Ce dimanche 24 mars, les catholiques célèbrent le dimanche des Rameaux, qui marque le début dans la Semaine sainte. Une semaine avant Pâques, cette fête commémore l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem et le début de sa Passion. A cette occasion, les croyants catholiques ont pour coutume d’emmener une branche d’arbres à cette occasion. Y a-t-il une essence à privilégier ? Que signifie-t-elle ? Est-ce la même dans chaque pays ? RCF vous aide à y voir plus clair.
Comme de coutume, les catholiques viendront avec une branche d’arbre ou de buisson à la messe dimanche matin. Un accessoire inhabituel le reste de l’année mais qui prend tout son sens au dimanche des Rameaux, fête célébrant l’entrée de Jésus sur un âne, dans Jérusalem. Un évènement qui marque le début de la Passion du Christ et qui commence par des feuillages donc.
Car en amenant des branchages verdoyant, les croyants ne font que reproduire cet épisode de l’Évangile. Saint Matthieu raconte ainsi que "dans la foule, la plupart étendirent leurs manteaux sur le chemin [de Jésus] ; d’autres coupaient des branches aux arbres et en jonchaient la route". La foule l’acclame et crie « Hosanna » à son passage. Mais de quels rameaux s’agit-il ? C’est Saint-Jean qui apporte la précision en indiquant qu’il s’agissait alors de "rameaux de palmiers, des palmes". C’est pour cette raison, que le dimanche des Rameaux est appelé "fête des palmes" dans certains pays.
Dans la tradition juive, à laquelle appartient Jésus, le mot hosanna et les rameaux de palmier sont utilisés à l’occasion de la fête des récoltes, appelée Souccot. Le terme "rameaux" désigne d’ailleurs des "rames de palmier", soit le terme exact pour désigner les feuilles de palmier.
Mais si le palmier est courant au Moyen-Orient, il l’est beaucoup moins en Europe. Alors les croyants ont cherché d’autres essences d’arbres pour cette fête. Heureusement, les Écritures ne spécifient pas quel type de plante amener. La seule indication à ce sujet est de proscrire le bois mort, car il faut rappeler, grâce au vert du feuillage, que la vie l’emporte sur la mort.
En France, ce sont souvent des branches de buis qui sont choisies pour des raisons purement pratiques. En effet, cette espèce est relativement commune et facilement cultivable. Supposé très résistant et toujours vert, le buis symbolise également l’immortalité et l’éternité. Mais c’est de moins en moins vrai, car ces dernières années, le buis a été ravagé à plusieurs reprises par la pyrale, un papillon qui se nourrit de ses feuilles. Résultat, certains croyants ont dû trouver une alternative.
D’autres alternatives existent d’ailleurs déjà dans d’autres régions de France et dans le monde. Ainsi, dans le sud on trouve parfois des branches d’olivier, du laurier ou même du fragon, aussi appelé faux-houx en raison de ses fruits en forme de petites boules rouges.
Ailleurs dans le monde, il existe de nombreuses autres traditions pour les Rameaux. Dans les pays chauds, ce sont les feuilles de palmier qui sont le plus souvent utilisés et parfois tressés à cette occasion. Les chrétiens coptes eux, tressent plutôt des épis de blés vert. En Arménie et en Bulgarie, des couronnes sont faites de branchettes de saule pleureur.
Dans les pays nordiques, c’est le sapin qui est choisi. En Europe de l’Est, notamment en Ukraine, les habitants optent pour des branches de saules à chaton de couleur blanche, signe du printemps et plus métaphoriquement du renouveau de la vie. En revanche, là où la végétation se fait rare, les croyants ont recours à… un dessin ! Comme au Groenland, où ils dessinent des rameaux sur du papier.
Enfin plus surprenant, en Algérie et dans certaines villes du sud de la France, les Rameaux prennent parfois la forme de branches de papier crépon. Garni de sucreries ou de biscuits, celui-ci est réservé aux enfants et offert normalement par leur parrain, selon la tradition provençale. Ce n’est qu’une fois la messe passée et les Rameaux bénis, que les plus jeunes ont le droit de croquer dans ces friandises.
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