Depuis lundi 29 juillet, quelques 50.000 jeunes sont rassemblées à Rome pour le 13e pèlerinage international des servants et servantes d’autel. Un évènement fédérateur pour ces milliers de témoins de l’Eucharistie, qui renforce leur engagement dans la vie de l’Église.
Après six ans d'attente, en raison du report de l’édition de 2020 pour cause de Covid, les servants et servantes d'hôtels venus des quatre coins de l'Europe se retrouvent enfin. En tout, quinze pays sont représentés parmi lesquels la France, la Hongrie, la Belgique, le Portugal, la Croatie ou encore la Roumanie. Même l’Ukraine a envoyé quelques enfants de chœur malgré la guerre qu’elle subit depuis plus de deux ans. Mais ce sont surtout les Allemands qui ont fait le déplacement jusqu'au Vatican avec pas moins de 35 000 participants.
Un beau mélange culturel et linguistique qui demande tout de même une sacrée organisation. "C'est naturellement un grand défi, une grande préparation parce qu'on a, par exemple, besoin de regarder les traductions des textes qui n’existent pas toujours, notamment en Luxembourgeois", explique Tanja Konsbruck, membre du CIM, le Coetus Internationalis Ministrantium, qui organise le pèlerinage. "On a demandé à beaucoup de pays de nous envoyer un chanteur ou une chanteuse pour chanter, par exemple, un refrain ou une strophe dans leur langue maternelle. Et lors de la prière, on essaie de mettre beaucoup de choses qui sont mixtes pour que tout le monde comprenne", ajoute-t-elle.
C'est naturellement un grand défi, une grande préparation
Au programme de leur semaine : des messes et veillées de prières, des visites de la ville éternelle et de ses églises et même du shopping et des sorties à la mer ! Mais le point culminant de cette semaine, c’est bien sûr la rencontre avec le pape François, sur la place Saint-Pierre, mardi 30 juillet. "Pour beaucoup de jeunes, c’est vraiment la première occasion de voir le pape, si proche dans sa papamobile, c’est une grande chose", s’exclame Tanja Konsbruck dont s’est déjà la 10ème participation au pèlerinage.
Si le pèlerinage est avant tout un évènement fédérateur, l’objectif est aussi de susciter de nouvelles vocations chez d'autres jeunes, alors que le nombre de servants et servantes baisse de manière générale. "Au Luxembourg, les chiffres ont vraiment diminué parce qu'il n'y a plus d'enseignement religieux à l'école. Alors, on n'a plus le contact pour proposer aux enfants d’être servant d’autel. Mais je crois que c’est vraiment partout en Europe", regrette Tanja Konsbruck, qui est aussi responsable des servants d'hôtels de l’inter-diocèse du Luxembourg. En France, l'Église catholique estime leur nombre à environ 30.000.
Ce pèlerinage est donc une bonne occasion de donner envie à d'autres jeunes de devenir servants d'hôtels, "par exemple, si un enfant raconte à son frère, à son cousin ou à son voisin son pèlerinage à Rome", dit-elle. Tanja Konsbruck voit d’ailleurs déjà les générations se renouveller : "on a maintenant déjà des enfants dont la maman était aussi dans le groupe du pèlerinage. Ça, c'est chouette !".
À 20 ans, Pauline Claude fait partie des 55 Luxembourgeois qui sont partis à Rome. Après 12 ans à servir la messe, cela faisait plusieurs années qu’elle souhaitait y participer et comme prévu, l’expérience est merveilleuse pour elle : "on rencontre plein de jeunes croyants qui font aussi leur service à l'hôtel. Et je trouve que la rencontre avec tant de jeunes, ça fortifie encore une fois l'espérance, la croyance en la foi", sourit-elle.
La rencontre avec tant de jeunes, ça fortifie encore une fois l'espérance, la croyance en la foi
Si elle pensait arrêter d’être servante d’autel pour se consacrer à ses études, ce pèlerinage "la motive encore une fois à continuer" car il lui rappelle l’intérêt de ce rôle : "en tant que servant d’autel, on a la chance de participer de plus près à l’Eucharistie et d’aider à le préparer en apportant le pain et le vin. On endosse quand même un rôle important au sein de la liturgie".
Entourée de tous ces jeunes, Pauline réalise qu’elle "a choisi le juste chemin parce qu’on n’est pas seuls". Et c’est justement le thème de cette 13e édition : "ne crains pas car je suis avec toi", un verset tiré du livre d’Isaïe.
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