L'âge du départ à la retraite est une question sensible pour ces législatives. En 2023, la réforme du gouvernement avait reculé l’âge de départ de deux ans, le passant de 62 à 64 ans, après de longues semaines de conflit social, un 49.3 et une censure partielle du Conseil constitutionnel. L’opposition promet son abrogation, avec des projets plus ou moins clairs.
C’est l’un des défis de ces élections législatives : comprendre les propositions des différents partis sur le dossier, très sensible, des retraites. Une difficulté due à la complexité du dossier, mais aussi au manque de clarté ou aux allers-retours de certaines formations politiques.
Sur ce sujet, l'ancienne majorité présidentielle reste le bloc le plus clair. L’exécutif n’envisage pas de toucher à sa réforme adoptée dans la douleur. La réforme portée par Élisabeth Borne repousse l’âge légal de départ de 62 à 64 ans. De plus, elle prévoit d’allonger la durée de cotisation à 43 annuités. Ainsi, si vous commencez à travailler à 24 ans, vous pourrez partir à 67 ans si vous voulez partir sans décote. Avec une décote, vous pourrez partir au plus tôt à 62 ans. Enfin, l'âge automatique du taux plein pour les personnes n'ayant pas validé le nombre de trimestres requis reste fixé à 67 ans.
Par ailleurs, Gabriel Attal a précisé que la majorité sortante n’envisageait pas de mettre une nouvelle réforme sur les rails. Emmanuel Macron a simplement ajouté que les pensions de retraite seraient indexées sur l’inflation comme le prévoit la loi de 1993.
Lors de la “séquence retraite”, l'abrogation de cette réforme était l’un des piliers des promesses du Rassemblement national. Aujourd’hui, le dossier n’est pourtant plus au sommet de la pile. Le parti de Marine Le Pen annonce maintenant que la réforme “sera abrogée à l’automne, après consultation des partenaires sociaux et économiques”. Pour justifier ce délai de quelques mois, le député sortant Jean-Philippe Tanguy a affirmé qu'”aucun gouvernement ne peut arriver en place en plein pendant les JO et abroger une réforme en mettant la pagaille dans l’administration”. De son côté, Jordan Bardella a jugé ce sujet “important”, mais pas “prioritaire”.
Sur le fond, au Rassemblement National, Marine Le Pen prônait en 2017 la retraite à 60 ans avec 40 annuités. Depuis, Jordan Bardella n’a fait que rétropédaler sur ces positions. Ce que promet le parti depuis le débat de mardi soir, entre Attal, Bompard et Bardella, c'est finalement un âge légal de départ abaissé à 62 ans avec 42 annuités.
Mais le RN entend quand même faire la part belle à ceux qui ont commencé à travailler tôt. Si vous avez commencé à travailler avant 20 ans, vous pourrez partir à 60 ans si vous avez cotisé 40 annuités. En revanche, pour une personne qui cotise à partir de ses 24 ans, il faudra attendre 66 ans pour une retraite à taux plein. C’est en tout cas ce qu’a affirmé Jordan Bardella en plein débat, à la surprise générale.
Bien loin des 62 ans martelés par le RN depuis plusieurs mois. Bien loin également de ce que déclarait le député sortant Jean-Philippe Tanguy lorsqu’il assurait que ceux qui ont commencé leur carrière après 20 ans pourront eux partir en retraite “entre 60 et 62 ans selon les annuités réalisées”.
“Plus on va vite, plus c’est facile, parce qu’elle a à peine commencé à être appliquée”, explique le député LFI sortant Eric Coquerel sur BFM TV. Le Nouveau Front populaire promet en effet l’abrogation de la réforme Macron dès l’été 2024. Cela signifierait donc un retour à l’âge légal de départ à 62 ans. Une mesure que le NFP chiffre à environ “ 20 milliards d’euros en 2032”. Eric Coquerel estime possible de financer cette somme en augmentant les cotisations sociales.
Dans un second temps, avant 2027, l’alliance de partis de gauche a réussi à s’entendre, malgré des débats internes sur le retour à un âge légal de 60 ans avec des annuités ramenées de 43 années à 40 années de cotisations. Ainsi, si vous commencez à travailler à 24 ans, vous pourrez partir à 60 ans au plus tôt avec des décotes ou à 64 ans à taux plein si vous avez rempli tous vos trimestres.
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