Thierry, 61 ans : sur le chemin du Diaconat, un engagement au service de l’Église et des autres

Depuis deux ans, Thierry, aide-soignant de 61 ans, se prépare à devenir diacre permanent. Un cheminement long et exigeant, marqué par un discernement spirituel approfondi et une formation théologique et pastorale rigoureuse. Célibataire, Thierry est le seul homme de sa promotion à suivre cette formation sans être accompagné par une épouse, un engagement conjugal souvent associé au Diaconat. Il nous partage son parcours et sa vision de cette vocation unique.

Un appel mûri par l’expérience et la foi

Le Diaconat n’a pas toujours été une évidence pour Thierry. Baptisé enfant, il a connu une rupture avec l’Église avant de retrouver la foi à l’âge de 25 ans, après une jeunesse mouvementée. "Ce n’est qu’à cet âge que j’ai vraiment pris conscience que le Christ était vivant. Cette conviction a marqué le début d’un chemin de foi personnel."

Aide-soignant depuis 28 ans, il a construit sa vie autour du service des autres. "L’image de Marie-Madeleine lavant les pieds de Jésus m’a toujours habité : être à l’écoute, se mettre au service, c’est là que je trouve du sens."

Après une immersion dans la spiritualité bouddhiste, Thierry se tourne définitivement vers l’Église catholique et reçoit le sacrement de confirmation en 2020. Peu de temps après, il ressent l’appel au Diaconat permanent.

Le Diaconat permanent : un ministère de service

Réintroduit par le Concile Vatican II, le Diaconat permanent est un ministère ordonné, ouvert aux hommes mariés ou célibataires âgés d’au moins 35 ans. Contrairement au Diaconat transitoire, qui précède l’ordination sacerdotale, les diacres permanents exercent leur mission tout en restant engagés dans leur vie professionnelle et familiale.

Thierry s’est engagé dans ce parcours exigeant avec le diocèse de Montpellier associé à celui de Nîmes. Sa formation, d’une durée de six ans, comprend une année de discernement pour confirmer l’appel, des enseignements théologiques et bibliques, un accompagnement spirituel par des diacres et des prêtres et des missions pastorales qui permettent de mettre en pratique l’appel au service.
La formation intègre souvent les épouses des candidats mariés, car le Diaconat se vit aussi comme un engagement conjugal. Le célibat peut donner une autre perspective et permet de se consacrer pleinement à cette vocation, avec une disponibilité particulière pour les autres.

Un ministère au cœur du quotidien

Le rôle des diacres permanents est profondément ancré dans la vie quotidienne. Ils assistent les prêtres lors des célébrations liturgiques, notamment pour les baptêmes, les mariages et les funérailles, mais leur mission dépasse largement le cadre des sacrements.

"Le Diaconat, c’est être un pont entre l’Église et le monde, particulièrement auprès des personnes en souffrance ou en marge", explique Thierry. Son expérience comme aide-soignant et son passage au sein d’un temple bouddhiste, où il accompagnait les retraitants sur le plan médico-social, enrichissent sa vision du service pastoral.

Un chemin de transformation

Thierry témoigne que ces deux premières années de formation ont déjà transformé sa vie. "C’est un processus profond, à la fois spirituel et humain. On apprend à mieux se connaître, à écouter les autres, et à discerner ce que Dieu attend de nous."

S’il reste encore quatre ans avant son ordination, Thierry se dit porté par la richesse de ce cheminement. "Le Diaconat est un ministère d’humilité et de service. Ce n’est pas un aboutissement, mais une étape pour mieux répondre à l’appel du Seigneur."

Le Diaconat, une vocation moderne et universelle

Avec des hommes engagés dans le mariage ou célibataires, le Diaconat permanent reflète la diversité des vocations dans l’Église. Il rappelle l’importance du service, non seulement au sein des communautés paroissiales, mais aussi dans le monde.
À travers son témoignage, Thierry nous invite à découvrir une vocation profondément moderne, ancrée dans les défis et les besoins de notre temps.