Du 2 au 5 juillet c'est la Fête du cinéma, avec un tarif unique à 5 euros dans toute la France. Parmi les nombreux film qui sortent en salles ce mercredi, "Vers un avenir radieux" est un vrai coup de cœur. Un retour au sommet pour Nanni Moretti.
C'est une semaine riche sur les écrans français pour cette fin d'année scolaire. Et plusieurs films sont à voir pour la Fête du cinéma, qui ouvre ses portes dimanche prochain. Sans aucun doute, c’est l’occasion comme chaque année pour plusieurs millions de Français d’aller au cinéma en famille.
Et cette année encore l’offre est vaste entre les blockbusters du moment, de "Spider-Man" à "Transformers", le dernier Pixar animé, "Élémentaire", sorti la semaine dernière, et la sortie en salles aujourd’hui du cinquième opus "Indiana Jones", plus de 40 ans après "Les Aventuriers de l’arche perdue"... Avec un Harrison Ford impressionnant, qui reste crédible et séduisant sur son cheval au galop, notamment dans une course-poursuite décoiffante dans le métro londonien !
Mais je voudrais signaler un autre film d’animation, moins visible, et plutôt pour adolescents : "La Sirène", de Sepideh Farsi, qui se passe au début de la guerre Iran-Irak, dans la ville assiégée d’Abadan. Et c’est un film qui, malgré la dureté de son sujet, est plein de poésie. C’est une belle ode à l’amitié et à la rencontre. Il est accompagnée par la très belle musique d’Erik Truffaz, trompettiste de jazz français primé la semaine dernière à Annecy.
Mais mon coup de cœur de la semaine, c'est le dernier film de Nanni Moretti, "Vers un avenir radieux". Un vrai coup de cœur ! Après "Tre piani", son film précédent sur un mode plus mineur, c’est un retour au sommet pour Nanni Moretti. On retrouve sa fantaisie, son humour, son ironie mordante parfois.
C’est aussi un retour à l’autofiction, dans la veine de ses plus grands films, de "Journal intime" à "Mia madre". Il se met en scène lui-même, dans le rôle d’un réalisateur qui s’appelle Giovanni (son vrai prénom dans la vie) et qui tourne un film sur une troupe de cirque hongrois invitée par le Parti communiste italien en 1958, alors que les chars soviétiques viennent d’entrer dans Budapest. En parallèle, son producteur véreux, joué par Mathieu Amalric, est ruiné, sa femme cherche à le quitter, et leur fille leur annonce qu’elle vit avec un homme qui a l’âge d’être son grand-père...
On retrouve les thèmes chers au réalisateur italien. Il nous parle de politique, de travail, de ses questionnements existentiels autour du couple et du temps qui passe, et surtout de son amour du cinéma ! Mais plus que dans ses films précédents, on sent que l’homme a mûri et s’est adouci. Son humour est moins cinglant, sa nostalgie moins désenchantée, Il y a même une fraîcheur nouvelle, très réjouissante et qui nous entraîne avec lui vers un vrai avenir radieux possible.
Parce qu'il y a un double sens au titre du film. Le titre original est "Il Sol dell’avvenire" ("Le soleil de l’avenir") mais la traduction française est excellente. C’est évidemment un clin d’œil au mot d’ordre de la propagande communiste. Et une sorte d’antithèse de toutes les désillusions de cet homme qui ne comprend plus rien à ses contemporains.
Il y une scène d’anthologie, désopilante, où Giovanni présente son prochain projet à des producteurs de Netflix qui ne lui répondent qu’en anglicismes abscons pseudo professionnels. Mais comme Giovanni, Nanni Moretti croit in fine à la magie du septième art et que le cinéma peut rendre l’homme meilleur, ou du moins plus heureux. Et c’est le sens de la dernière séquence, une parade finale musicale qui est en même temps un bel hommage au cinéma italien de Fellini.
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