Marseille
Ce sont des étudiants pas comme les autres. Les séminaristes aussi font leur rentrée en ce mois de septembre. Ils sont les futurs prêtres de l'Église catholique. Au moment d'entrer au séminaire, pour environ six ans, ces hommes qui, veulent se consacrer au Christ, effectuent un changement de vie assez radical. Témoignages.
Après les élèves c’est au tour des séminaristes de reprendre les cours. Comment se passe une rentrée pour ces jeunes, parfois un peu moins jeunes, qui se préparent à une vie de prêtre ? De quoi sera fait leur quotidien ? Au cours d'une formation d'au moins six ans - formation humaine, spirituelle, intellectuelle et pastorale - il découvrent aussi la vie en communauté. Et pour ceux qui font leur première rentrée, le changement de vie peut sembler assez radical.
Pour les séminaristes aussi, le jour de la rentrée, "c’est important", confirme le Père Étienne Roche, formateur au séminaire Saint-Irénée de Lyon. À 32 ans, Pierre-Étienne Duchatelet se rappelle de son tout premier jour au séminaire : "J’avais l’impression d’être un sixième qui entre au collège : je ne comprenais absolument rien !.. Le soir dans ma chambre je me disais : Qu’est-ce que tu fais là ?" Cette fois, la rentrée a une saveur différente pour Pierre-Étienne car il entame sa dernière année au séminaire. "Si le conseil pense que je suis prêt, si mon évêque [Mgr Sylvain Bataille, évêque de Saint-Étienne] est d’accord, et si je suis d’accord, en automne 2024, il y aura une possible ordination diaconale."
Son tour premier jour au séminaire, Augustin Heude s’en souvient bien lui aussi. "C’était l’aventure qui commençait !" Venu de Paris pour étudier à l’abbaye d’Evron en Mayenne, il guettait les séminaristes dès la gare du Mans. "Je me souviens très bien du moment où je suis arrivé dans ma chambre le soir après une journée intense, j’étais très heureux d’être là !" Augustin Heude, 26 ans, se prépare à devenir prêtre de la communauté Saint-Martin. En cette rentrée 2023, il renoue avec les études après une année de stage. Sa quatrième année au séminaire correspond à la première année de théologie. "C’est un nouveau cycle qui commence", décrit-il, "confiant" et "heureux" de retrouver ses "frères". "Il y a aussi un peu de d’appréhension, peut-être, de recommencer trois années assez différentes dans un vase un peu plus clos au séminaire, où on vit des choses qui sont plus loin de ce qu’on rêve de faire et de ce qu’on fera plus tard."
La vie de séminariste n’est pas celle d’un étudiant comme les autres. Certains ont eu une vie professionnelle avant. Ainsi, Pierre-Étienne Duchatelet accompagnait des jeunes en service civique. Devenir séminariste c’est "laisser son travail, son appartement, son autonomie" et vivre dans "un cadre" où l’on doit "respecter les horaires", où "l’on ne choisit pas ses repas", "ni les personnes avec qui on vit". "Ça a gratté au début mais c’est bien parce que le séminaire c’est aussi un lieu où on grandi comme ça..." À Saint-Martin, où la formation se fait "à l’écart du monde", témoigne Augustin Heude, c’est sans doute encore plus vrai, puisqu'il y a "quelque chose d’un peu bénédictin… un style de formation un peu monastique".
C'est que la formation que l'on suit au séminaire n'est pas qu'intellectuelle. Le Père Étienne Roche parle d’un temps de "maturation", sur le "temps long, où les choses se mettent progressivement en place". L’enjeu est "de permettre à ces jeunes de s’unifier progressivement : Comment en me préparant je m’aligne pour que mon cœur soit le plus large possible tout en connaissant aussi mes fragilités, mes faiblesses, pour être capable de vivre avec et de me lancer après dans ce bain du sacerdoce et de la mission."
Suivez l’actualité nationale et régionale chaque jour
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !