Le Comte de Monte-Cristo au cinéma, une grande histoire !

1-JEAN MARAIS, LONGTEMPS UN MONTE-CRISTO INDÉTRÔNABLE (1954)

 

Du Comte de Monte-Cristo version Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte au Comte de Monte-Cristo version Robert Vernay, 70 ans séparent les deux films. Jean Marais incarne en 1954 le premier véritable Monte-Cristo qui va marquer les esprits.
L’acteur a tout juste 40 ans et va faire des rôles historiques sa spécialité. Dans les années 50 et 60, il tournera en effet une quantité de films de cap et d’épée qui seront des immenses succès comme Le Bossu ou Le Capitan chez André Hunebelle.
Huit ans après La Belle et la Bête de Jean Cocteau, Jean Marais tourne chez Robert Vernay qui fut l’assistant réalisateur de Julien Duvivier dans les années 30 et qui, chose rare, entreprend de faire un remake de son propre Monte-Cristo après une première version en noir et blanc en 1943 avec Pierre Richard-Willm dans le rôle. Bien lui en prendra puisque ce Monte-Cristo version Jean Marais sera, avec 8 millions de spectateurs en salles, le 3e plus gros succès de l’année 1955 en France et restera longtemps la référence.

 

2-LOUIS JOURDAN EN « STAR AMÉRICAINE » POUR AUTANT-LARA (1961)

 

 

L’acteur français Louis Jourdan est une star à Hollywood et a déjà tourné avec Hitchcock, Charles Vidor ou encore Minnelli. Quand Claude Autant-Lara entreprend en 1961 de consacrer un film au Comte de Monte-Cristo, le réalisateur tient sa vedette. Mais le casting n’est pas en reste et comprend également Yvonne Furneaux dans le rôle de Mercédès, Robert Dhéran dans celui de Villefort ou encore Pierre Mondy dans celui de Caderousse. Quant à la partition musicale qui accompagne le film, on la doit à René Cloërec, fidèle compositeur des films de Claude Autant-Lara. Comme en 1954 avec Jean Marais, le film fut l’un des plus grands succès de l’année à sa sortie, et fut notamment en concurrence avec Les Trois Mousquetaires de Bernard Borderie, preuve, s’il en est, de l’influence culturelle immense des œuvres d’Alexandre Dumas au cinéma, déjà, à l’époque.

 

3-JACQUES WEBER À LA TÉLÉVISION… PAR DENYS DE LA PATELLIÈRE (1979)

 

 

Le Comte de Monte-Cristo n’a pas seulement été adapté au cinéma. La télévision s’en est aussi emparé et coïncidence de l’histoire, c’est Denys de La Patellière, le père d’Alexandre de La Patellière qui, il y a 45 ans, revisitait, déjà, le mythe d’Edmond Dantès. En 1979, Denys de La Patellière réalise une mini-série franco-italo-allemande en six épisodes, adaptée par Jean Chatenet et André Castelot, qui signe aussi les dialogues. Elle sera diffusée sur FR3. Jacques Weber, qui a tout juste 30 ans, reprend le rôle tenu par Jean Marais 25 ans plus tôt. Les rivaux sont joués, eux, par Roger Dumas (qui incarne Danglars), Manuel Tejada (qui joue Morcerf) et Jean-François Poron qui prête ses traits à Villefort. La curiosité vient du fait que la musique du film, outre les morceaux originaux composés par Carlo Savina, comporte le thème L'Amore di Rocco, composé par Nino Rota pour le film Rocco et ses frères, de Visconti en 1960.

 

4-ÉPIQUE GÉRARD DEPARDIEU CHEZ JOSÉE DAYAN (1998)

 

 

Monte-Cristo, c’est la force du destin, le tragique au grand jour. En cela, on se croirait dans un opéra de Verdi et un acteur donne chair au personnage en 1998, là encore à la télévision. Josée Dayan réalise une mini-série en 4 épisodes qui sera diffusée à partir du 7 septembre 1998 sur TF1 avec Gérard Depardieu qui incarne un Dantès ample et mystérieux. C’est aussi le dernier Monte-Cristo français à avoir incarné le héros de Dumas à l’écran avant Pierre Niney. La série tiendra en halène la France pendant un mois. Cette fois, c’est l’actrice Ornella Muti qui revêt les traits de Mercédès tandis que Fernand Mondego (alias le comte de Morcerf) est joué par Jean Rochefort. A la distribution, on trouve aussi Michel Aumont, Pierre Arditi et Georges Moustaki dans le rôle de l’abbé Faria.  

 

5-PIERRE NINEY, LE DERNIER EN DATE (2024)

 

Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte ont à la fois redonné vie au héros emblématique d’Alexandre Dumas tout en dépoussiérant le mythe. Avec plus de 9 millions de spectateurs en salles, ce Monte-Cristo version 2024 est une grande réussite grâce à la performance de Pierre Niney dans le rôle titre mais aussi une flopée de seconds rôles qui excellent à l’image de Bastien Bouillon (Fernand de Morcerf), Vassili Schneider (Albert de Morcef), Laurent Lafitte (Villefort), Anaïs Demoustier (Mercédès) ou encore Julien de Saint-Jean (Andrea Cavalcanti). Tout concourt à créer une fable épique, empreinte de lyrisme et de beaucoup de noirceur aussi et où la musique de Jérôme Rebotier, lyrique et incarnée, est omniprésente. Elle vient renforcer l’éloquence des images et accompagne tous les moments importants que vit Edmond Dantès, alias Pierre Niney, qui, tel Fregoli, endosse toute une panoplie de personnages qui vont servir sa vengeance.