Liban
Au Liban la tension monte encore d'un cran. Des coups de feu ont été échangés entre la FINUL, force armée de l'ONU au Liban, et le Tsahal. Pour décrypter le rôle de la FINUL au Liban et les enjeux autour de la présence de casques bleus, le général Dominique Trinquand est au micro de RCF Radio Notre-Dame.
Cette semaine, cinq casques bleus envoyés par l’ONU au Liban ont été blessés par des missiles israéliens. Une première depuis la montée des tensions entre Israël et le Liban. Alors que l’on craint que le contexte au Proche-Orient s’embrase davantage, le général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française aux Nations Unies, revient sur le rôle de la Force d’Intervention des Nations-Unies au Liban (FINUL).
Présente depuis près de 50 ans au Liban et forte de près de 14000 hommes, la FINUL est la force internationale envoyée par l’ONU à la frontière entre Israël et le Liban pour sécuriser la zone et, initialement, agir comme force de dissuasion. Le rôle de la FINUL est d’autant plus important que l’État libanais n’a pas su sécuriser sa frontière. Depuis plusieurs années, la FINUL "critique le gouvernement libanais qui ne fait pas son travail’.
La FINUL critique le gouvernement libanais qui n'a pas fait son travail.
Composée d’hommes venus de plusieurs continents, la FINUL peut compter sur “une unité assez forte malgré les disparités” pour tenter de mener à bien sa mission. L’effort n’a pas encore porté ses fruits, la situation au Proche-Orient étant des plus explosives. Les pays contributeurs à la FINUL en matière d’hommes ont fait le choix de conserver une présence, signe que la situation n’est pas sous contrôle.
Pour le général Dominique Trinquand, "Israël se contrefiche de ce que peut faire l’ONU”. Les missiles lancés par les israéliens sur les positions onusiennes en sont bien la preuve.
Israël se contrefiche de ce que peut faire l'ONU.
Le général se montre très critique de la politique attentiste choisie par l'ONU : “il n’y a aucune réaction et cela participe au discrédit de la FINUL”. Cette absence de réaction de la part de la FINUL permet à Benjamin Netanyahou de poursuivre son objectif : amener le Tsahal jusqu’à Beyrouth. Pour cela les missiles continuent de pleuvoir dans la région. La présence de la FINUL sur la bande de 5 km qu’elle occupe est de plus en plus remise en question.
L’ONU par l’intermédiaire de sa force armée au Liban se pose “en arbitre et en observateur” dans la région. Elle fait face au Premier Ministre Israélien, plus que jamais décidé à la voir partir.
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