JavaScript is required
Partager

Psychiatrie : "Humaniser les personnes malades permet de dépasser la simple peur", assure Valentin Gendrot

Un article rédigé par Clara Gabillet - RCF, le 3 novembre 2022 - Modifié le 17 juillet 2023
L'Invité de la MatinaleValentin Gendrot, pour son livre L'I3P infiltrée

Il a passé 15 mois au sein de l’infirmerie psychiatrique de la police de Paris (I3P). Un lieu inconnu du grand public qui accueille des personnes interpellées, en proie à des délires mentaux, avant d’être redirigées ailleurs. Une "gare de triage" qui mêle médecine et sécurité. Valentin Gendrot a enquêté en infiltration, à l'issue de l'école de police. Il publie "L’I3P infiltrée" chez Albin Michel.

Le journaliste Valentin Gendrot s'est fait connaître du grand public avec son enquête "Flic" (éd. La Goutte d'Or) © Clara Gabillet/RCFLe journaliste Valentin Gendrot s'est fait connaître du grand public avec son enquête "Flic" (éd. La Goutte d'Or) © Clara Gabillet/RCF

"C’est une boîte noire, une gare de triage, explique Valentin Gendrot pour décrire l'infirmerie psychiatrique de la police de Paris, où il a passé 15 mois. Un endroit assez opaque où lorsque vous avez des personnes avec des troubles du comportement qui sont interpellées par des policiers parisiens, dans certains cas, elles vont être orientées vers l’I3P." Des psychiatres décident ensuite d'une éventuelle hospitalisation, qui se fait sans le consentement de la personne concernée. 

 

Un endroit unique en Europe

 

Valentin Gendrot n'avait pas prévu initialement d'écrire sur cette première affectation après son école de police. "Une infiltration par hasard" dans ce lieu avec des "chambres-cellules" où les personnes admises ne sont emmenées que par des policiers.  

 

Aller plus loin que la simple peur

 

Le journaliste a aussi voulu dépasser les histoires sordides, les tentatives de fugue, les crimes. Il a alors repris contact, plusieurs années plus tard, avec des anciens patients qu'il avait rencontrés à l'I3P. "L’idée c’était de pouvoir brosser des portraits, ouvrir des romans familiaux. Il y a quatre personnes que j’ai pu retrouver. Cela va de Pascal qui a tué quelqu’un dans le métro à Olga qui est une femme détectée bipolaire depuis les années 80. En donnant la parole et en humanisant ces personnes, ça permet d’aller plus loin que la simple peur", explique Valentin Gendrot. 

 

Selon lui, "quand on parle de psychiatrie, on tourne la tête parce que ça nous fait peur". Pourtant, il estime que ces personnes sont avant tout victimes de leurs troubles. On en parle donc très peu dans les médias et le débat public. Un tabou qui fait dire au journaliste qu'on ne verrait jamais un député schizophrène. "Il faudrait une plus grande présence de personnes qui ont ces pathologies mentales dans les médias, au cinéma, etc. Cela permettrait de casser cette image. Il faut aller vers l’autre mais c’est compliqué", conclut-il. 

 


 

Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

Faire un don
Qui sommes-nous ?

RCF est créée en 1982, à l'initiative de l'archevêque de Lyon, Monseigneur Decourtray, et du Père Emmanuel Payen. Dès l'origine, RCF porte l'ambition de diffuser un message d'espérance et de proposer au plus grand nombre une lecture chrétienne de la société et de l'actualité.

Forte de 600.000 auditeurs chaque jour, RCF compte désormais 64 radios locales et 270 fréquences en France et en Belgique. Ces 64 radios associatives reconnues d'intérêt général vivent essentiellement des dons de leurs auditeurs.

Information, culture, spiritualité, vie quotidienne : RCF propose un programme grand public, généraliste, de proximité.Le réseau RCF compte 300 salariés et 3.000 bénévoles.

RCF
toujours dans
ma poche !
Téléchargez l'app RCF
Google PlayApp Store
logo RCFv2.14.0 (21796db) - ©2024 RCF Radio. Tous droits réservés. Images non libres de droits.