Dans l'évangile de Jean, il y a sans cesse des gens qui ne s'intéressent pas vraiment à Jésus. Des gens qui sont attirés par lui mais qui ne cherchent pas dans la bonne direction. Pourtant, Jésus leur envoie des signes. S'ils savaient les interpréter, ils sauraient pourquoi le Christ se présente comme une vraie nourriture.
Évangile du dimanche 4 août (Jn 6, 24-35)
Quand la foule vit que Jésus n’était pas là, ni ses disciples, les gens montèrent dans les barques et se dirigèrent vers Capharnaüm à la recherche de Jésus. L’ayant trouvé sur l’autre rive, ils lui dirent : « Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? »
Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés. Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l’homme, lui que Dieu, le Père, a marqué de son sceau. »
Ils lui dirent alors : « Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? » Jésus leur répondit : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. »
Ils lui dirent alors : « Quel signe vas-tu accomplir pour que nous puissions le voir, et te croire ? Quelle œuvre vas-tu faire ? Au désert, nos pères ont mangé la manne ; comme dit l’Écriture : Il leur a donné à manger le pain venu du ciel. » Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel ; c’est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel. Car le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. »
Ils lui dirent alors : « Seigneur, donne-nous toujours de ce pain-là. » Jésus leur répondit : « Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura jamais soif. »
Source : AELF
Dans cet évangile, qui rapporte un échange verbal entre Jésus et une foule d’anonymes, il y a une chose que la foule précisément ne sait pas, c’est que Jésus vient de marcher sur les eaux. (Ce que l’on peut lire au verset 19.) Sous les yeux de ses disciples, Jésus a donné le signe de la toute-puissance de Dieu. Or, si la foule avait demandé à Jésus non pas "quand es-tu arrivé ici ?" mais comment, elle aurait su et peut-être compris qui est Jésus. Chez Jean, il y a sans arrêt des gens qui ne voient pas les signes.
Il en est de même avec l’épisode des cinq pains et des deux poissons, raconté dans l’évangile du dimanche précédent. La foule veut faire de Jésus son chef car celui-ci a accompli quelque chose qui leur est bien confortable ! Elle a vu une "profusion matérielle" et n’a "absolument pas compris quel était le sens de ce message".
Des gens qui posent les mauvaises questions et qui ne cherchent pas dans la bonne direction : comme s’ils n’étaient pas prêts à rencontrer le Christ. "L’erreur de la foule révèle un manque de disponibilité, analyse la théologienne, un manque d’intérêt pour qui est vraiment Jésus. Et ça c’est quelque chose que nous expérimentons, nous, tous les jours. C’est-à-dire que nous avons quelque chose sous les yeux et notre questionnement passe à côté de l’essentiel."
Jésus va donc les enseigner. Cet évangile résume les "quatre erreurs" à ne pas faire pour qui cherche vraiment le Christ, et que résume ainsi Sylvaine Landrivon : "Mal chercher Jésus, le chercher pour de mauvaises raisons, mal repérer le donateur des bienfaits et mal interpréter les signes qui nous sont envoyés."
On peut faire devant nous tous les miracles qu’on voudra, si au départ on ne croit pas, si on n’est pas en état de réception de la parole du Seigneur, on ne le verra même pas
Même si elle s’y prend mal, au fond ce que fait la foule c’est de chercher Jésus. Le thème de la recherche de Dieu est très important dans l’évangile de Jean. La première chose en effet que Jésus dit à ses disciples est : "Que cherchez-vous ?" (Jn 1, 38). Puis, après sa résurrection, il dit à Marie-Madeleine : "Qui cherches-tu ?" (Jn 20, 15) "Ce thème de la recherche, qui est la première parole de Jésus au début de l’évangile et la première parole du ressuscité à la fin, on voit qu’il est très important."
Comment chercher Jésus ? Où le voir ? Dans son évangile, Jean n’emploie jamais le mot "miracle", il parle de signes. Ce qu'il nous montre, c’est combien les signes sont inutiles "s’ils ne sont pas reçus dans un acte de foi", explique la théologienne. "On peut faire devant nous tous les miracles qu’on voudra, si au départ on ne croit pas, si on n’est pas en état de réception de la parole du Seigneur, on ne le verra même pas."
Un signe, "c’est quelque chose qui qui va permettre d’indiquer l’identité de Jésus", explique Sylvaine Landrivon. En résumé, il s’agit de croire pour savoir interpréter les signes qui indiquent qui est Jésus.
Jésus se présente comme "une nourriture qui demeure dans la vie éternelle" (v. 27)
Cela renvoie à la manne donnée aux Hébreux dans le désert, au Livre de l’Exode. "Là, c’est une nourriture pour la vie éternelle, nous dit la théologienne. S’il n’était pas le fils du Père, il ne pourrait pas nous donner notre salut. C’est-à-dire la vie éternelle."
Peu de nos contemporains connaissent les Évangiles. Ils n'y sont pas hostiles mais ils n'ont plus d'occasion d'y avoir accès. C'est partant de ce constat que, avec l'éclairage d'un bibliste, Béatrice Soltner propose chaque semaine un texte d'Évangile pour qu'il soit entendu (ou réentendu), pour en savourer la nouveauté et faire l'expérience que - si incroyable que ce soit à l'heure de l'instantanéité - cette parole écrite il y a plus de 2.000 ans nous rejoint toujours au plus profond.
Suivez l’actualité nationale et régionale chaque jour
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !