Deux films à voir cette semaine : "Doux Jésus" et "Bergers"

Une comédie sur la crise du milieu de vie

L’héroïne c’est Sœur Lucie, jouée par Marylou Berry qui s’enfuit de son couvent avec l’idée de retrouver son amour de jeunesse. C’est un beau rôle pour Marilou Berry cette Sœur Lucie, un personnage à la fois comique, tendre, candide et plein de bienveillance. 

Passés les quelques scènes incontournables, et plutôt drôles, sur le décalage entre la vie monacale et le monde contemporain, le film traite plus en réalité de la crise de milieu de vie – un thème somme toute assez universel – plus que de la religion à proprement parler. Sœur Lucie ne remet jamais en cause sa foi mais ce sont les événements qui viennent questionner le bien-fondé de sa vocation. Et sur ce point, le scénario est bien écrit et même assez juste. Il joue avec les croyances chrétiennes sans s’en moquer. Le tout sur le ton de la fable ou du conte ; ce qui laisse l’espace de liberté nécessaire au spectateur pour y adhérer …ou pas.

Une mère supérieure drôle et touchante 

La mère supérieure est jouée par Isabelle Nanty, grande professionnelle qui a formé toute une génération d’acteurs. Tous les grands comédiens le disent : sur scène, il est plus facile de faire pleurer que de faire rire. Et elle, a enseigné la comédie aux meilleurs acteurs comiques actuels : Jean-Paul Rouve, Marina Foïs, Edouard Baer,… Et ici, en Mère Henriette, gardienne de son troupeau, en plus d’être drôle, elle est surtout touchante.

Bergers : le pastoralisme à l’heure du monde moderne

Un autre film "Bergers" sort aujourd’hui sur les écrans, tourné entre Marseille et les Alpes. La réalisatrice est québécoise et adapte ici le roman autobiographique d’un de ses congénères, qui a quitté sa vie de publicitaire à Montréal pour devenir berger en Provence, avec tous les aléas d’un tel projet. Le film oscille entre documentaire et fiction, interroge là encore les choix de vie qu’on fait, et nous confronte à la réalité parfois très rude de tout un univers, celui du pastoralisme à l’heure du monde moderne. Certaines scènes sont saisissantes, et nous font vivre la transhumance au plus près des bêtes et des hommes. Et les images des alpages sont magnifiques !