Le président de la République a prononcé la dissolution de l'Assemblée nationale après la victoire du Rassemblement National aux élections européennes. Ce n'était pas arrivé depuis 1997. Que signifie cette dissolution ? Quid des débats parlementaires en cours ? Comment vont se dérouler les nouvelles élections législatives ? Benjamin Morel, politologue et maître de conférences en droit public à l’Université Paris 2 Panthéon-Assas, auteur de "La France en miettes" aux éditions du Cerf, explique ce qui attend la France.
Dimanche 9 juin, Emmanuel Macron a dissout l’Assemblée nationale. Benjamin Morel explique : “Il n'y a plus de séance publique, il n'y a plus de députés, il n'y a plus de réunion de commissions, ni même de projet de loi”. Il prend l’exemple du projet de loi sur la fin de vie qui disparait, n’ayant pas été adopté définitivement : “Lorsqu'une nouvelle chambre arrivera et qu'on voudra peut-être reprendre ce projet de loi, il faudra tout recommencer depuis le début”.
Pour la campagne législative, “d'habitude, on a un délai de quatre semaines pour le dépôt des candidatures et les campagnes”, explique Benjamin Morel. Il estime que les parties vont se précipiter dans les prochains jours pour "former des alliances et discuter des programmes" avant la date limite de fixation des candidatures (qui est inconnu pour le moment).
C'est une élection où les alliances comptent. Tout le monde va se dépêcher dans les prochains jours pour former des alliances, discuter des programmes, à dessein d'être sur la ligne de départ de manière pas trop désorganisée quand les élections se tiendront.
D'ici aux élections législatives, “l'objectif est essentiellement de se trouver des alliés. Avec le mode de scrutin majoritaire à deux tours, si vous n'avez pas d'alliés, vous êtes perdus”, estime Benjamin Morel. Il considère que "la gauche, particulièrement, a intérêt à retrouver une base d'union malgré toutes ces difficultés.”
Benjamin Morel explique que malgré une forte position dans les sondages, la réussite du Rassemblement national n’est pas garantie pour les élections législatives. Le mode de scrutin pouvant leur faire défaut. En effet, il estime que comme en 2022, les électeurs peuvent se mobiliser pour “voter contre”, au second tour.
Ce que montrent ces élections européennes, c'est qu'on a de nouveaux électorats de conquête pour le RN, CSP+, retraités, diplômés, qui, jadis ne votaient pas pour lui. Ce qui laisse à penser aujourd'hui que le Front républicain et la digue anti-rassemblement national a en grande partie sauté
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