4 novembre 2020
Les états-Unis, la présidentielle et la transition écologique
A l’heure où les comptages des votes aux élections américaines ne sont pas terminés, qu’est ce qui différencie les programmes de Donal Trump et de Joe Biden sur la transition écologique ?
C’est assez simple. Il y a face à face un climatosceptique, Donald Trump, et Joe Biden qui a orienté son programme sur le développement des énergies propres par des investisssements massifs.
Mais durant la campagne, avec la crise sanitaire du Covid et la crise sociale dues aux inégalités raciales, la question environnementale a été relégué au second plan.
Les phénomènes climatiques sont pourtant régulièrement présents aux Etats-Unis !
Oui et c’est bien le paradoxe, le continent américain subit des phénomènes climatiques extrêmes comme les incendies gigantesques sur la côte Ouest, des ouragans qui dévastent la région de la Nouvelle Orléans etc… Les Américains ne semblent pas effectivement concernés par cette question du dérèglement climatique, comme Donald Trump qui le nie en arguant par exemple pour les incendies de Californie exclusivement d’une mauvaise gestion de la forêt.
Et donc, au bout de son mandat de 4 ans, quel est le bilan environnemental de Donald Trump ?
J’ose dire désastreux. Donald Trump défend les énergies fossiles et en particulier le gaz de schiste et, ainsi, a non seulement permis de saccager de vastes territoires mais aussi déstabilisé l’économie de l’énergie : les charbonniers américains ont ainsi revendu à bas prix leurs stocks aux pays tiers qui ont pollué à bon compte.
Son mandat se caractérise par le détricotage de presque toutes les réglementations fédérales en matière d’écologie.
Par exemple le Clean Air Act, sur la pollution de l’air, qui date de 1970, a été quasiment vidé de sa substance pour permettre aux industries de polluer plus sans être inquiété.
Sa seule loi fédérale, la Great American Outdoors Act, permet certes de protéger les parcs naturels américains,
mais c’est comme inaugurer des voies cyclables pour le vélo loisir, c’est bien cependant cela ne va pas contribuer à faire baisser la pollution des mobilités quotidiennes. C’est faire diversion.
Parce que le problème il est là : il n’y a pas eu de projet de transition énergétique vers les énergies renouvelables, pas de projet de réduction des émissions de Gaz à effet de serre et c’est même aujourd’hui, ce mercredi 4 novembre, que les Etats-Unis sont définitivement sortis de l’accord de Paris de 2015, une décison de Donald Trump prise en 2017.
Tableau bien sombre, il n’y plus aucun espoir ?
Côté transport, les Américains utilisent moins leur voiture à cause du confinement et du télétravail mais les transports en commun qui ne sont pas aussi développés et subventionnés qu’en Europe sont menacés d’effrondrement faute de clients.
L’espoir réside donc dans l’issue cette semaine des élections américaines, et d’un sursaut des autres acteurs américains.
Les Etats avancent.
En 2017 un seul Etat sur 50 - Hawai - s’était engagé à atteindre 100 % d’ électricité propre, ils sont aujourd’hui 16.
Il faudrait maintenant que chacun pousse dans le même sens. Car rappelons le : les Etats-Unis sont le 2ème émetteur de CO2, l’un des premiers en terme d’émission par habitant. Et l’exemple américain de la croissance sacralisée fait des émules.
« Le mode de vie américain est non négociable » avait dit Georges Bush au Sommet de la terre en 1992. On a le sentiment d’en être presqu’encore là alors que le changement climatique est lui, c’est certain, non négociable.
Droits image: © RCF Anjou