La Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) lance une campagne choc pour alerter sur la disparition inquiétante des espèces. En Occitanie, le déclin des populations d'oiseaux illustre un recul dramatique de la biodiversité. Quels sont les enjeux et comment agir ?
Moineaux, hirondelles, mésanges… Ces oiseaux se font de plus en plus rares alors qu'ils étaient autrefois omniprésents dans nos villes et campagnes. Un tiers des espèces d’oiseaux communs a disparu en France en moins de 30 ans selon la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO). Et cette hécatombe silencieuse inquiète les scientifiques et défenseurs de l’environnement. Face à cette urgence, la LPO a lancé une campagne choc intitulée “La nature en deuil”, pour alerter l’opinion publique et interpeller les pouvoirs publics.
Une mobilisation nationale, qui se décline aussi en région. En Occitanie, la LPO tire la sonnette d’alarme : dans les 13 départements, des actions de sensibilisation ont lieu cette semaine, avec des conférences, des débats et des marches symboliques. Les bénévoles et salariés de l’association portent un brassard noir en signe de deuil pour la nature.
Pierre Maigre, président de la LPO Occitanie, insiste : “Ici aussi, nous sommes témoins de la disparition accélérée d’espèces menacées. Dans l’Hérault, par exemple, le dernier couple nicheur connu de pie-grièche à poitrine rose a disparu en 2019. Une espèce autrefois répandue sur tout le territoire. Aujourd’hui, nous craignons que d’ici dix ans, plusieurs autres espèces suivent le même chemin.”
Les causes de ce déclin sont bien identifiées. Il y a d’abord l’usage massif des pesticides en agriculture, qui détruit les insectes, principale source de nourriture des oiseaux, mais aussi l’artificialisation des sols avec la destruction des haies, prairies et zones humides, indispensables pour la nidification et l’alimentation. Le changement climatique a évidemment son impact, en modifiant les cycles migratoires et en réduisant les ressources naturelles. Enfin, la pollution lumineuse et sonore, qui perturbe les comportements naturels des oiseaux, notamment la recherche de partenaires et la reproduction.
Malgré ce constat alarmant, des solutions existent. La LPO travaille avec des collectivités engagées, comme Sète Agglopole Méditerranée et certaines communes comme Villeveyrac ou Montbazin, qui développent des politiques favorables à la biodiversité. Plantation de haies, interdiction des pesticides, préservation des espaces naturels… Des initiatives qui montrent qu’un autre modèle est possible.
À l’échelle individuelle, chacun peut agir : installer des nichoirs, bannir les pesticides dans son jardin, préserver les haies et laisser des zones sauvages pour la biodiversité.
“Si nous voulons éviter l’effondrement total de certaines espèces, il faut agir maintenant”, martèle Pierre Maigre. “Chacun a un rôle à jouer, car protéger les oiseaux, c’est aussi protéger l’équilibre fragile de notre environnement.”
La campagne “La nature en deuil” est un appel à la prise de conscience. Reste à savoir si les décideurs politiques et les citoyens sauront entendre cet avertissement avant qu’il ne soit trop tard.
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