Dans quelques semaines, au cours de la nuit de Pâques, des adultes recevront le baptême dans l’Église catholique. L’année dernière, ils ont été 5 463 à recevoir ce sacrement. Ce chiffre en constante augmentation vient à l’encontre d’une autre tendance, celle de la baisse générale de la pratique chez les catholiques. Une émission Je pense donc j'agis présentée par Véronique Alzieu et Melchior Gormand.
Dans les premiers temps de l’Église, le mot catéchumène - du grec katêkhoumenos - désignait l’adulte à qui l’on enseigne la doctrine de la foi en vue du baptême. À ce moment-là, seuls les adultes étaient baptisés puisque la communauté chrétienne était en train de se constituer.
Le terme catéchumène figure dans le Nouveau Testament contrairement à catéchuménat qui est plus récent et qui désigne les différentes étapes et liturgies d’initiation. Même si au sens strict du terme le catéchuménat concerne les adultes majeurs, désormais il est étendu aux jeunes de plus 12 ans, nombreux eux aussi à demander le baptême.
Au cours de la nuit de Pâques 2023, 5 463 adultes ont reçu le baptême en France, un record depuis 2013. "Manifestement, Dieu appelle toujours, souligne Roland Lacroix maître de conférences à l’Institut supérieur de pastorale catéchétique de l’Institut catholique des Paris. Pourquoi ne pas voir cette tendance comme un "signe des temps" pour reprendre l’expression du concile Vatican II ? Le christianisme n’a peut-être pas dit son dernier mot".
Le baptême n’est qu’une réponse à l’appel de Dieu.
Selon une récente étude de l’INSEE, les Français ne sont plus que 29 % à se déclarer catholiques et 8 % à fréquenter régulièrement un lieu de culte. Dans ce contexte, pourquoi se tourner vers un catholicisme souvent décrié ? "Nous sommes face à diverses crises qui suscitent des questions existentielles, répond Christine Merckaert, responsable du catéchuménat dans le diocèse de Tournai en Belgique. Mais au fond, le baptême n’est qu’une réponse à l’appel de Dieu. Il fait naitre en l’homme un désir de vivre en communion avec Lui."
Au-delà des logiques comptables, c’est souvent dans une expérience intime et personnelle que réside l’explication. "La plupart du temps, les candidats au baptême ont fait une expérience très forte de la présence de Dieu, explique Christine Merckaert. Un évènement ou un déclic devient le lieu d’une rencontre avec le Seigneur."
C’est ce dont témoigne Florence, 54 ans, auditrice fidèle de l'émission Je pense donc j'agis : "J’ai grandi dans un milieu totalement athée. Adulte, alors que je traversais une grande épreuve, j’ai vécu une conversion foudroyante ! C’est par le cœur que Dieu est venu me chercher. Je suis baptisée depuis 4 ans mais mon cheminement continue. Je mesure tout ce que je ne sais pas et il me faudra du temps pour rattraper mes lacunes."
"Passer sa communion ou passer son baptême" : des formules répandues qui en disent long sur la conception des sacrements. "On ne passe pas un diplôme quand on reçoit le baptême, explique Christine Merckaert. D’ailleurs la finalité n’est pas le baptême en lui-même mais la vie chrétienne à laquelle il ouvre. Le temps du catéchuménat, c’est le temps d’un compagnonnage et une fois baptisé, c’est la vie avec Dieu qui commence."
On ne passe pas un diplôme quand on reçoit le baptême.
Âgé de 51 ans, Pierre-Antoine recevra le baptême l’année prochaine. Il vit pleinement sa démarche mais reste discret : "je n’en parle que si on m’en parle. Pourtant, j’ai remarqué que cela interpelle autour de moi. Plusieurs personnes sont venues me poser des questions, jusqu’à mon fils de 17 ans qui m’a fait part de son souhait de s’engager lui aussi sur ce chemin ! Et puis je vois à quel point ça booste les communautés paroissiales de voir de nouvelles personnes les rejoindre avec l’enthousiasme de ceux qui démarrent dans la foi."
De façon générale, l’être humain a besoin de ritualité pour signifier par des gestes et des paroles les grandes étapes de sa vie. C’est pourquoi dans le processus de sécularisation galopante en Occident, des rites perdurent, vidés de leur contenu sacré. Baptêmes républicains et célébrations de mariages laïcs manifestent ce besoin de ritualité. Selon Roland Lacroix, "il faut le voir comme une chance d’hospitalité pour l’Église catholique qui fait la part belle aux rites. Au fur et à mesure de leur parcours, les catéchumènes découvrent cette richesse".
Alors à celles et ceux qui sont tentés par le baptême, Roland Lacroix lance "Osez allez frapper à la porte d’une paroisse ! Osez aller parler de Dieu avec quelqu’un ! La première rencontre est souvent décisive et l’Église est ouverte et prête à cet accueil. Ensuite, les personnes sont libres de poursuivre, ou pas. Pour certaines personnes, ce sera le bon moment tandis que pour d’autres ce sera pour plus tard. Quand le moment sera venu, elles pourront se manifester de nouveau, et elles seront accueillies".
Le cheminement vers le baptême est une étape significative dans la vie d'un catéchumène, marquée par une période de préparation spirituelle et théologique. Ce processus revêt une importance capitale dans les traditions chrétiennes, offrant aux futurs baptisés l'occasion de se plonger dans la foi, la doctrine et la communauté ecclésiale. Écoutez la seconde partie de l'émission Je pense donc j'agis :
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