Elle est l'une des rares cheffes d'orchestre en France. Fondatrice de Divertimento, sa propre formation, c'est aussi elle qui a eu l'honneur de diriger "La Marseillaise" à la clôture des JO de Paris en Août dernier. A l'occasion de sa nouvelle saison, retour sur son parcours et petits secrets de bonheur d'une femme qui mène son monde à la baguette, avec exigence et bienveillance !
"Beaucoup d’honneur et beaucoup de fierté !" Plus de six mois après, Zahia Ziouani a encore des frissons en réécoutant les notes de La Marseillaise" qu’elle a dirigée au Stade de France en clôture des Jeux Olympiques. Un des défis parmi beaucoup d’autres que cette fille de parents algériens a relevé depuis sa naissance à Paris en 78. C’est son père, chef de rang dans un restaurant proche de la salle Pleyel, qui va l’initier à la musique classique, de même que sa sœur, la violoncelliste Fettouma Ziouani
Cours de guitare, puis d’alto. Mais l’ambition très vite d’être cheffe d’orchestre. "Un métier qui me correspond bien : j’aime emmener des équipes dans des projets." Son projet phare sera de créer son propre ensemble Divertimento en 1998 et de fonder aussi une Académie ouverte à des jeunes en formation. Une carrière brillante, entre France et Méditerranée, mais qui a été parfois "compliquée, avec beaucoup de traditions, de résistances. Mais c’est par les contraintes que j’ai réussi à faire mon propre parcours." confie celle qui reste l’une des (trop) rares cheffes d’orchestres en France.
Est-ce que vous avez une bonne raison de vous lever le matin ?
Ah oui, il y a toujours une bonne raison, parce que je n'ai pas deux jours qui se ressemblent. J'aime bien ces nouveaux challenges qui tous les jours se présentent. Toutes mes journées sont rythmées par des répétitions, par du travail, par de la recherche, par du lien avec les jeunes aussi. Donc en fait, j'adore mon métier, c'est une vraie passion. Et puis je dois dire aussi que je suis une maman d'une fille qui a 10 ans. Et donc ça prend aussi du temps, ça m'occupe bien ! De toute façon, le lien avec les jeunes, il est très présent dans ma vie, que ce soit dans ma vie personnelle et avec mon métier de chef d'orchestre, où justement, j'essaie de partager cette passion de la musique avec les plus jeunes.
Qu'est-ce que vous faites quand vous avez un petit coup de déprime ?
Écoutez, déjà, je dois dire que je suis bien entourée en famille, donc j'aime bien aussi passer du temps en famille. Je dois dire que parfois, quand je travaille beaucoup et que je n'ai pas ce temps-là, ça me manque. Et puis, j'aime bien aller me changer un petit peu d'univers, soit aller voir une exposition, soit aller au cinéma. Je suis aussi quelqu'un qui est assez curieuse. J'adore le sport, donc j'aime bien aller à la piscine. Et puis même parfois, on me changeait complètement les idées en allant voir un match de rugby dans un stade ou un match de foot.
Aller voir un match de rugby, ça vous détend ?
Complètement ! J'adore l'ambiance. J'adore cet univers aussi. Je trouve que c'est comme dans la musique : d'aller voir un match, en vrai, ça n'a rien à voir avec le regarder à la télévision, ça procure des émotions. Donc, c'est vrai que quand j'ai un petit coup de mou, d'aller partager une passion avec d'autres gens, c'est sympa aussi. Et puis voilà, c'est soit en famille, soit avec des amis. Sinon, je me change complètement les idées dans un autre univers.
Est-ce qu'il y a une personne, Zahia Ziouani, qui a beaucoup compté pour vous en bien dans votre vie ?
Ecoutez, j'ai envie de parler de ma grand-mère en Algérie qui m'a toujours beaucoup inspirée et encouragée. C'était une femme courageuse qui a laissé ma mère aussi faire des choix qui étaient audacieux à son époque et encore, par la suite, ma mère qui m'a également laissée à mon tour. Ma soeur jumelle maintenant aussi, ma fille qui sont toutes des femmes je trouve combatives et c'est chouette aussi d'être entourée de ces gens là. Quand justement on a aussi un petit coup de mou, ça nous rappelle aussi qu'il y a d'autres personnes qui sont aussi inspirantes.
Pour terminer, Zahia Ziouani, vous connaissez le dicton, pour vivre heureux, vivons cachés. Mais pour vous, pour vivre heureux, il faudrait vivre comment ?
Écoutez, une fois qu'on s'est produit devant plusieurs milliards de spectateurs, c'est difficile de vivre caché ! Mais non, il faut vivre apaisé. C'est vrai que, parfois, il y a des personnes qui se posent beaucoup de questions sur où est leur place. Et pendant longtemps, moi, je me suis beaucoup interrogée: on me disait que les femmes n'étaient pas à leur place dans le milieu musical, qu'on pense qu'il faut faire quatre fois le tour du monde tous les ans pour réussir son métier. En fait pas vraiment. J'ai construit ma propre trajectoire et j'en suis très heureuse et très fière. J'ai envie de dire que pour vivre heureux, il faut vivre apaisé et tracer sa voie tranquillement.
Son actualité : Reprise de la nouvelle saison 2025 de Divertimento, avec notamment Beethoven et Bartok. A découvrir sur : /https://www.orchestre-divertimento.com/
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