Les trois gestes de Lourdes, une démarche spirituelle à partir des éléments naturels

Chaque année autour du 15 août, le sanctuaire Notre-Dame de Lourdes accueille des milliers de pèlerins pour le Pèlerinage national de l’Assomption. Un événement en partenariat avec RCF, que vous pourrez suivre en direct, du 12 au 16 août. Avec plus de 3 millions de visiteurs en 2023, le sanctuaire retrouve peu à peu les taux de fréquentation d’avant la pandémie de Covid. Depuis lors, les piscines étaient restées fermées. L'édition 2024 du Pèlerinage national sera marquée par la réouverture de cinq bassins, sur les dix-huit que compte le sanctuaire, comme l'a annoncé le quotidien La Croix ce jeudi 25 juillet.

Tous les pèlerins ne pourront donc pas se baigner mais ils pourront effectuer les trois gestes de Lourdes : toucher la pierre de la grotte, tenir l'eau dans ses mains et allumer un cierge. Des rituels à partir d'éléments naturels - eau, pierre, feu - et qui ont un sens profondément spirituel. C’est même une véritable catéchèse qui est proposée à travers ces rites.

Toucher le rocher

À leur arrivée au sanctuaire de Lourdes, la première chose que font les pèlerins est de se rendre à la grotte de Massabielle. Les uns à la suite des autres, ils s’avancent vers le fond de la grotte. Et c’est presque naturellement qu’ils touchent le rocher. D’ailleurs, il n’y a qu’à voir, la roche noire est lisse, comme polie par ces milliers de mains depuis plus de cent cinquante ans.

Les pèlerins ont en effet afflué à Lourdes dès 1858, année des apparitions de la Vierge Marie à Bernadette Soubirous. Au temps de la jeune femme, les habitants nommaient cette grotte la "Tute aux cochons", car c’est là que l’on menait les bêtes. Sorte d’anfractuosité dans la paroi rocheuse, c'était un endroit boueux, au bord du Gave de Pau. Pour les pèlerins aujourd’hui, c’est un signe d’humilité si la Vierge Marie a choisi cet endroit sale pour se manifester à une jeune fille qui plus est pauvre et peu instruite.

La roche renvoie à une symbolique puissante dans la Bible. "Je t'aime, Seigneur, ma force : Seigneur, mon roc, ma forteresse, Dieu mon libérateur, le rocher qui m'abrite, mon bouclier, mon fort, mon arme de victoire !" peut-on lire dans les Psaumes (Ps 17, 1-2) Une image que reprend Jésus dans l’évangile : "Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église" (Mt 16, 18). Toucher la roche de Lourdes, c’est, pour le pèlerin, exprimer le désir d’une foi solide, de voir grandir son espérance et sa confiance en Dieu.

Le geste de l'eau

En se rendant au fond de la grotte, les pèlerins peuvent voir la fameuse source. On raconte que, le 25 février 1858, trois cents personnes étaient présentes lorsque Bernadette s’est rendue à Massabielle. Lors de sa neuvième apparition, la Vierge Marie aurait dit à la jeune femme "d’aller boire à la source". "Je ne trouvai qu'un peu d'eau vaseuse, a rapporté Bernadette. Au quatrième essai je pus boire."

Si l’eau de Lourdes, tout à fait potable, ne présente aucune propriété thérapeutique, on lui associe de nombreux miracles. Les premières guérisons miraculeuses ont eu lieu en effet après la neuvième apparition, en lien avec l’eau de la source. "Cette eau n’aurait pas de vertu sans la foi", a déclaré Bernadette. Dans la Bible, l’eau est un symbole de purification et de renaissance. C'est avec l'eau du Jourdain que Jésus a été baptisé.

Retenir l'eau dans les mains et s'en asperger le visage, c'est l'un des trois gestes de Lourdes. Sans restriction, les pèlerins peuvent la boire et en remplir leurs bouteilles. Cette eau, qui coule dans les dix-huit fontaines aménagées autour de la grotte, est gratuite et ne peut être vendue - ce n’est d'ailleurs pas de l’eau bénite.

Fermées depuis la pandémie de Covid, les piscines de Lourdes vont rouvrir pour le Pèlerinage national de l'Assomption, comme l'a annoncé le journal La Croix. Leur réouverture était prévue pour la fin de l'année 2024. Sur les dix-huit piscines, seules cinq seront ouvertes, annonce le quotidien.

Allumer un cierge

Le parcours du pèlerin au sanctuaire de Lourdes le conduit à la chapelle de Lumière. Située de l’autre côté du Gave de Pau, face à la grotte de Massabielle, c’est l’endroit où l’on effectue le troisième rituel important du pèlerinage : allumer un cierge. C’est devenu une tradition à Lourdes, depuis le 19 février 1858, lorsque sainte Bernadette s’est rendue à la grotte où elle a vu la Vierge Marie pour la quatrième fois. Elle tenait à la main un cierge allumé. Ce que des milliers de pèlerins ont fait après elle. 

Pour les catholiques, allumer un cierge tout en récitant une prière est une tradition ancienne, un geste de piété populaire. La flamme est le symbole de la présence de Dieu dans le monde. C’est la lumière de la vérité révélée aux Hommes, lueur qui éclaire et guide l’humanité. 

Signe du rayonnement de Lourdes et de son message, y allumer un cierge est une démarche importante pour des milliers de croyants à travers le monde. Ceux qui ne peuvent venir sur place peuvent demander aux feutiers, les personnes chargées d’entretenir les chapelles, d’allumer un cierge. La démarche peut se faire en ligne, via le site internet du sanctuaire. Et sur la chaîne Youtube du Sanctuaire de Lourdes, on peut voir en temps réel les cierges brûler.