Magazine littéraire en lien avec l'association de promotion de la lecture "Lire à Saint-Étienne".
Didier Cornaille
" Les bois de la discorde " (Presses de la cité)
Vieux paysan un peu original, Charles n'aime rien tant que les bois et ses chevaux. Ahmed, ancien harki vivant en banlieue parisienne, le sait bien. Ensemble, ils ont travaillé aux Eaux et Forêts dans les années soixante. Si la vie les a séparés, Ahmed n'a pas oublié. Il y revient avec Farid, son petit-fils. La découverte du Morvan est une révélation pour le jeune homme des cités, doux rêveur qui s'épanouit au contact de la nature. Charles le prend en affection et l'emmène avec ses chevaux en forêt. Heureux dans sa nouvelle vie, Farid fait aussi la rencontre de la jolie Aurélie. Mais au village tout le monde n'apprécie pas sa présence, surtout celle que l'on surnomme "l'Embrouilleuse"…
La chronique de Jacques Plaine:
DIDIER CORNAILLE Les Bois de discorde Presses de la Cité
Journaliste puis romancier – quarante-deux romans dont « le Périple du chien » finaliste du prix Exbrayat 2004 – Didier Cornaille est aussi l’auteur d’une collection de guides de randonnées à cheval qui - du haut de sa cavale - l’a amené à découvrir le Forez et le Pilat. C’est dans les Aurès et sous les étoiles d’une nuit sans lune que tout a commencé. Que le deuxième classe Charles Fauverand a mis au parfum son copain Patrice Villevieil - fils de notaire et prêt à reprendre l’étude de papa - d’un projet auquel il compte bien l’associer. « Et puis si tu me donnes un petit coup de main, ça peut aller bien plus vite ». Grâce à Patrice - la quille venue - ça a été très vite et Charles est devenu le maître des petits bouts de forêts du canton vendus à l’occasion de successions où les héritiers n’avaient que faire de confettis de terres inexploitables. Et Charles les a exploitées ces terres. Avec passion et détermination. « Charles était un homme du bois. Il n’était heureux que la cognée à la main au plus profond des futaies… ». Il les a exploitées grâce à quelques harkis trop heureux d’oublier dans son sillage leur condition de supplétifs et de faire autre chose que de se morfondre dans des camps où la France les avait méchamment parqués. Or voilà que quarante ans plus tard et partant à la chasse aux souvenirs, Ahmed un de ces harkis, débarque chez Charles avec son petit-fils ; un garçon fatigué de son HLM et de ses trafics, de sa banlieue ensauvagée ; Farid avide de nature, impatient de campagne, amoureux des arbres et des bois. Un copié-collé de Charles, la jeunesse en plus, les rhumatismes en moins. Une aubaine ? Un rêve? En tout cas une façon pour Charles de s’inventer un avenir. Sauf qu’au village il y a Justine. Justine la reine de l’embrouille, la sulfateuse de sousentendus qui dérangent, d’allusions qui mettent le doute, de mots qui tuent. Justine, une bonne femme qu’on « achèterait pour la battre » aurait dit ma grand-mère, acoquinée avec « un faramelan qui prend sa raie du cul pour le méridien de Greenwich » aurait ajouté mon grand-père. Ah j’oubliais. À Dijon, la porte à côté, il y a aussi Aurélie.
" Avec mon enfance " de Gérard LINDEPERG ( Editions de l'aube )
Gérard Lindeperg
" Avec mon enfance " (Éditions de l'aube)
Après "Avec Rocard" et "Avec la Loire", où il mettait en scène son parcours de militant politique et de député, Gérard Lindeperg nous livre le troisième volume de ses mémoires. Dans un registre plus intime, il évoque ses origines familiales et sa ville du Creusot dans les années d'après-guerre. D'un trait vif, l'auteur nous introduit dans une société dominée par l'ombre tutélaire de la dynastie Schneider qui impose sa loi, son rythme et sa marque, aussi bien à l'usine qu'à la ville. Dans cette cité ouvrière, Gérard Lindeperg prend conscience très tôt de l'injustice sociale et la honte domine son enfance. L'école sera l'occasion de prendre une revanche sur le dénuement familial. L'engagement politique permettra de vaincre les humiliations de l'enfance creusotine et d'éprouver, au fil des ans, la honte d'avoir eu honte de la pauvreté.
La chronique de Jacques Plaine:
Gérard Lindeperg, inspecteur d’Académie en 1991, « Numéro deux » du parti Socialiste en 1992 fut député de la Loire de 1997 à 2002. Après « Mémoires d’un Rocardien de province » et « Avec la Loire », il écrit ici « Avec mon enfance » le troisième volume de ses mémoires. À l’occasion des élections municipales de 2002 où il conduisait la liste d’Union de la gauche - et pour se présenter aux Stéphanois soucieux d’en savoir plus sur un candidat venu d’ailleurs - Gérard Lindeperg a publié « Fleurs de givre. » Il reprend aujourd’hui son histoire, celle de ses parents, de ses grands-parents, de tous ceux qu’il aime, avec une autre ambition : celle de leur éviter de rejoindre dans l’anonymat « l’immense cohorte des sansgrade dont le temps efface la mémoire aussi vite que la mer engloutit la trace des pas sur le sable ». Il fait revivre son père et sa mère avec amour et sensibilité. Avec toutes les interrogations d’un enfant qui ne comprend pas tout, qui s’inquiète de mots, de silences, de comportements qui l’étonnent parce qu’il n’en a pas les clefs. Son père est alsacien plus souvent en opérations militaires qu’à la maison. « Il a passé son enfance au milieu des grands arbres de la forêt vosgienne » et rêve son fils en « ingénieur des ponts, des eaux et des forêts ». Sa mère, elle, est pontonnière dans l’univers des usines Schneider. Elle « a passé sa vie au milieu des hautes cheminées du Creusot » et espère faire de lui un simple dessinateur Schneider. Toute une époque renaît sous la plume de Gérard Lindeperg. Celle d’Yvette Horner et d’André Verchuren, de Raymond Souplex et de Jane Sourza, de Louis Armstrong et de Sidney Bechet, de Gina Lollobrigida et de Sophia Loren. C’était le temps de ceux qui avaient une voiture et de ceux qui n’en avaient pas, de ceux qui partaient en vacances et de ceux qui restaient à la maison. Dans ses deux premiers tomes de mémoires on a découvert un Gérard Lindeperg qui de « rien » est devenu « Numéro 2 » du parti Socialiste. On le retrouve ici à l’âge où il décide de cultiver son jardin. Il s’adresse à ses parents morts depuis bien longtemps et, avec les mots simples du bon fils, leur écrit ce que jadis il n’a osé leur dire de vive voix. Tout simplement.
JEAN-PAUL NADDEO
Éternelle route Napoléon
Gründ
Témoin des riches heures de l’édition française, Jean-
Paul Naddeo y a fait une longue carrière dans les
maisons les plus prestigieuses comme Hachette ou
Larousse. Amateur de motos et de voitures anciennes,
il sillonne aujourd’hui les routes du monde.
Quand j’étais petit garçon mon livre d’histoire représentait -
dans une vieille barcasse tout juste bonne pour la pêche à
la palangrotte – Napoléon, au retour de l’île d’Elbe. C’est
pourtant une flottille de sept bateaux avec 1200 hommes à
bord qui mouillera au golfe Juan le 1er mars 1815. « Ainsi
va débuter la prodigieuse et audacieuse épopée du retour
de l’île d’Elbe, premier pas vers la prestigieuse route
Napoléon ». Il faudra sept jours à l’Aigle pour atteindre
Grenoble et vingt pour arriver à Paris. L’accueil y sera
grandiose, ce qui fera écrire à Balzac « La France se
donne à lui comme une belle fille à un lancier ».
Mais c’est la route de Golfe-Juan à Grenoble que Jean-Paul Naddeo met ici en musique.
Une route qui en 1815 n’était que chemins muletiers étroits, sinueux, escarpés remplacés
aujourd’hui par une des plus belles routes du monde qui de la Côte d’Azur aux vallées
alpines en passant par la Haute-Provence offre des paysages à couper le souffle. La « route
Napoléon » qui propose ses 320 km de chaussée parfaitement entretenue aux amoureux de
voyages touristiques.
Mais pour les passionnés de la grande Histoire cette route Napoléon est avant tout celle où
l’Aigle prit son envol. « Ici commence la route Napoléon » dit le premier écriteau au bout de
l’avenue de la gare à Golfe-Juan, puis de plaque en plaque les férus de l’Empereur vont
suivre leur héros : découvrir son premier bivouac, les trois cyprès sous lesquels il s’est
reposé, là où il a passé sa première nuit puis la seconde et les autres ensuite, là où il a
mangé un canard aux olives, une pomme et un verre de vin, là où il a changé de cheval, où
il s’est désaltéré, où il s’est assis, où il a oublié une malle, enfin là où l’attendaient les
troupes de Louis XVIII.
320 km dans les pas de Napoléon, pas mal, non ! Et même au prix de l’essence, c’est
donné, pas vrai ?
Salvatore Lombardo
" De Massoud à Massoud, 20ans après " (Mareuil Éditions)
Le 11 septembre 2021 le monde célèbre le terrifiant anniversaire des attaques islamistes sur New-York, attaques précédées deux jours plus tôt par l'assassinat du mythique Commandant Ahmad Shah Massoud. Vingt ans après, l'écrivain et journaliste Salvatore Lombardo se penche sur le destin lumineux et tragique de celui que l'on considère comme le "Che Guevara musulman". Spécialiste du monde arabo-musulman, auteur de deux ouvrages dédiés au héros national afghan, Salvatore Lombardo a pu dialoguer avec Ahmad Massoud, le jeune fils du Commandant, et avec lui, ceux qui furent les fidèles historiques de son père. De son frère aîné et confident Yahya Massoud à son représentant à Paris Mehraboddin Masstan, jusqu'au légendaire Commandant Daoud et aux protagonistes d'une histoire de résistance devenue métaphore de nos crises occidentales face au terrorisme islamiste.
Les chroniques de Jacques Plaine
SALVATORE LOMBARDO De Massoud à Massoud. 20 ans après Mareuil Éditions Universitaire, écrivain voyageur (auteur d’une trentaine d’ouvrages), grand reporter spécialiste du monde arabo-musulman, commissaire d’expositions d’art contemporain, éditeur et passionné de cyclisme, Salvatore Lombardo vit et travaille entre son refuge de Haute-Loire et son pays d’origine, l’Italie. Le 9 septembre 2001 le commandant Massoud – « le Lion du Panchir » - est assassiné par deux créatures d’Al-Qaïda. Deux jours plus tard - le 11 septembre - dix-neuf pirates de l’air eux aussi cornaqués par Ben Laden, s’emparent de quatre avions de ligne et en explosent deux sur les tours jumelles du World Trade Center. En ce temps-là Ahmad le fils du Commandant Massoud a 12 ans. Fils de héros il est prêt pour la légende. Dans le livre qu’il publie aujourd’hui, Salvatore Lombardo fait revivre les grandes heures de l’Afghanistan. Depuis 1979. Tout d’abord les années de lutte sans merci au cours desquelles le pays est envahi par l’Armée rouge dont les troupes d’élite furent neuf fois repoussées par le Commandant Massoud. Viendront ensuite les années au cours desquelles la secrétaire d’État américaine expliquera au président Clinton qu’il y a « d’un côté des gens intelligents et raisonnables, le mollah Omar et le cheikh Ben Laden et de l’autre ce va-t-en-guerre de Commandant Massoud. » Arriveront enfin les 20 dernières années - celles qui suivent le 11 septembre - années où avec une armée d’un demi million d’hommes et des milliards de milliards de dollars déversés « comme de l’eau dans le sable » les forces américaines et occidentales finiront par faire leur valise et laisser le pays – une nouvelle fois - « face au péril taliban ». Devant « cette terre de mort et de barbarie où la théologie mafieuse a pris la place sur la chanson de geste » le fils du Commandant Massoud avec ses 30 ans et sa sincérité comme bagages est là au cœur du Panchir, prêt à réinventer l’Afghanistan. Prêt à reprendre mot pour mot les thèmes chers à son père « Indépendance, modernisation de la société, mise en évidence du rôle de la femme, combat sans merci contre les extrémistes islamistes et non-ingérence des puissances étrangères. » Salvatore Lombardo peut l’affirmer, le Lion du Panchir est éternel.
Jean-Noël Blanc
" Mes vies de chat " (L'archipel)
Ce récit est une déclaration d'amour aux chats. À tous les chats. On y croise des matous chefs de quartier, des chattes vertueuses, des chatons aventureux, des amoureux, des vagabonds, des conquérants, des mutins, des séducteurs : les vies de chats d'un écrivain. Délicieuse galerie de portraits de nos félins de prédilection.
Albert Ducloz
" Les dames de Fontanges " (De Borée)
Nous sommes au début du règne de Louis XIV, à Fontanges, petit village sis au pied de la citadelle médiévale de Salers, dans le Cantal. Au cours d'une chasse à courre donnée pour ses invités par le marquis de Fontanges, le cheval du jeune baron François de Vic, amoureux transi de Diane, la marquise, renverse et blesse mortellement le jeune Bertrand, fils d'un couple de paysans. Le garçon ne survit pas Les moissonneurs se révoltent et enlèvent le marquis et la marquise pour les obliger, devant tous les villageois réunis, à traverser le village, pieds nus et en chemise, à implorer le pardon des parents de Bertrand. Sitôt libéré par les jacques, le marquis fait appel aux troupes royales pour une vengeance impitoyable. Bien mal lui en prendra.
La chronique de Jacques Plaine:
ALBERT DUCLOZ
Les Dames de Fontanges
Éditions De Borée
Après une carrière de directeur d’établissement de
soins, Albert Ducloz publie son premier roman en 2002.
En 2015 il obtient deux prix littéraires : le prix du Cercle
Littéraire Médicis pour « Les Trois Promesses » et le
prix La Plume et la Lettre pour « Le Chant d’Aurore ».
Il était une fois en 1661... et à Fontanges un petit village
niché au pied du pays de Salers. Il était donc une fois, une
histoire qui avait commencé dans une masure où régnait la
pire misère et qui s’achèvera deux ans plus tard au château
de Fontainebleau. Dans le cabinet de Louis XIV, aussitôt
après le grand lever. Au nez et à la barbe (même si ce n’est
pas tout à fait l’expression qui convienne) de la duchesse
de La Vallière et de la Montespan.
En ce temps-là dans nos campagnes, les bandits de grand
chemin étaient légion, composée de larrons en tous genres
qui avaient échappé aux galères, de déserteurs des armées
du Roi allergiques aux Flandres espagnoles ou de
contrebandiers du sel qui descendaient des marais de l’Atlantique.
En ce temps-là, le curé du village sonnait le tocsin pour pas grand chose, excommuniait
pour un rien et refusait le sacrement du baptême pour moins que rien. Grâce à une cave
qu’il était le seul à connaître – une cave creusée sous l’autel de l’église au temps de la
guerre de Cent Ans - il pouvait mettre aux abris quiconque se sentait menacé.
En ce temps-là - pendant que dans la clairière des charbonniers à la peau noire lutinaient de
belles dames blanches dont la reine avait le don de « couper le feu » - la béate de
Fontanges sonnait l’Angélus quatre fois par jour, soignait les malades, priait pour les
mourants, habillait et veillait les morts et si le besoin s’en faisait sentir cachait au fond de son
lit les opposants à qui vous savez.
« Qui vous savez » était le marquis de Fontanges. Un nobliau qui « plumes au chapeau et
étriers aux bottes » chassait le chevreuil au temps des moissons. Un va-t-en-guerre qui
avec ses chevaux, sa meute et ses amis saccageait sans vergogne le gagne pain des gagne
petit.
Et puis un jour, lors d’une de ses chasses à courre, la pouliche du baron de Vic, un ami de
ce triste marquis, piétina le gamin d’un de ses manants. Au beau milieu d’un champ de blé.
André Hugou
" Mieux comprendre l'homéopathie pour mieux l'utiliser " (Interédition)
Médecine complémentaire incontournable par excellence, l'homéopathie est une méthode thérapeutique personnalisée, dénuée d'effets indésirables, et ce, à tout âge de la vie.
Utilisée dons le monde entier, elle occupe une position de choix dans champ des thérapies offertes aux malades.
Ce manuel à la fois précis et complet - mine de renseignements enrichie de nombreux cas pratiques et exemples -, apprend pourquoi et comment elle a vu le jour, explicite de façon claire et pédagogique comment elle fonctionne et guide vers les bons choix à faire pour se soigner efficacement.
La chronique de Jacques Plaine
ANDRÉ HUGOU Mieux comprendre l’homéopathie pour mieux l’utiliser Interédition André Hugou est docteur en pharmacie, diplômé d’homéopathie du CEDH de Clermont-Ferrand où il a enseigné l’homéopathie à la faculté de pharmacie. Il est également diplômé de naturopathie. Inventée par Samuel Hahnemann dans les années 1796 - et « même si elle dérange » comme l’écrit André Hugou dans les premières pages de son livre - l’homéopathie reste une tradition médicale d’une incroyable vitalité. Critiquée ou louée, traitée de vulgaire placebo ou décrite comme un remède miracle (voir l’épidémie de choléra de 1832), l’homéopathie - et bien que le ministre de la Santé vienne d’en arrêter les remboursements - fait figure de « médecine complémentaire incontournable ». « En France, 25 % des médecins se reconnaissent prescripteurs réguliers ou occasionnels. De par le monde entier, on compte quelques 300 millions d’utilisateurs courants et réguliers ainsi que plus de 400 000 médecins diplômés ayant suivi une formation poussée au départ et participant à des formations continues. » « Ce qui déclenche une maladie peut aussi aider à la soigner et à la prévenir ». Samuel Hahnemann constata que le quinquina utilisé à faible dose pour lutter contre les symptômes du paludisme provoquait à forte dose des fièvres ressemblant à cette maladie. Il en déduisit qu’une petite dose de poison pourrait avoir un effet soignant sur une pathologie aux symptômes analogues. L’homéopathie était née : « Le même soigne le même ». « Ce qui guérit peut rendre malade, ce qui rend malade est aussi capable de guérir » un aphorisme qui met en musique cette grande aventure. Une histoire, j’allais dire une bonne fortune, que nous décrit André Hugou en en détaillant les principes qui l’identifient mais aussi en exposant l’élaboration des médicaments qui en font l’originalité. Des granules ou des globules basés sur la dilution et l’agitation. Un processus censé augmenter la puissance malgré leur très faible concentration en produit actif, qu’il soit minéral, animal ou végétal. « La loi des infinitésimales » disent les pros. Un livre qui s’adresse à tous et qui donne aux éventuels patients des réponses aux questions que la décision récente du ministre de la Santé les amène à se poser.
Une faculté de médecine à Saint-Étienne ? Oui ! Cette ancienne ville minière, terre d’innovations, tenait à la création d’une faculté de médecine.
Partie de rien, sans dotation ministérielle, poussée par la ferveur du peuple stéphanois, qui l’a voulue, cette faculté a été créée en 1969. Chaque jour, elle a franchi les obstacles. Animée d’une passion fervente, notre faculté a recruté médecins, chirurgiens, chercheurs qui ont trouvé à Saint-Étienne, la liberté d’entreprendre ensemble.
Les pionniers ont créé un CHU reconnu, avec un enseignement exigeant dans une faculté à taille humaine et une recherche de qualité. C’est pourquoi l’an dernier, l’auteur s’est mis en colère quand en haut lieu, « on » a voulu absorber l’université de Saint-Étienne dans une université lyonnaise.
Ce livre raconte l’histoire de la faculté de médecine de Saint-Étienne ; plus de cinquante témoignages qui relatent les difficultés et les succès d’une faculté, qui a su acquérir une dimension internationale.
La chronique de Jacques Plaine
PATRICE QUENEAU
La Faculté de médecine de Saint-Étienne, 50 ans
de combats épiques
Éditions Glyphe
Patrice Queneau, doyen honoraire de la Faculté de
médecine de Saint-Étienne et membre de l’Académie
nationale de médecine.
Il était une fois...c’était en septembre 1969. Ce jour-là, à
Saint-Étienne, le professeur Jacques Cuilleret donnait le
coup d’envoi de la Faculté de médecine. Par un cours
d’anatomie et dans un gymnase du parc de l’Europe. Le
gymnase d’une ancienne école maternelle ainsi promue Fac
de Saint-Étienne. Pendant dix-sept ans. Fac qui
déménagera à l’Hôpital de Bellevue en 1986 pour jeter
l’ancre en 2015 - et après avoir ramé 46 ans - à l’autre bout
de la ville.
« 50 ans de combats épiques » écrit le professeur Patrice
Queneau doyen de 1979 à 1997. Cinquante ans de
combats que son livre donne à découvrir à travers les
témoignages de quelques uns de ceux qui les ont vécus.
Des professeurs et enseignants emblématiques, tout
d’abord, qui chacun s’attache à mettre en lumière la vie quotidienne de son service pendant
ces longues années, ses relations nationales et internationales, ses réussites, ses victoires,
mais aussi ses joies simples et ses vrais moments de bonheur avec « des collègues
devenus des amis ». Des anciens élèves ensuite, qui après avoir tout appris à « la
Maternelle » ou à « Bellevue » sont allés exporter le meilleur à l’autre bout du monde..
Mais avant de donner la parole à ces soixante personnalités, Patrice Queneau raconte sa
guerre à lui et celle de ses pairs. Il raconte la création du « Collège scientifique
universitaire » en1961, le non de Pompidou « à une Université de plein exercice à Saint-
Étienne », les combats sabre au clair des pères fondateurs de l’Université de Saint-Étienne
que sont Michel Durafour et Rémy Annino, les caprices d’Alice (Saunier-Seïté), la
détermination du père François (Dubanchet), et les mille faits d’arme qui ont jalonné ce
demi-siècle de feu, montrant le peu d’empressement de notre grand frère des bords du
Rhône à nous donner les clefs du camion.
Il raconte enfin le vote du 23 octobre 2020. Un vote qui par 22 voix contre 11 (et une
abstention) éloignent notre Fac des brouillards peu amènes de la capitale des Gaules
Philippe Lemaire
" L'arpenteur de rêves " (De Borée)
Une équipe de tournage dirigée par un des plus grands cinéastes des années 50 s'installe à Attigny dans les Ardennes pour réaliser en extérieur quelques-unes des séquences les plus importantes d'un film, L'Arpenteur de rêves, qui évoque la jeunesse de Rimbaud et ses amours tumultueuses avec Verlaine. Toute la vie du bourg, rythmée à la fois par les campagnes sucrières et le passage des péniches qui franchissent son écluse, va en être bouleversée comme le sera la vie monotone et solitaire de la jeune Clémence.
La chronique de Jacques Plaine
PHILIPPE LEMAIRE
L’Arpenteur de rêves
De Borée
Philippe Lemaire, grand reporter à France 3 fut
longtemps présentateur du journal télévisé, auteur de
chansons et réalisateur de films documentaires, il se
consacre aujourd’hui à l’écriture.
« Le Bar de l’Écluse » sur le canal des Ardennes. Un bistrot
qui aurait plu à Georges Simenon avec ses mariniers de
passage et ses habitués du pays : l’éclusier bien sûr mais
aussi le forgeron, le meunier, le bourrelier, quelques
paysans qui viennent taper le carton après la traite et aussi
l’instituteur. Oui l’instituteur qui s’installe à la table la plus
éloignée des joueurs et corrige tranquillement ses cahiers
avec un œil polisson, pour ne pas dire les deux, sur
Clémence.
La jolie Clémence – une fille sans père que sa mère n’a
jamais aimée « il n’y a rien de pire qu’un enfant non
désiré »- et à qui Léonie Franquin la patronne de l’Écluse a
laissé les clefs du bar pour aller s’éclater à Paris. Avec un
certain Maurice courtier en diamants. Depuis, avec une
copine de son âge, Clémence du haut de ses dix-sept ans fait tourner la boutique. Elle a
multiplié le chiffre par deux et a couché avec l’instituteur. Une nuit. Et jusqu’à 3 heures du
matin seulement. Ce qui n’empêche pas les commères du village d’en faire tout un
fromage. « C’est-y pas malheureux que notre instituteur se soit laissé ensorceler par cette
petite grue ! ».
Et puis un beau matin une Panhard décapotable - grise, capote baissée - s’arrête devant
l’« Hôtel de France ». En sortent un type qui photographie tout et le reste avec son Leica et
une femme en treillis de combat qui prend des notes.
– Vous cherchez quelque chose ?
– La route de Roche
Roche c’est le hameau où est née, a vécu et a trépassé Marie-Catherine Vilalie, la mère
d’Arthur Rimbaud. Un entrefilet du journal local expliquera le lendemain que ce couple
improbable est venu faire des repérages pour un film à la gloire des amours tumultueuses
de Rimbaud et Verlaine.
Clémence ne connaît ni Rimbaud ni Verlaine – encore moins la mère Vitalie - elle ne sait pas
non plus pourquoi les granges s’embrasent autour de l’Écluse depuis qu’elle y travaille, mais
une chose est sûre, depuis l’arrivée de la Panhard grise, pour elle ici tout a changé.
Livre de mémoire, d'émotions teintées d'humour, d'enfance et d'âge mûr, « Geoffroy-Guichard, Le vert paradis des dieux trop humains » ne se veut pas simple apologie de l'équipe stéphanoise, mais, le football brassant de multiples enjeux, une sorte de rêverie ou de méditation alliant la nostalgie aux considérations les plus actuelles. Légende et réalité dès lors s'unissent, l'évocation de la finale de la Coupe d'Europe à Glasgow demeurant sans doute le fil conducteur de ce récit très autobiographique.
La chronique de Jacques Plaine
LIONEL BOURG Geoffroy-Guichard « Le vert paradis de dieux trop humains » Médiapop
Lionel Bourg auteur de plus de soixante ouvrages est né à Saint-Chamond. Prix Rhône-Alpes du Livre 2004, il a reçu le prix Lucien Neuwirth en 2019 pour « C’est là que j’ai vécu ». Il avait été honoré d’un « Babet d’or » lors d’une de nos premières Fêtes du Livre. D’un livre à l’autre, d’une page à l’autre, d’une ligne à l’autre, là où on ne l’attend pas Lionel Bourg - « toujours prompt à canarder les baudruches de la fête foraine culturelle » - joue du contre-pied comme des grands et petits ponts, des râteaux comme des ailes de pigeon et nous entraîne à Geoffroy Guichard. Il est dans le Chaudron dès ses huit ans avec son père et jusqu’à la finale de la coupe de France 2020 où Loïc Perrin, se prendra le second et dernier carton rouge de son immense carrière, en passant par les plus belles déculottées infligées à nos amis lyonnais et marseillais. Un 7 - 1 à Gerland et un 5 – 1 contre Marseille. Avec en prime ce jour-là, un Alex toutes griffes dehors pour signer cet exploit. Ce texte, court mais fortement assaisonné de poivre et de piment, Lionel Bourg aurait pu l’écrire à la « cime » d’un crassier, au pic des Trois Dents ou à la Scie du Bost. Non, il l’a mis en prose et en musique aux « Poteaux carrés ». Un café en vogue « auprès des quadragénaires nourris d’antidépresseurs ». Un café-restaurant qui rappelle à ceux qui l’auraient oublié – il ne doit pas y en avoir beaucoup mais on ne sait jamais - que si ces foutus poteaux avaient été ronds, la face du monde footballistique en eût été changée, comme celle du monde tout court si le nez de Cléopâtre avait été plus long. Dans un style aux périodes majestueuses qui s’il y avait compétition relégueraient Proust et Chateaubriand en D2, Lionel Bourg s’amuse aussi bien à composer une équipe de foot avec Camus dans les buts, René Char arrière gauche et Barbey d’Aurevilly avant-centre, qu’à ressusciter Georges Briquet dans un poste d’aujourd’hui pendant que Jean Ferrat chanterait « La femme est l’avenir de l’homme » et que Georges Marchais enverrait Liliane faire les valises. Puis quelque part ailleurs, après justement une période à couper le souffle, il sort en trois mots la phrase qui tue : « Ils avaient perdu » Car c’est autour de ce match contre des Munichois dont les gamins sont « vêtus de ridicules culottes de peau » que s’articule ce livre en hommage à nos Verts. Des Verts qui en ont toujours dans la culotte même si elle n’est pas de peau. De bête bien entendu.
René Pagis, ancien procureur de la République
" Et en même temps…" (Ramsay)
Tout commence par une lettre au président de la République adressée par Étienne Poussergues, un élu local, magistrat à la retraite, qui lance un véritable défi au chef de l'État en lui rappelant la situation désastreuse de la justice et des prisons françaises. Étienne Poussergues est convoqué à l'Élysée pour exposer son projet de réforme. Le Président relève le défi qui lui a été lancé dans le courrier.
Il charge l'élu local de formuler des propositions précises pour réformer la justice pénale. Pris dans l'engrenage du pouvoir, maltraité par les cabinets ministériels, Étienne joue des coudes et trouve peu à peu une place de choix qui lui permet avec son équipe de formuler un projet convainquant. Profitant de sa notoriété naissante, il initie et développe en parallèle un nouveau courant politique qui connaît un succès rapide dans le pays.
Résistera-t-il aux pressions ? Gardera-t-il la confiance de ce Président dont il ne partage pas la plupart des idées ? Combien de temps pourra-t-il mener de front une réforme et en même temps un projet politique nouveau ?
La chronique de Jacques Plaine:
RENÉ PAGIS
Et en même temps...
Ramsay
René Pagis a franchi tous les grades de la gendarmerie
avant une seconde carrière dans la justice. Il fut même
commandant de la brigade de Jaligny quand René
Fallet y organisa la course cycliste dite « des Boucles
de la Besbre ». Juge puis procureur de la République, il
sera procureur au Puy-en-Velay lors de l’affaire Agnès,
l’adolescente assassinée au Chambon sur Lignon en
novembre 2011.
En 2018 René Pagis écrivait « Tout le monde en prison »
aux éditions Flandonnière. Un cri d’indignation devant l’état
catastrophique de la justice. Un pamphlet dans lequel il
dénonçait la passivité des pouvoirs publics devant le
manque de moyen des tribunaux et la dangerosité des
prisons française. Un libelle où il formulait quelques
propositions originales destinées à venir à bout de la
surpopulation carcérale. Il s’était même permis d’en
remettre un exemplaire au Président de la République lors
de son passage dans la ville dont il était adjoint au maire.
Un Président qui lui avait promis « de lire ses propositions
avec intérêt ».
Deux ans plus tard – meurtri de l’absence de retour de la Présidence - René Pagis imagine
dans son roman « Et en même temps... » que c’est un certain Étienne Poussergues ancien
magistrat, ancien avocat de soixante-dix ans qui aurait écrit ce fameux livre « Tout le
monde en prison », l’aurait présenté au Président et qui, sans réponse de celui-ci lui en
aurait envoyé un deuxième exemplaire à l’Élysée.
Un coup de Smartphone : « Bonjour monsieur Poussergues, je suis Michel Marquis du
cabinet du Président de la République, je suis chargé des affaires de justice et j’aimerais
échanger avec vous pour faire suite à la lettre et au livre que vous avez adressés au
Président... ». Et c’est parti, tout s’emballe et s’enchaîne, car rien ne peut s’emballer et
s’enchaîner aussi bien que dans un roman, dans ce roman où Étienne Poussergues
présente et développe son projet dans les mêmes termes que René Pagis deux ans plus tôt.
Une bombe qui va séduire le Président, permettre à Étienne Poussergues de réaliser les
rêves de René Pagis et au lecteur de vivre quelques grandes heures sous les ors de la
République et aussi quelques moments de solitude à essayer de décrypter la valse à mille
temps des marionnettes de cabinets.
" Le sorcier du Pilat " (Ed. de Phénicie)
Petit garçon Pierrot rêve de Tour de France. Après son accomplissement, il a la volonté de faire partager au plus grand nombre sa passion sans concession du cyclisme. De l'ascension fulgurante de son petit club de Pélussin au sommet de l'élite française et même l'expérience d'une équipe professionnelle. Il continue à Saint-Étienne à promouvoir son sport en l'enseignant des coureurs aux coureurs de haut-niveau.
Hélène Legrais
" Le cabanon à l'étoile " (Calmann-Lévy)
Mystère autour d'une jeune fugueuse sous le soleil brûlant de la Catalogne.
L'été est là. Au volant de sa Deudeuche, Estelle, artiste-peintre désargentée et bohème, part rejoindre son cabanon du Bourdigou, un de ces villages de vacances « sauvages » faits de cabanes bricolées qui fleurissent sur le littoral catalan en ce début des années 1960.
Elle prend en stop une toute jeune fille partie à l'aventure, qui dit s'appeler Cassiopée. Estelle n'est pas dupe mais elle lui offre son affection et le gîte dans sa paillote.
D'une beauté ravageuse, la nouvelle venue ne tarde pas à provoquer des remous dans le village. Ses manières libres, sa sensualité ardente choquent, au point qu'Estelle doit plusieurs fois prendre sa défense. Pourtant, la rage de vivre de sa protégée finit par l'effrayer.
Que fuit Cassiopée ? Pourquoi a-t-elle quitté les siens ? Sans rien brusquer, Estelle va percer à jour son bouleversant secret…
Le 13 ème roman de Gérard Glatt " Gailland, père et fils " vient de sortir aux Presses de la Cité (collection : Terres de France).
Chris est paralysé depuis 28 ans, victime avec 5 de ses copains d'un terrible accident de voiture, après avoir fêté la fin de leurs études. Entouré de l'amour impressionnant de son père et de sa mère, il a reconstruit peu à peu sa jeunesse perdue et sa vie d'adulte. Mais on va peu à peu découvrir que des morts mystérieuses frappent au fil du temps ses anciens amis. Y aurait-il un lien avec ce drame passé ? Pourquoi les 3 Gailland ont-ils quitté la vallée de Chamonix pour Cancale ?
Un suspens poigant sur la puissance du lien filial, mené de main de maître par Gérard Glatt, autour de personnages attachants et de vraies belles personnes
Avec "1936, un Tour de France populaire", Jean-Paul Bourgier poursuit son exploration de l'histoire du tour de France au rendez-vous de la grande Histoire. Et comme lors de ses précédentes publications "Le tour de France 1914" et"1919, le Tour renait de l'enfer", il mèle avec justesse sa passion pour le vélo et son goût pour l'Histoire.
Un livre magnifiquement illustré de clichés d'époque, un moment de notre histoire nationale sur fond de tensions en Europe, une course haletante, des portraits et des anecdotes pleines d'émotion et de drôlerie: tous les ingrédients d'une tranche de la petite et de la grande histoire.
Un Jean-Paul Bourgier avec son maillot jaune symbolique, au meilleur de sa forme et un Jacques Plaine, lui aussi passionné de vélo, 40' de bonheur et quelques heures de lecture en perspective !
Saint-Etienne et les monts du Forez, le cadre du premier roman policier de Daniel Martinange, journaliste et écrivain de poésie, de nouvelles et de romans de science-fiction nous propose son premier roman policier.
" C'est moi qu'il veut ", un roman policier (mais pas que) est publié aux éditions Lajouanie. Un polar qui penche vers le thriller, des retournements de situations astucieux, une tension psychologique parfaitement maîtrisée, des dialogues savoureux. Un enquêteur séduisant, commandant de police parisien récemment arrivé dans notre département, est confronté avec son équipe à des enlèvements et des meurtres particulièrement dramatiques.
Daniel Martinange réussit avec efficacité à entrainer le lecteur dans le plaisir de "tourner la page" ! Et il nous annonce le second volume des aventures de nos enquêteurs aux personnalités attachantes, pour notre plus grand plaisir!
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