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Paris 2024 : "Certains syndicats trafiquent l'actualité à leur profit", estime Bernard Vivier

Un article rédigé par Ewen Gavet - RCF, le 2 mai 2024 - Modifié le 3 mai 2024
L'Invité de la Matinale"Nous ne sommes pas à l'abri d'une répétition du phénomène de gilets jaunes", estime Bernard Vivier

Le lendemain des manifestations annuelles du 1er mai, jour de fête du Travail, Bernard Vivier est venu parler de potentielles nouvelles grèves et mobilisations, envisagées pendant les Jeux olympiques de Paris 2024. Des manifestants "anti-JO" étaient présents dans les cortèges.

Bernard Vivier estime que les Jeux olympiques ne sont pas à l'abri de grèves. © RCFBernard Vivier estime que les Jeux olympiques ne sont pas à l'abri de grèves. © RCF

121 000 manifestants étaient dans les rues mercredi 1er mai. La fête du Travail était l'occasion pour les militants, notamment syndiqués, de se mobiliser pour la paix dans le monde, mais aussi contre les Jeux olympiques de Paris 2024

Dès le matin du 2 mai, les syndicats des cheminots d'Île-de-France ont appelé à une grève le 21 mai. L'objectif ? Faire pression à la direction de la SNCF la veille du lancement des discussions sur le montant des primes versées pendant les JO de Paris, prévu le 22 mai. "On utilise beaucoup le mot chantage, mais je préfère parler d'irresponsabilité ou de manque de responsabilité" des syndicats, qualifie Bernard Vivier. Le directeur de l'Institut national du travail (IST) estime que "tout le syndicalisme n'est pas traversé par la notion de droits et de devoirs" en vue des JO. "Le devoir de répandre une image positive de la France dans le monde entier", précise-t-il, avant de déplorer que "certaines organisations syndicales trafiquent l'actualité à leur profit", déplore-t-il.

Des syndicats sous pression 

L'invité de la Matinale de RCF a tout de même précisé que ces organisations agissent parfois "sous la pression de mouvements internes". Comme lorsque les gilets jaunes étaient indépendants des syndicats, des "réflexes corporatifs et égoïsmes catégoriels se développent", directement au sein des organisations syndicales. Certaines "n'arrivent pas à tenir leurs troupes", remarque Bernard Vivier.

"Nous ne sommes pas à l'abri d'une répétition de ce type de phénomène (NDLR : de gilets jaunes). Nous ne savons pas ce qui peut arriver", envisage-t-il. Pourtant, il estime aussi que "la barricade est moins porteuse que la négociation" aujourd'hui.

La limitation du droit de grève adoptée

Mi-avril, le Sénat adoptait une proposition de loi. Celle-ci limite le droit de grèves des transports en commun pendant les grandes vacances d'été et jours fériés notamment. Elle est bienvenue en 2024 puisque les Jeux olympiques et paralympiques commenceront respectivement fin juillet et fin août. Une loi inspirée d'Italie qu'approuve Bernard Vivier : "Cela pourrait être une bonne formule pour permettre à certains jours de l'année, correspondant aux jours de grands départs, de grands mouvements de transport, à avoir un service minimum garanti." Cependant, "réguler et ordonner le droit de grève est extrêmement difficile parce que c'est un mouvement brutal et spontané", ajoute-t-il. 

Seuls les salariés de la fonction publique doivent déposer un préavis de grève, quelques jours avant son lancement. Pas ceux du privé, sauf les salariés d'entreprises chargées d'un service public de transport de voyageurs (ferroviaire et aérien), justement. Ceux-ci doivent d'abord déposer un préavis et entamer des négociations avec leurs employeurs.

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
L'Invité de la Matinale
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