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Législatives 2024 : "La priorité, c'est de battre le Rassemblement National" estime Antoine Armand, député Renaissance sortant de Haute-Savoie

RCF, le 3 juillet 2024 - Modifié le 4 juillet 2024
L'Invité de la MatinaleLégislatives 2024 : "La priorité, c'est de battre le Rassemblement National", pour Antoine Armand

Ils seront un peu plus de 1100 candidats  dimanche pour le 2e tour des élections législatives. Dans le camp présidentiel comme dans celui du Nouveau Front populaire, les 48 dernières heures ont été consacrées à l'épineuse question des désistements face au Rassemblement National. Antoine Armand, député sortant Renaissance de la 2e circonscription de Haute-Savoie et candidat à sa réélection, était l’invité de RCF ce mercredi

Crédit photo : RCFCrédit photo : RCF

Antoine Armand vous êtes arrivé en tête au premier tour dans votre circonscription. Le candidat du nouveau Front populaire qui s'est désisté pour faire barrage au Rassemblement national. C’était une décision logique ?

C'est une décision courageuse, c'est une décision républicaine. Pourquoi ? La question, c'est quel risque, on veut prendre ? Quel degré de risque veut-on prendre d'avoir un député supplémentaire du Rassemblement National à l'Assemblée Nationale. Est-ce qu'on veut une assemblée formée de gens compétents, qui sont sur le terrain, qui travaillent, qui font avancer les dossiers, ou bien une assemblée qui, au fond, ne représenterait pas les territoires ?

Tous les candidats de l'actuelle majorité n'ont pas pris l'option du désistement. Deux candidats Renaissance, un candidat Horizon, un candidat Modem, arrivés troisième, se sont maintenus. Est-ce que c'est deux poids, deux mesures ?

Pas du tout. On a une ligne qui est extrêmement claire, qui est que nous voulons absolument faire battre le Rassemblement national. Dans un très grand nombre de cas, ça peut passer, lorsqu'on est troisième à une élection, par le retrait, par le désistement. Et puis, il y a des cas où vous pouvez être arrivé troisième, mais où au fond, le potentiel de voix du premier tour, la configuration de la circonscription, votre ancrage à vous, fait que vous êtes le mieux placé pour gagner. Et ça, c'est très personnel, c'est très local. Ne nous trompons pas aujourd'hui. Le premier danger, la priorité, c'est de battre le Rassemblement National.

Plus que le nouveau Front populaire, le Rassemblement National est plus dangereux.

Mais évidemment qu'il est plus dangereux. Évidemment qu'il est plus dangereux pour la démocratie. Regardez ce qu'il propose pour les binationaux. Regardez ce qu'il propose pour l'Europe et pour nos retraites. Regardez ce qu'il propose pour les médias, pour l'audiovisuel public. Même si une partie de l'extrême gauche avec laquelle le nouveau Front populaire a pu s'allier ne correspond absolument pas à mes valeurs ni aux valeurs républicaines, est ce qu'aujourd'hui, on risque d'avoir un Premier ministre du Front populaire ? Manifestement non. Le Front populaire a aussi été battu pendant ces élections. La priorité, c'est bien d'éviter Jordan Bardella, ses incompétences et ses incohérences à Matignon.

Est-ce qu'il y a chez les Français un ras-le-bol, une sensation d'avoir été méprisé ?

Je ne dirais pas ça comme ça, mais ce que je dirais, c'est que nous n'avons sans doute pas compris à quel point certaines catégories professionnelles, certaines personnes en France, y compris dans la ruralité se sentaient parfois négligées, se sentaient parfois moins considérées. Comme si c'était moins branché d'habiter en ruralité et comme si c'était moins important d'avoir des services publics et de la tranquillité en ruralité. On a commencé à y répondre, mais le chemin, il est encore très long.

Comment peut-on encore réparer la fraternité dans le pays ?

Ça commence par le respect et l'écoute de chacun. Ce qui a beaucoup choqué, je crois, nos compatriotes en les écoutant, en les voyant regarder les débats à l'Assemblée nationale, c'est cette très grande difficulté à s'écouter et à se respecter dans le désaccord. C'est une question d'exemple et c'est une question de moteur. Je crois que ce qui nous réunira, c'est notre capacité à être en désaccord ensemble et à progresser ensemble dans nos désaccords. 

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