Parmi les chrétiens, les protestants autorisent l'incinération. La pratique reste interdite chez les orthodoxes. Longtemps, l’Église catholique a interdit l'incinération, il n'en est plus de même aujourd'hui. Explications de l'historien Bernard Berthod, auteur du livre "Rites funéraires catholiques" (éd. Fage, 2019).
Si l’incinération est autorisée chez les protestants, "qui sont beaucoup plus ouverts à un tas de choses", observe Bernard Berthod, l’incinération a longtemps été rejetée par l’Église catholique romaine – elle est toujours aujourd'hui rejetée par orthodoxes.
L’incinération n’est pas souhaitée ni encouragée par l’Église catholique mais elle est tolérée
"On partait du principe qu’on était dispersé et donc ce n’était pas possible de ressusciter dans sa chair", rappelle l’historien. Ainsi, saint Paul dans la lettre au Corinthiens, écrit : "Ainsi en est-il de la résurrection des morts. Ce qui est semé périssable ressuscite impérissable ; ce qui est semé sans honneur ressuscite dans la gloire ; ce qui est semé faible ressuscite dans la puissance..." (1 Co 15, 42-43). L’Église a longtemps été "gênée par le désir d’incinération". D'ailleurs, "les anticléricaux se faisaient incinérés pour ne pas aller au cimetière et ne pas ressusciter", raconte Bernard Berthod. Aujourd’hui, et ce depuis au moins 25 ans, "l’incinération n’est pas souhaitée ni encouragée" par l’Église catholique "mais elle est tolérée".
En ce qui concerne les cendres qui restent après l’incinération, c’est la loi française qui interdit de les disperser dans un quelconque lieu et de les garder chez soi. "Je sais qu’il y a des gens qui ont les cendres de leurs parents sur la cheminée, c’est illégal", précise Bernard Berthod. La loi prévoit que tout corps humain, quel que soit son état, "ne peut pas ne pas être dans un enclos organisé pour cet effet". Par ailleurs "on ne peut pas ne pas se faire enterrer dans son jardin ni ailleurs, sauf permission spéciale après dépôt d’un dossier au Conseil d’État et c’est le garde des sceaux qui donne l’autorisation". Seule exception admise dans la loi française : l’ensevelissement des évêques dans leur cathédrale.
Que le défunt soit enterré ou incinéré, la cérémonie des funérailles qui précède est la même. En revanche, "rien n’est précisé" pour le moment de l’incinération. « J’ai été témoin d’une crémation où le prêtre était là, on a récité le "Notre père" », se souvient Bernard Berthod. Un rituel qui se fait "un peu spontanément".
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