12 février 2021
Le Carême est bientôt de retour
Le Carême est bientôt de retour : le mercredi des Cendres, c’est la semaine prochaine ! Le message du Pape François pour ce Carême s’intitule : Voici que nous montons à Jérusalem : cette parole du Seigneur est une des clefs du Carême.
En effet, la dernière montée de Jésus à Jérusalem est tout autre que fortuite : elle scelle sa décision de donner sa vie pour nous dans la Ville sainte. Elle nous rappelle par conséquent que le Carême n’est pas d’abord un temps d’ascèse, mais que c’est d’abord un temps de décision : décision de suivre le Christ pauvre, chaste et obéissant qui va accomplir jusqu’au bout la volonté du Père. Le moins qu’on puisse dire est que cela ne nous est pas naturel : il vaut la peine de relire, dans l’évangile de Marc que nous entendons cette année, l’intégralité du passage d’où est tirée la phrase nous montons à Jérusalem :
Or, ils étaient en chemin, montant vers Jérusalem, et Jésus marchait devant eux, et ils étaient saisis de stupeur, et ceux qui le suivaient avaient peur. Et, prenant de nouveau les Douze auprès de lui, il se mit à leur dire ce qui devait lui arriver : « Voici que nous montons à Jérusalem, et le Fils de l'homme sera livré aux grands prêtres et aux scribes, et ils le condamneront à mort, et ils le livreront aux païens ; et on le bafouera, et on crachera sur lui, et on le flagellera, et on le fera mourir, et, trois jours après, il ressuscitera. (Marc 10, 32-34)
Il est facile de se représenter la scène : Jésus marche devant, et tout le monde est à la traîne. Personne ne comprend pourquoi il est si déterminé : ils sont « saisis de stupeur », ils ont carrément « peur ». Et voilà que Jésus prend à part les Douze, et au lieu de les rassurer, il leur annonce qu’à Jérusalem il se produira des catastrophes : tout sera sous le signe de l’échec, ils perdront leur leader. Et le mot « ressusciter », à la fin, n’y change rien : qui donc peut savoir ce que veut dire « ressusciter » ?
Nous entrons dans le deuxième Carême du temps du Covid. L’humanité entière se sent menacée par toutes sortes de dangers, elle a peur pour l’avenir. Imaginons maintenant un chef, quel qu’il soit, qui nous dise : « je vous emmène affronter la mort, et moi le premier je vais y laisser ma peau ». Nous réagirions sûrement très négativement ! Eh bien, c’est exactement ce que fait Jésus… Mais nos chefs politiques ne nous disent pas cela : ils nous disent que tout va s’arranger, que la situation est sous contrôle, et que leurs choix sont bien sûr les bons. Nous voilà rassurés. Mais cette sureté de soi est-elle si rassurante, en définitive ? Et si c’était Jésus qui avait raison ? Nous avons tout le Carême pour nous poser la question.
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