Le 1er novembre, c’est la Toussaint. Une fête que les catholiques célèbrent avant la commémoration des fidèles défunts, le 2 novembre. Quelle est la signification de la fête de tous les saints ? Pourquoi dit-on que l’on célèbre aussi les saints "inconnus" ?
Dans la tradition catholique romaine, la Toussaint est la fête de tous les saints. Il s’agit de fêter ceux et celles que l’Église a canonisés. Mais aussi de célébrer les saints "inconnus". Comment honorer des saints que l’on ne connaît pas ? Et pourquoi un jour pour fêter tous les saints alors qu’on les célèbre chaque jour du calendrier ?
La Toussaint fait partie de ces fêtes chrétiennes qui ne trouvent pas leurs origines dans la Bible - ni dans le Premier Testament ni dans les évangiles - mais dans l’histoire de la religion catholique. C’est le pape Grégoire III qui, au VIIIe siècle, la fixa au 1er novembre. Avant cela, elle était célébrée après la fête de la Pentecôte.
On a tendance à confondre la commémoration des fidèles défunts, que l’on appelle aussi parfois "jour des morts", avec la Toussaint. Sans doute parce que cette période de l’année, entre fin octobre et début novembre, est historiquement marquée par des traditions liées à la mort et à la mémoire des défunts. Dans le calendrier des fêtes païennes en effet, le 31 octobre était marqué par la fête celtique de Samain. Cette dernière serait l’ancêtre d’Halloween.
"Halloween" vient de l’expression "All Hallows’Eve", qui signifie "veille de la fête de tous les saints". Cette fête des morts, particulièrement populaire dans les pays anglo-saxons, a lieu au soir du 31 octobre - la veille, donc, de la Toussaint. Dans la religion catholique le Jour des défunts se tient au lendemain de la Toussaint, le 2 novembre, et les deux sont étroitement liés.
Pourquoi célébrer tous les saints le même jour alors qu’on les fête tout au long de l’année ? Dans le calendrier grégorien, en effet, à chaque date correspond le ou les nom(s) des personnes que l’Église catholique a canonisées ou béatifiées. Le "saint du jour" fait même partie des informations que donne l’éphéméride.
Parmi les noms cités dans le calendrier romain, on trouve ceux des martyrs des tout premiers temps du christianisme. C’est que la coutume de célébrer les martyrs de la foi le jour anniversaire de leur mort est apparue très tôt. Puis, au cours des siècles, on a voulu distinguer des hommes et des femmes, pas forcément martyrs, mais qui ont par leur foi marqué leurs contemporains. Leur réputation de sainteté était établie selon la "vox populi", la voix du peuple.
Canoniser des personnes… et des textes !
Canoniser vient du mot grec "kanôn", qui signifie "règle" ou "modèle". On parle du canon biblique pour désigner l’ensemble des textes que l’autorité religieuse a constitué comme corpus de référence, on parle alors de textes sacrés ou d'Écritures saintes. Canoniser un texte c’est le déclarer inchangeable. L’inverse d’un texte canonique est un texte apocryphe.
Au cours des Xe, XIe siècles, l’Église a, petit à petit, institué la canonisation, c’est-à-dire la reconnaissance après leur mort de ces hommes et de ces femmes qui ont été des témoins de la présence de Dieu. Aujourd’hui, la tradition perdure, elle est spécifique aux orthodoxes et aux catholiques. Le dicastère pour la cause des saints, au Vatican, inscrit leurs noms au Martyrologe romain, la liste "officielle" des saints et des bienheureux.
En célébrant aussi les saints "inconnus" le jour de la Toussaint, l’Église catholique reconnaît qu’elle n’a pas pu recenser tous ceux dont la vie de foi a été exemplaire ! On dit aussi des défunts qu'ils sont saints dès lors qu'ils sont entrés dans la vie éternelle auprès de Dieu.
La Toussaint, finalement, c’est la fête de la sainteté. Et la sainteté est la nature même de Dieu. Or, l’idée centrale du christianisme est de dire que Dieu s’est fait homme et qu’il est présent en chacun et chacune de ses créatures. Lors de la fête de la Toussaint, on est tous incités à voir en l’autre une image de Dieu.
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