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Le Mot de l'Administrateur du diocèse RCF - page 9

Émission présentée par Didier-Marie de Lovinfosse

La parole est donnée à Don Didier-Marie de Lovinfosse. Chaque semaine, il propose son regard sur l'actualité.

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Episodes

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    2 octobre 2020

    Un grand loiretchérien, le Père Brottier

    3 min
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    25 septembre 2020

    Contraints de fuire comme Jésus-Christ

    3 min
    « Contraints de fuir comme Jésus-Christ », c’est le titre que le Pape François a voulu donner à la 106e journée mondiale du migrant et du réfugié qui sera célébrée ce dimanche. « Lors de la fuite en Égypte », dit le Pape, « l’Enfant Jésus fait l’expérience, avec ses parents, de la condition tragique de personne déplacée et de réfugié », et « de nos jours, hélas, des millions de familles peuvent se reconnaître dans cette triste réalité ». Leur condition peut prendre des formes particulièrement tragiques et inhumaines, comme le montre la situation des réfugiés de l’île de Lesbos après l’incendie qui a détruit la totalité de leur camp. « Sur leurs visages, nous sommes appelés à reconnaître le visage du Christ affamé, assoiffé, nu, malade, étranger et prisonnier, qui nous interpelle », poursuit le Pape en citant le chapitre 25 de saint Matthieu. Nous n’avons pas le droit de rester indifférents, car c’est le Seigneur lui-même qui se manifeste à nous à travers eux, même si nos yeux peinent à le reconnaître. Les migrants ne sont pas des envahisseurs comme on le pense parfois sans trop oser le dire ouvertement : ce sont des hommes et des femmes « contraints de fuir ». Contraints de fuir comme nous l’étions, nous Français, en 1940 devant l’envahisseur nazi. Contraints de fuir comme le sont les populations persécutées ou victimes de la guerre, en tant d’endroits du monde. Si bien qu’on pourrait ajouter une parole à la longue litanie des situations extrêmes mentionnées dans la parabole du Jugement dernier : « j’étais migrant et tu as fait comme si j’étais un gêneur ; j’étais migrant et tu ne t’es pas senti concerné, alors que tu es toi-même étranger et voyageur sur la terre. » À partir de cette conviction, le Pape nous indique cinq attitudes : « connaître pour comprendre », car nous avons le devoir de nous informer des situations qui contraignent les personnes à quitter leur maison et leur pays ; « se faire le prochain pour servir », car nous avons le devoir de nous approcher des situations de détresse et de ne pas nous en tenir à les regarder de l’extérieur ; « écouter » les personnes qui vivent ces situations et « partager » avec elles ; et enfin « impliquer pour promouvoir ». Le Pape prend ici l’exemple de la Samaritaine, que Jésus transforme en « annonciatrice de la bonne nouvelle » après sa rencontre avec elle. Il n’y a pas de vrai service des autres s’ils ne sont pas rendus acteurs de leur relèvement en étant appelés à y coopérer : ce qui nous est demandé, ce n’est pas de rester dans l’assistanat, mais d’aider chacun à redécouvrir sa propre dignité et le prix qu’il a aux yeux du Seigneur. C’est alors que nous pouvons découvrir ce que les migrants, comme tous les pauvres, nous apportent à travers les questions qu’ils nous posent : « il faut avoir été brisé dans sa suffisance, blessé dans son être, écrivait jadis Louis Lochet, pour donner prise à la grâce qui nous révèle notre vraie pauvreté et nous donne accès au Père des pauvres et à la fraternité universelle… La fraternité évangélique, c’est celle de gens ensemble perdus et ensemble sauvés, dans un si grand désastre et dans un si grand salut que rien ne compte plus désormais en comparaison de la perdition où ils allaient et de la grâce qu’ils ont reçue . » C’est ainsi que la détresse partagée peut devenir la source de la fraternité la plus grande.
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    18 septembre 2020

    Un diocèse se remet en marche

    3 min
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    4 septembre 2020

    Bonne rentrée sans se Voir

    3 min
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    3 juillet 2020

    Si la Note Disait

    3 min
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    26 juin 2020

    Le passé a-t-il un avenir ?

    3 min
    Le passé a-t-il un avenir ? Cette question étrange était posée par la Nouvelle République il y a quelques jours, alors qu’on venait de commémorer le quatre vingtième anniversaire de l’appel du 18 juin 1940. Sous le titre « Devoir de mémoire, quel avenir ? », notre journal régional se demandait comment les commémorations pourraient se poursuivre alors que les personnes qui y attachent de l’importance disparaissent les unes après les autres et ne sont pas remplacées. « L’intérêt s’amenuise, et on pousse un vrai cri de victoire quand on y voit encore des collégiens avec leurs professeurs », déplorait Denis Leprat, président de l’Association du Mémorial de la Résistance à Varennes. Pour enrayer ou du moins retarder ce phénomène, il proposait de « réfléchir à une mutualisation de toutes les commémorations ». On peut se demander si une telle « mutualisation » qui réunirait pêle-mêle toutes les guerres et résistances passées serait vraiment satisfaisante. Mais surtout, cette érosion de la mémoire nous interroge sur les fondements que se donnent nos sociétés pour bâtir le fameux « vivre ensemble ». Le devoir de mémoire ne consiste pas simplement, comme le souligne fort justement Denis Leprat, à déposer une gerbe à la va-vite avant de « filer au buffet » : c’est un devoir de transmission aux générations montantes de la capacité d’admirer et du désir d’imiter des hommes et des femmes qui ne se sont pas résignés à l’oppression et au déshonneur. Le fait de déboulonner et de détruire les statues de Victor Schoelcher à La Martinique n’est pas très rassurant sur le sens de l’histoire de beaucoup de nos contemporains, et l’éloge unanime rendu à de Gaulle quarante ans après sa mort alors qu’on l’a conspué de son vivant ne console guère non plus. C’est que l’avenir du passé ne dépend pas seulement de la connaissance qu’on doit en avoir, mais surtout de l’humilité avec lesquelles les peuples et les individus savent le regarder et en tirer les leçons pour se réformer eux-mêmes.
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    19 juin 2020

    Le matin sème ton grain

    3 min
    Le président de la Conférence des Évêques de France, Monseigneur de Moulins-Beaufort, a répondu en son nom propre à l’invitation adressée par Emmanuel Macron aux responsables des cultes de partager leurs réflexions sur la crise sanitaire que nous avons traversée. Cette réflexion dense et stimulante se divise en quatre parties, quatre mots-clefs : mémoire, corps, liberté, hospitalité. « Mémoire », parce que de tous côtés on entend dire qu’il ne faudra pas oublier ce qui s’est passé, et qu’il faudra en tirer les leçons ; « corps », parce que la maladie est une atteinte au corps, et par là à l’esprit ; « liberté », parce que la liberté, et pas seulement la liberté de culte, a été mise à l’épreuve tout au long de ces semaines ; « hospitalité » enfin, parce que par la force des choses le confinement a été un isolement. Sans pouvoir tout reprendre de ce qui est dit à propos de ces quatre thèmes, relevons quelques points particulièrement suggestifs : Sur la mémoire, l’auteur appelle à conserver vivant le souvenir de ce temps suspendu qui a été pour certains synonyme d’angoisse et de solitude, mais qui a aussi permis à beaucoup de se retrouver de manière nouvelle : « je suggère, sans doute en un rêve éveillé, qu’une fois par mois un dimanche soit "confiné" partout dans notre pays ». Le corps, parce qu’il est mortel, pose la question de notre relation à la mort : « pour nous catholiques, la mort est un acte humain, en tout cas elle peut l’être ». On regrette un peu qu’il n’y ait pas ici un développement sur l’espérance de la vie éternelle : n’est-ce pas le cœur de ce que nous avons à dire comme chrétiens ? Le plus intéressant est peut-être ce qui a trait au pouvoir politique, au rôle de l’État. Un État dont la bienveillance peut être parfois « envahissante et disciplinaire ». Un État qui « ne peut pas donner ce qu’il n’a pas : il ne peut pas rendre hospitalier qui veut rester enfermé chez lui et il n’a pas le droit moral d’empêcher une personne d’en accueillir une autre ». Il « peut beaucoup », mais c’est à chacun de nous de prendre ses responsabilités pour un monde plus humain.
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    12 juin 2020

    Ne pas confondre la bêtise et la haine

    3 min
    Comme un certain nombre d’entre vous sans doute, j’ai essayé d’écouter sur le site d’Arte les propos racistes de policiers capturés par un de leurs collègues. Ces échanges d’une vulgarité et d’une sottise sans nom sont le fait de gens qui croyaient pouvoir les tenir en toute impunité, grâce aux pseudonymes dont ils s’étaient pourvus par précaution. Des individus aussi frustes peuvent-ils être accusés de haine ? Je n’en suis pas si sûr. La haine est, d’une certaine façon, trop grande pour eux. Pour éprouver de la haine, il faut avoir des raisons de haïr. Mais là, on est tellement en-deçà de toute rationalité qu’on est même en-deçà de la haine, dans ces bas-fonds de l’humanité où la soif d’humilier l’autre se rapproche du comportement de la horde – comme dans le fameux « quart d’heure de la haine » dont parle George Orwell dans son roman 1984. C’est pourquoi je n’ai jamais été très à l’aise avec l’expression « incitation à la haine raciale », que je trouve fallacieuse parce qu’elle regroupe sous un unique vocable des sentiments et des attitudes qui appelleraient plus de nuances. Selon Wikipedia, inciter à la haine consiste à « pousser des tiers à manifester de la haine, de la violence ou de la discrimination à l'encontre de certaines personnes, en raison de leur religion, de leur origine nationale ou ethnique. » On explique donc qu’inciter à la haine, c’est inciter à la manifester. Mais qu’en est-il si elle reste cachée au fond du cœur sans se manifester ? Cela est-il préférable ? Et surtout, si l’on cherche une définition de la haine, on reste sur sa faim. Ce qui est sûr en tout cas, c’est que la manifestation de la haine n’appelle que la sanction, alors que la bêtise appelle une éducation. Il ne faudrait donc pas se tromper d’objectif : si l’on veut changer les mentalités, c’est l’éducation qui en est capable, jamais la répression même si elle est nécessaire. Cela vaut pour toutes les attitudes extrêmes. Sachons-nous en souvenir. Et rappelons-nous aussi que nous sommes un peuple versatile, qui acclame les policiers quand ils volent au secours des victimes du terrorisme, et qui le lendemain les conspue parce qu’une infime minorité d’entre eux a des comportements inadmissibles. En toutes choses, sachons raison garder et essayons de favoriser une réflexion de fond.
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    5 juin 2020

    Le corps expression de l'esprit

    3 min
    Que l’on se serre la main (ce qui est devenu impossible en ce moment), que l’on s’incline ou que l’on joigne les mains à l’asiatique pour se saluer, les différents rituels de la rencontre sont destinés à l’origine à manifester par son attitude qu’on est dépourvu d’intentions belliqueuses à l’égard de celui qu’on rencontre : la main tendue est une main désarmée. Cette attitude corporelle pacifique, en rassurant la personne rencontrée, permettra ensuite d’ouvrir un dialogue qui scellera le renoncement à l’agressivité et permettra de passer au stade supérieur et proprement humain de l’échange, de la négociation, de la confrontation des points de vue, du compromis. Lorsque le préjugé initial est trop négatif et l’hostilité trop viscérale, il faut une attitude corporelle d’autant plus forte pour le surmonter et permettre le dialogue. C’est ainsi que dans l’Iliade d’Homère, lorsque le roi Priam va demander à Achille de lui restituer la dépouille de son fils Hector qu’Achille vient de tuer, afin de pouvoir lui rendre les honneurs funèbres, il sait qu’il lui faudra consentir à s’humilier. Alors, pour fléchir Achille et obtenir gain de cause, Priam n’hésite pas à se mettre à genoux devant lui et à lui baiser les mains avec ce commentaire : « je viens d’oser ce que nul jusqu’ici sur terre n’avait fait : à mes lèvres porter les mains du meurtrier de mes propres enfants » (Iliade, chant XXIV). Achille est à ce point interdit par cette attitude incroyable qu’il commence à écouter Priam, pour finalement céder à sa supplication et lui rendre le corps de son fils. Le corps est le porte-parole de l’esprit. Si son langage rend possible le langage, c’est qu’il amorce le travail qui consiste à désarmer et à persuader autrui. On ne pouvait s’empêcher d’y songer en regardant les images de ces jeunes policiers américains en uniforme qui fléchissaient le genou devant les manifestants en Pennsylvanie. Ces manifestants étaient venus crier leur colère contre l’assassinat de George Floyd à Minneapolis. Nul doute qu’une attitude répressive de la part des policiers les aurait rendus plus violents encore, et qu’une tentative d’ouvrir le dialogue sans préalable se serait heurtée à un mur. Mais le simple langage corporel consistant à mettre un genou en terre a instantanément désamorcé la haine. La liturgie, dans sa sagesse millénaire, reprend des attitudes humaines fondamentales, qui toutes consistent à s’humilier devant Dieu en lui disant : « tu es plus grand que moi ». Lorsque des humains rompus à ces attitudes les utilisent devant d’autres humains, des miracles peuvent se produire. Le corps, ce corps que Dieu a assumé dans l’incarnation de son Fils, est alors le lieu premier où se concrétise le double commandement rappelé par Jésus : « tu aimeras le Seigneur ton Dieu, tu aimeras ton prochain comme toi-même. »
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    29 mai 2020

    L’ESPRIT SAINT VOUS ENSEIGNERA TOUT, MÊME LA THÉOLOGIE

    3 min
    Dans notre chère France laïque, vous pouvez tenir la rubrique « horoscope » dans n’importe quel journal, mais vous ne pouvez pas être théologien. D’abord parce que c’est le plus sûr moyen de mourir de faim à brève échéance puisque la théologie, sauf à Strasbourg, ne donne pas de diplôme universitaire ; ensuite parce que les gens raisonnables, ou qui se croient tels, rangent les théologiens dans la même case que ceux qui voient passer des soucoupes volantes. Il y a cependant une exception à cette règle. Dans la presse, on peut se prévaloir du titre de théologien – ou de théologienne – pour proférer des énormités théologiques : vous pouvez être sûr que dans ce cas, tout le monde s’intéressera à vous. Par exemple si vous dites que les hommes ordonnés sont tout juste bons à célébrer les sacrements (chose qui, comme on sait, est rigoureusement sans importance : les Encyclopédistes parlaient à ce propos de pratiques « contraires aux saines idées qu’on doit avoir de l’Être suprême »), mais que pour gouverner un diocèse, chose sérieuse entre toutes, une maîtresse femme ferait bien mieux l’affaire. En attendant ce remake de la papesse Jeanne, on pourra se rappeler que selon la foi catholique le ministère des apôtres comprend trois dimensions indissociables : annoncer l’Évangile (c’est la charge d’enseignement), sanctifier le peuple chrétien (c’est la célébration des sacrements) et le conduire dans l’unité (c’est la charge de gouvernement). Ainsi peut naître et grandir un peuple de prophètes, de prêtres et de rois. Pour savoir ces choses élémentaires, il suffit de se souvenir que la théologie, comme toute discipline rigoureuse, n’invente pas son objet mais le reçoit – de la Parole de Dieu en l’occurrence. Terminons sur une bonne nouvelle : la Lyonnaise Pauline Jaricot, à l’origine des Œuvres pontificales missionnaires, sera prochainement béatifiée. À moins, bien sûr, qu’on ne propose de la nommer archevêque de Lyon à titre posthume – un moyen très efficace d’être rétrogradé sur le chemin de la canonisation.

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