Valérie de Marnhac explique : “chaque année est organisée une exposition avec les affiches des principaux films primés pour expliquer ce qu’est un regard chrétien”. La présentation interpelle le public, et génère beaucoup de questions, "c’est un moyen d’annoncer la Bonne Nouvelle à travers les films”.
Le réalisateur britannique Ken Loach a témoigné, à l’occasion des 50 ans du prix œcuménique, son admiration pour le travail du jury : “Le prix œcuménique est spécial. Il part d’une question : qu’est-ce qui est au cœur du film ? Que dit-il du vivre-ensemble, sur qui nous sommes et comment nous réagissons ?”
Je pense que le prix œcuménique est une bonne chose car il va au cœur de ce qu'est un film
Le prix œcuménique du Festival de Cannes 2024 sera remis le 25 mai.
Suivez l’actualité nationale et régionale chaque jour
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !