Dignité humaine : le Vatican fait écho à la loi "Fin de vie", par Pascale Morinière

Le texte de la Congrégation pour la Doctrine de la foi a été très largement salué. Il est arrivé à point nommé pour nous, Français, qui sommes confrontés au projet de légalisation du suicide assisté et de l’euthanasie. En spécifiant les différents sens du mot dignité, il nous aide à réfléchir aux arguments de ceux qui l’invoquent pour justifier la mort provoquée.
J’ai reçu, par exemple, il y a deux jours le courrier d’une députée qui cherchait à justifier ses positions en faveur de la mort administrée par l’argument de la dignité. Elle l’évoquait d’ailleurs à cinq reprises dans son courrier ! Avant toutes choses, je salue sa volonté de dialogue en raison qui n’est plus si fréquente. Malheureusement, ce n’est pas en répétant cinq fois sa volonté de respecter la dignité des malades qu’on porte un argument suffisant.
Le texte, Dignitas infinita, rappelle, lui, que "la souffrance ne fait pas perdre à la personne malade la dignité qui lui est propre de manière intrinsèque et inaliénable". Et ajoute qu’"aider la personne suicidaire à mettre fin à ses jours est (…) une atteinte objective à la dignité de la personne qui le demande, même s'il s'agit de réaliser son souhait."

Pas de droit à la mort pour le Vatican 

En effet, le texte du Vatican rappelle que "la vie est un droit, non la mort", et que "celle-ci doit être accueillie, non administrée". "Ce principe éthique concerne tout le monde, pas seulement les chrétiens ou les croyants". La dignité de chaque personne, même faible ou souffrante, implique la dignité de tous. Le respect des plus malades, des plus souffrants, des plus disgraciés, sous-entend le respect qui est dû à chacun de nous. Cette loi ne serait pas une loi d’exception pour quelques uns mais une loi pour tous puisque notre dignité à tous deviendrait conditionnelle.