Les évêques de France sont réunis à Lourdes pour leur assemblée plénière de printemps. Ils ont commencé leurs travaux par une session de deux jours consacrée à la lutte contre les violences sexuelles dans l’Église.
Tables rondes, ateliers, rapport d’étape et témoignages : la session organisée par la Conférence des évêques de France (CEF) a réuni plus de 300 personnes à Lourdes ces deux derniers jours.
Trois ans après le rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église (Ciase), les avancées de l’Église sont significatives, comme en témoigne la présence nombreuse de victimes lors de cette session et la mise en œuvre de nombreuses mesures.
Celles-ci se traduisent notamment par l’analyse des causes des violences sexuelles dans l’Église, le traitement des cas signalés, la formation des futurs prêtres, les démarches mémorielles… Pour Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France, il n’est "pas question de tourner la page" de la lutte contre les violences sexuelles. Il s’agit de "voir ce qui a été vécu plutôt que ce qui a été fait et ce qu’il reste encore à accomplir."
Cette vigilance doit s’exercer sur nous-mêmes et autour de nous
Le président de la CEF souligne l’importance de rester vigilant face aux signalements, d’être en capacité de repérer les signaux faibles et de les signaler aux autorités compétentes. "Il y a une culture qui, pour le coup, concerne tous les catholiques, mais aussi, je dirais, tous les Français : être conscient que la violence sexuelle existe, qu’elle est proche de nous. Cette vigilance doit s’exercer sur nous-mêmes et autour de nous."
Mgr Éric de Moulins-Beaufort, qui a porté ces chantiers sur les abus dans l’Église, quittera la présidence de la CEF cette semaine. Il assure ne pas avoir "d’inquiétude sur la détermination" de l’Église. Aujourd’hui, les victimes attendent de son successeur qu’il poursuive cette dynamique de changement de culture au sein de l’Église.
Si le rapport de la Ciase a estimé à 330 000 le nombre de victimes de violences sexuelles dans l’Église, seules 2 300 personnes se sont signalées aux instances de reconnaissance et de réparation. Pour Olivier Savignac, du collectif de victimes Parler et revivre, il faut maintenir la pression. "2 300 personnes, cela représente 0,7 % de l’estimation globale des victimes en France au cours des 70 dernières années. Il faut aller bien au-delà de ces 0,7 %. Cela signifie exister encore pendant des années, voire des décennies, et surtout communiquer pour se faire connaître", souligne-t-il.
Parmi les chantiers à venir : l’évolution des instances de reconnaissance, la libération de la parole, la réparation des victimes adultes… Alors que de nouvelles révélations émergent sur Bétharram, un travail de recherche sera également nécessaire autour des internats catholiques.
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