Les épizooties se multiplient dans les élevages ovins et bovins. Qu’il s’agisse de la maladie hémorragique épizootique ou de la fièvre catarrhale ovine, elles provoquent mortalités, pertes de production et coûts imprévus liés à la désinsectisation, à la vaccination ou aux soins vétérinaires. Explications de Claire Garros, chercheuse en entomologie vétérinaire au CIRAD, le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement, à Montpellier.
Face à la multiplication des épizooties, virus qui affectent la population animale, les élevages sont décimés un peu partout sur le territoire français et européen. Les éleveurs appellent les pouvoirs publics à l’aide, réclamant des protocoles sanitaires et un soutien économique.
C'est du jamais vu. Les éleveurs français doivent faire face à trois fronts d'épizooties. Les trois virus en question sont le MHE (maladie hémorragique épizootique), ainsi que la fièvre catarrhale avec les sérotypes (sous-catégories d’un virus) 8 et 3. Claire Garros témoigne qu’il y a déjà eu des crises de FCO (fièvre catarrhale ovine) en France, mais jamais d’une telle ampleur. Ces virus se transmettent par un petit moucheron, appelé Culicoïdes, qui a une transmission très efficace au sein des élevages.
La fièvre entraîne une perte de production de lait et de viande, et affaiblit les femelles qui peuvent perdre leurs petits.
Les symptômes de ces virus se manifestent par des animaux qui bavent, qui ont des difficultés à respirer, ainsi que par la présence de mucus s’écoulant de la bouche et du nez. Selon Claire Garros, ces symptômes ainsi que "la fièvre entraînent une perte de production de lait et de viande, et affaiblissent les femelles, qui peuvent perdre leurs petits."
Le radoucissement des automnes et des hivers pourrait être à l’origine de cette soudaine augmentation du nombre d’épizooties, analyse la chercheuse en entomologie vétérinaire. "Le réchauffement climatique pourrait jouer sur les abondances, avec une pluviométrie importante. On pourrait avoir des périodes d’activité qui commencent plus tôt au printemps et se prolongent jusqu'à l'automne. Cela augmente la fenêtre de transmission possible."
Le réchauffement climatique pourrait jouer sur les abondances, avec une pluviométrie importante. On pourrait avoir des périodes d’activité qui commencent plus tôt au printemps et se prolongent jusqu'à l'automne. Cela augmente la fenêtre de transmission possible.
L'utilisation du vaccin est la solution la plus recommandée et la plus efficace pour lutter préventivement contre ces virus. Il est disponible pour les deux sérotypes de la FCO, mais n’existe pas encore pour le MHE. Si un animal est malade, il n’y a pas grand-chose à faire, déplore Claire Garros. "Il aura de la fièvre, il faut qu’il s’hydrate pour éviter la déshydratation et qu’il s’alimente autant que possible. Cependant, les symptômes au niveau de la bouche et du nez rendent difficile l’alimentation. Il faut isoler l’animal et soigner les plaies secondaires pour éviter les surinfections." La chercheuse en entomologie vétérinaire rassure toutefois : ces virus n’affectent pas la population humaine, que ce soit par piqûres ou par la consommation de lait ou de viande.
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