TRIBUNE CHRETIENNE - J’ai une boule au ventre. Attentats le 7 octobre en Israël, riposte sur Gaza, et maintenant attaques iraniennes, poudrière, escalade, riposte… Je me souviens d’un dessin de Plantu guerre sale/guerre propre. Exactement deux dessins identiques en fait. Il n’y a pas de guerre propre.
L’actualité et son traitement médiatique me submergent. A juste titre. La télévision, la radio, les réseaux… le flux d’actualités qui nous parvient en continu … tout ça un impact sur notre santé mentale.
On sait que l’humanité a produit plus d’informations ces trente-cinq dernières années qu’en 2000 ans d’histoire, alors je me demande, je nous demande, comment résister à cette avalanche de nouvelles, le plus souvent mauvaises et dont la nouveauté est toute relative ? Comment allons-nous gérer nos boules au ventre ?
Une triste et ancestrale question ! Le psalmiste demandait déjà, c’est dans le psaume 13 : "Jusqu’à quand devrai-je me faire du souci et me ronger de chagrin tout le jour ?" J’ai envie de demander : jusqu’à quand pourrons-nous continuer à encaisser ces décharges émotionnelles ? Pour ne pas baisser les bras, il faut être en mesure de trouver des lieux, des temps, des moments où on arrive à être dans le monde tout en s’en retirant. C’est ce que font les moniales et les moines de toutes les religions et ils sont sincèrement convaincus d’avoir un impact sur l’univers alors même qu’ils ne quittent pas l’enclos.
En fait, il y a une autre question ancestrale : nous les humains, nous savons que nous allons mourir, et nous avons malgré tout la certitude que nous voulons vivre. Nous trouvons, depuis des temps immémoriaux, la force de ne pas baisser les bras, ou, pour continuer dans la métaphore, de nous retrousser les manches. C’est un petit miracle, cette capacité d’espérer quoi qu’il en soit !
La ferme Claris, de l’association La Gerbe dans le Gard, membre de la FEP, est un centre d’hébergement d’urgence pour femmes et enfants. Rémy et Sophie racontent que les mamans arrivent souvent avec un sac pour tout bagage, leurs enfants à la main. Parfois, elles ont la force de dire, dès leur arrivée : "L’espoir fait vivre."
Une manière d’exister sans ignorer la réalité, sans se replier sur soi-même, de vivre et de trouver la force d’accomplir le bien à notre mesure et dans notre quotidien. Ne baissons pas les bras !
Osons porter l’espérance pour nous, pour notre prochain, l’espérance que quelque chose de plus grand, de plus beau, quelque chose qui se trouve en dehors, quelque chose de paisible arrivera petit à petit !
Chaque jour, dans la matinale RCF, la parole est donnée à un membre de l'Église catholique ou de l'Église protestante.
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