Le roman qui inspira le célèbre dessin animé Bambi a cent ans. L'occasion de redécouvrir ce magnifique plaidoyer pour la nature.
Un très bel album publié par les éditions Delachaux et Niestlé
Bambi est l'un des rares Disney qui ne soit pas tiré d’un conte populaire. Il est né en 1923 sous la plume de l’autrichien Félix Salten.
Si ce livre rencontra un certain succès au moment de sa publication, il fut ensuite complètement éclipsé par le chef d’œuvre de Disney.
Pour le centenaire de ce petit bijoux, les édition suisse Delachaux et Niestlé ont eu la bonne idée de rééditer ce texte. Ils ont confié son adaptation à Michel Larrieu et c’est le dessinateur Mickael Cailloux qui a eu la lourde tache de nous faire oublier le petit faon de Disney.
Bambi, tout le monde connaît son histoire telle que la raconte Disney. Sa maman tuée par les chasseurs, son papa immense et lointain et puis son copain Panpan … Mais la véritable histoire de Bambi est peut être un peu plus subtil.
Dans cet album, c'est d'abord les illustrations que l'on découvre, les dessins de la forêt où vit Bambi, la richesse de la faune et de la flore.
C'est une explosion de couleurs. Le dessin est assez classique presque nostalgique, avec tout un jeu de tampons et une utilisation des plus originales des couleurs fluo.
Une fois que les dessins nous ont embarqués, on découvre le texte. Et surprise, la nature n’est pas si paisible que ça.
Entre eux les animaux ne sont pas des anges, les plus gros mangent les plus petits, les plus fragiles, et dans leur fuite les valides n’attendent pas forcément les blessés.
Et c’est un autre rapport à la nature qui se dessine avec ce texte : plus brut, plus cruel aussi et beaucoup moins mièvre
Bien sur, le seul qui vient rompre l’équilibre : c’est l’homme, l’Autre comme disent les animaux de la forêt : l’Autre avec une majuscule.
Une histoire qu’on savoure, comme on replonge dans un récit d’enfance et dont on comprend enfin toute la substantifique moelle.
A la fin de cette magnifique édition, il est proposé la traduction d’un article publié dans The New Yorker il y a un an et qui raconte la face sombre de Bambi. Le livre fut interdit par les nazis et brûlé lors des autodafés de 1933. Ils voyaient dans Bambi une allégorie du sort des juifs.
A priori, cela n’a jamais été l’intention de Felix Salten. On découvre aussi qu’il fut l’auteur d’un livre dégueulasse aux relents pédophiles qui le ferait mettre à l’index aujourd’hui.
Reste notre Bambi et ce récit qui met en scène l’émerveillement devant la beauté de la nature, sa fragilité et aussi les instincts prédateurs de l’homme.
Un livre à offrir mais surtout à s’offrir si on a aimé Bambi et si on s’inquiète pour la nature et sa préservation.
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