Il y a Melchior, Gaspard et Balthazar, la galette pour tirer les rois en famille, entre amis ou au travail... La fête de l'Épiphanie est devenue un incontournable après les fêtes de fin d'année. Derrière le folklore, l'histoire de ces mages venus d'Orient guidés par une étoile contient rien de moins qu'un projet théologique, le projet de Dieu pour l'humanité.
La tradition est bien ancrée dans les familles, entre amis et même en entreprise, où il n'est pas rare de partager une galette des rois autour du 6 janvier, en espérant tomber sur la fève. En 2024, l'Epiphanie aura lieu le 7 janvier. La fête est fixée au dimanche entre le 2 et le 8 janvier.
La fête de l’Épiphanie est devenue un incontournable, après les fêtes de fin d'année. Pourtant, que sait-on de ses origines ? Si l'on a en tête l'image des trois rois mages, que sait-on de hommes dont seul parle l’évangile de Matthieu ? "Melchior, était un vieillard à cheveux blancs, à la longue barbe. Il offrit l’or au Seigneur comme à son roi, l’or signifiant la Royauté du Christ." C’est le chroniqueur italien du Moyen Âge,Jacques de Voragine, qui dresse le portrait du premier des mages dans "La légende dorée", rédigée au XIIIe siècle. Mais rien n’est moins sûr que l’historicité de cette description, et il en va de même pour ses compères Gaspard et Balthazar.
Avant même la nativité, l'adoration des mages a été maintes fois représentée dans l’art. Catacombes, sarcophages, mosaïques… Parfois on en comptait deux, parfois quatre ou six, de ces "mages venus d'Orient", comme les qualifie l'évangéliste Matthieu. À travers le temps, on en a fait de riches rois déposant de l'or, de l'encens et de la myrrhe aux pieds de l'enfant Jésus. Emanuela Fogliadini, docteure en théologie, spécialiste de l’histoire de l’art, nous apprend que c'est le pape Léon le Grand qui a établi le nombre des mages à trois, et que les textes apocryphes ont beaucoup nourri l'iconographie.
"Le récit de Matthieu a un côté presque folklorique, imaginatif, on se dit que ce n'est pas très sérieux", admet François Bœspflug. Historien de l’art chrétien et spécialiste de l’art chrétien médiéval, il ajoute : "En vrai, c'est très très sérieux, c'est très construit du point de vue théologique."
Ce texte qui raconte comment les mages ont été conduits par une étoile jusqu’à l'étable où est né le Christ, "c'est la première affirmation la plus solennelle du caractère universel de la personne de Jésus de Nazareth qui sera déclaré le Christ sauveur de l'humanité". Ainsi, derrière le folklore c'est tout le projet de Dieu "qui est sous-jacent" et qu'il faut apprendre à décrypter.
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