JavaScript is required
© EHDL

Le Mot de l'Administrateur du diocèse RCF - page 8

Émission présentée par Didier-Marie de Lovinfosse

La parole est donnée à Don Didier-Marie de Lovinfosse. Chaque semaine, il propose son regard sur l'actualité.

Partager
S'abonner

Episodes

  • © EHDL
    26 mars 2021

    DES FEMMES PRÊTRES ?

    3 min
    Le 22 janvier dernier, je commentais la décision du Pape François d’ouvrir aux femmes l’accès aux ministères de lecteur et d’acolyte, c’est-à-dire au service liturgique de la Parole de Dieu et de l’eucharistie. Un auditeur vient de me rappeler que j’avais aussi promis de traiter la question de l’accès des femmes à l’ordination. Chose promise, chose due ! Commençons par un rappel : nous avons un corps, et ce corps est sexué. Chacune des cellules qui le composent est marquée au coin de la masculinité ou de la féminité. En conséquence, lorsque Dieu a pris un corps (affirmation qui est au centre de notre foi), il a dû choisir. Il ne pouvait pas n’être ni homme ni femme, il ne pouvait pas être à la fois l’un et l’autre, il devait être ou l’un ou l’autre. Et il a choisi d’être de sexe masculin et d’assumer ainsi, en plus des autres limitations liées à notre condition, cette limitation liée à la condition sexuée. Pourquoi s’est-il fait homme plutôt que femme ? On pourrait répondre que la condition féminine de l’époque ne lui aurait pas permis de mener sa vie publique comme il l’entendait, mais cette explication sociologique est bien courte. Cherchons plutôt dans l’Évangile : on peut remarquer qu’en des passages importants (par exemple Matthieu 9, 15), Jésus se donne à lui-même le titre d’Époux. Or ce titre est un titre de Dieu dans l’Ancien Testament (par exemple Isaïe 54, 5) : Dieu se présente comme l’Époux qui veut se lier à l’humanité jusqu’à l’épouser et se donner à elle. Le Christ, de même, est l’Époux qui « a aimé l’Église et s’est donné pour elle » (Éphésiens 5, 25). C’est justement pour cette raison que le prêtre est un homme, et non une femme. S’il n’y avait pas le prêtre, l’Église ne pourrait pas vivre ce vis-à-vis de l’Épouse et de l’Époux que le prêtre représente sacramentellement. Ce face à face est encore bien plus sensible depuis que la messe est célébrée « face au peuple », comme on dit, et tout prêtre qui célèbre le ressent presque physiquement : il a besoin de l’assemblée tout autant que l’assemblée a besoin de lui. Ce que je viens de dire suppose simplement pour être compris qu’on ne confonde pas, comme c’est souvent le cas aujourd’hui, l’égal avec l’identique. Bienheureuse différence inscrite en notre corps qui nous rappelle que l’égalité se vit dans la complémentarité. Bienheureuse masculinité du sacerdoce qui nous rappelle que nous ne sommes pas des atomes d’humanité interchangeables, mais que l’un n’est pas l’autre et que nous ne sommes pas Dieu.
  • © EHDL
    19 mars 2021

    DE BRUIT ET DE FUREUR

    3 min
    Ces derniers temps, Arte rediffusait un film de Jean-Claude Brisseau, assez mauvais du reste, intitulé De bruit et de fureur. Le film vaut surtout par son titre emprunté au noir soliloque du Macbeth de Shakespeare : « La vie est une histoire racontée par un idiot, sans signification, pleine de bruit et de fureur. » La date de tournage du film, 1988, invite à s’interroger. C’était il y a plus de trente ans, et déjà certaines banlieues étaient en proie à l’exclusion, à la misère sociale, à l’échec scolaire et à leurs conséquences : les trafics en tous genres, la délinquance et la violence. En trente ans, le nombre de ces lieux de non-droit n’a fait qu’augmenter, et qu’a-t-on fait pour y remédier ? Des discours, beaucoup de discours, dont les tirades sarkozystes sur le nettoyage au karcher ne sont pas les moins pittoresques, mais des actes fort peu. Le bruit et la fureur se sont déchaînés dans nos rues cette semaine. Comme souvent, le prétexte était futile en apparence : une simple histoire de contrôle de police sur des petits malfrats qui n’avaient pas la conscience tranquille et qui, en prenant la fuite, ont mis en danger leur vie et celle d’autres personnes. Prétexte futile et conséquences tragiques… Mais ce qui a mis le feu aux poudres était-il si futile ? Non, car les conséquences ont manifesté une fois de plus l’existence de tout un système, de tout un monde parallèle qui fonctionne selon ses propres lois et qui ne peut tolérer d’être même effleuré du doigt. On dit que si les trafiquants de stupéfiants qui sévissent en France étaient empêchés de nuire, plus de 200 000 personnes perdraient leur gagne-pain. Un monde parallèle, une économie parallèle, des règles parallèles, dans une République qui proclame fièrement que personne n’est au-dessus de la loi. Voilà qui donne à penser. Je ne peux chasser de mon esprit l’image du camion qu’on lance à vive allure et qui fonce sur les policiers. Cela me remet en mémoire un autre camion fou, à Nice, il y a cinq ans. C’était le 14 juillet 2016, sur la promenade des Anglais noire de monde. Les mobiles sont différents, la logique est la même : le bruit et la fureur. Mais où va donc cette société qui fabrique ainsi des barbares ? Oui, où va-t-elle ? Dans la phrase de Macbeth, les deux mots les plus importants peut-être sont : « sans signification » (signifying nothing). Une société qui ne pointe vers rien, qui ne propose aucun idéal, qui reste désespérément « sans signification ». C’est à elle que s’en prennent ces barbares, et de ce point de vue ils sont autant victimes que coupables.
  • © EHDL
    12 mars 2021

    Un suspens

    3 min
    ​Il y a des moments qu’on appelle des suspens.
  • © EHDL
    5 mars 2021

    PAS D’HUMANITÉ SANS MYSTIQUE

    3 min
    Je voudrais vous partager une lecture récente qui m’a donné à penser. Il s’agit d’une conférence d’Emmanuel Gabellieri sur la philosophe Simone Weil, morte en 1943 (à ne pas confondre avec sa quasi homonyme l’ancienne ministre Simone Veil). Ayant rejoint la France libre à Londres en 1942, Simone Weil s’interrogeait sur la manière la plus adéquate de répondre au totalitarisme nazi. Et elle était convaincue qu’il ne suffisait pas de combattre Hitler avec les seuls moyens de la guerre classique, mais qu’il fallait répondre à la mystique hitlérienne par une autre mystique. En effet, pour elle – et c’est le point essentiel, qui choqua beaucoup de gens à l’époque – le nazisme proposait une mystique, et c’était elle qui fanatisait les jeunes SS. Elle écrit à leur sujet : « prêts non seulement à risquer leur vie, mais à mourir, [ils] sont animés par une autre inspiration que le reste de l’armée [allemande], une inspiration qui ressemble à une foi, à un esprit religieux. » Pour répondre autrement que par les armes à cette mystique qui poussait au sacrifice total, Simone Weil suggérait de proposer une autre mystique dans ce qu’elle qualifiait de « guerre spirituelle ». Son idée était celle d’un corps d’infirmières « de première ligne » qui non seulement soigneraient les blessés, mais opposeraient au fanatisme des SS un service d’humanité et un esprit de sacrifice animé, non par le culte de la force, mais par ce qu’elle appelait une « tendresse maternelle ». Le projet de Simone Weil fut rejeté d’emblée, et de Gaulle la traita de « folle ». Elle devait d’ailleurs mourir quelques mois plus tard. Mais ce qui m’a touché en découvrant cette initiative effectivement peu réaliste, c’est qu’elle met en lumière une des plus tragiques déficiences de notre époque. La jeunesse, qu’elle en soit ou non consciente, est toujours à la recherche d’une mystique. Et le moins qu’on puisse dire est que notre société ne lui propose rien de tel… Comment s’étonner que certains soient fascinés par les discours terroristes, ou se muent dans nos « quartiers sensibles » en chefs de bande et en assassins potentiels ? Il y a certes des fausses mystiques, des mystiques de mort, mais il n’y a pas d’humanité sans mystique : ne pas proposer de mystique, c’est à coup sûr entraîner vers la mort.
  • © EHDL
    19 février 2021

    "Il n'y a rien au-dessus de la loi"

    3 min
    Ce mardi 16 février, les députés ont voté solennellement une loi vouée à sauvegarder les « principes républicains » et que beaucoup, non sans raison, disent clivante et liberticide. De peur de paraître stigmatiser les musulmans, elle vise trop large et place les religions sous un régime de suspicion systématique plus proche de l’esprit du « petit père Combes » que de la largeur de vues d’un Aristide Briand par exemple. Mais le plus grave, à mes yeux, n’est pas là. Il est dans la conception de la loi civile illustrée jadis par la phrase malheureuse de Jacques Chirac « il n’y a rien au-dessus de la loi » et reprise tout récemment par Gérald Darmanin dans une affirmation plus grave encore : « nous ne pouvons plus discuter avec des gens qui refusent d’écrire sur un papier que la loi de la République est supérieure à la loi de Dieu. » Comme le fait remarquer l’historien et sociologue Jean Baubérot, de tels propos donnent l’impression fâcheuse qu’on cherche à promouvoir une sorte de religion républicaine qui divinise la République elle-même. Or les lois humaines et la loi de Dieu ne peuvent pas être mises sur le même plan. La loi de Dieu oblige la conscience, ce qui n’est pas le cas des lois humaines : si un État se mettait en tête de demander que ses lois soient observées en conscience, il deviendrait par le fait même totalitaire. Les lois humaines sont toujours faillibles, et c’est pourquoi la conscience, religieuse ou non d’ailleurs, sera toujours au-dessus de la loi. Pour ne citer qu’un exemple, n’est-ce pas la conscience qui, en 1935, prescrivait de s’opposer aux lois de Nuremberg qui consacraient en Allemagne l’antisémitisme d’État ? ou la conscience qui restera notre dernier rempart contre l’instrumentalisation du corps humain que nous préparent certaines lois dites bioéthiques ? Mettant en garde les laïcistes radicaux de son époque, Clemenceau leur disait : « Vous rêvez de l’État idéal, et au nom de ce rêve, vous bâtissez l’omnipotence de l’État laïque qui est une tyrannie. Je ne suis pas de ce pontificat ! Nous sommes tous faillibles. » Tout est dit là par ce grand anticlérical, qui s’opposait ainsi à ceux qui voulaient remplacer le pontificat religieux par un pontificat laïque, une sorte de religion civile. C’était il y a un siècle et la leçon est toujours d’actualité. Mais il n’y a pas pires sourds que ceux qui ne veulent pas entendre. ?
  • © EHDL
    12 février 2021

    Le Carême est bientôt de retour

    3 min
    Le Carême est bientôt de retour : le mercredi des Cendres, c’est la semaine prochaine ! Le message du Pape François pour ce Carême s’intitule : Voici que nous montons à Jérusalem : cette parole du Seigneur est une des clefs du Carême. En effet, la dernière montée de Jésus à Jérusalem est tout autre que fortuite : elle scelle sa décision de donner sa vie pour nous dans la Ville sainte. Elle nous rappelle par conséquent que le Carême n’est pas d’abord un temps d’ascèse, mais que c’est d’abord un temps de décision : décision de suivre le Christ pauvre, chaste et obéissant qui va accomplir jusqu’au bout la volonté du Père. Le moins qu’on puisse dire est que cela ne nous est pas naturel : il vaut la peine de relire, dans l’évangile de Marc que nous entendons cette année, l’intégralité du passage d’où est tirée la phrase nous montons à Jérusalem : Or, ils étaient en chemin, montant vers Jérusalem, et Jésus marchait devant eux, et ils étaient saisis de stupeur, et ceux qui le suivaient avaient peur. Et, prenant de nouveau les Douze auprès de lui, il se mit à leur dire ce qui devait lui arriver : « Voici que nous montons à Jérusalem, et le Fils de l'homme sera livré aux grands prêtres et aux scribes, et ils le condamneront à mort, et ils le livreront aux païens ; et on le bafouera, et on crachera sur lui, et on le flagellera, et on le fera mourir, et, trois jours après, il ressuscitera. (Marc 10, 32-34) Il est facile de se représenter la scène : Jésus marche devant, et tout le monde est à la traîne. Personne ne comprend pourquoi il est si déterminé : ils sont « saisis de stupeur », ils ont carrément « peur ». Et voilà que Jésus prend à part les Douze, et au lieu de les rassurer, il leur annonce qu’à Jérusalem il se produira des catastrophes : tout sera sous le signe de l’échec, ils perdront leur leader. Et le mot « ressusciter », à la fin, n’y change rien : qui donc peut savoir ce que veut dire « ressusciter » ? Nous entrons dans le deuxième Carême du temps du Covid. L’humanité entière se sent menacée par toutes sortes de dangers, elle a peur pour l’avenir. Imaginons maintenant un chef, quel qu’il soit, qui nous dise : « je vous emmène affronter la mort, et moi le premier je vais y laisser ma peau ». Nous réagirions sûrement très négativement ! Eh bien, c’est exactement ce que fait Jésus… Mais nos chefs politiques ne nous disent pas cela : ils nous disent que tout va s’arranger, que la situation est sous contrôle, et que leurs choix sont bien sûr les bons. Nous voilà rassurés. Mais cette sureté de soi est-elle si rassurante, en définitive ? Et si c’était Jésus qui avait raison ? Nous avons tout le Carême pour nous poser la question.
  • © EHDL
    5 février 2021

    Malades et santé

    3 min
    Le 11 février, fête de Notre-Dame de Lourdes, est connu pour être la journée mondiale du malade. Mais le dimanche qui précède, cette année le 7 février, est la journée de la santé ! Le rapprochement de ces deux journées – journée du malade et journée de la santé – pourrait sembler plaisant et prêter à sourire, mais il est très sérieux. Au centre du dimanche de la santé, il y a en effet le « monde de la santé », c’est-à-dire les structures et surtout les personnes qui prennent soin des malades. Même si en ce moment vous êtes bien portant, non loin de chez vous existent des lieux et des personnes qui vous accueilleront peut-être un jour pour vous soigner, et qui d’ores et déjà accueillent d’autres frères et sœurs qui ont été comme vous en bonne santé et qui sont maintenant malades. Nous savons tous à quel point ces personnes, médecins et soignants en particulier, ont été sollicitées depuis un an, parfois bien au-delà de leurs forces, parfois même au point d’y laisser à leur tour leur santé. « La pandémie, écrit le Pape François dans son message pour la journée du malade, a mis en relief le dévouement et la générosité d’agents sanitaires, de volontaires, de travailleurs et de travailleuses, de prêtres, de religieux et de religieuses qui, avec professionnalisme, abnégation, sens de la responsabilité et amour du prochain, ont aidé, soigné, réconforté et servi beaucoup de malades et leurs familles. Une foule silencieuse d’hommes et de femmes qui ont choisi de regarder ces visages, en prenant en charge les blessures des patients qu’ils sentaient proches en vertu de leur appartenance commune à la famille humaine. » Ces paroles du Pape nous rappellent une réalité profonde : la maladie nous met à part ; mais comme d’autres situations de précarité et de détresse, elle peut aussi paradoxalement nous rapprocher, et en ce sens nous faire grandir en humanité, que nous soyons du côté des malades ou de ceux qui les soignent et les visitent. En effet, là où le mal abonde, l’amour peut surabonder : « l’amour fraternel dans le Christ, écrit encore le Pape, engendre une communauté capable de guérison. » Et le ciment de cette communauté, c’est le Christ-Médecin, Lui qui n’est pas venu pour les bien-portants mais pour les malades et qui n’appelle pas les justes mais les pécheurs (cf. Matthieu 8, 12-13).
  • © EHDL
    29 janvier 2021

    Auprès de Saint Jean-Marie Vianney

    3 min
    L’avant-dernière semaine de janvier est la date habituelle de la retraite pastorale proposée aux prêtres et diacres du diocèse de Blois. Petite retraite cette année, car la situation sanitaire a dissuadé un certain nombre d’aînés de partir avec nous. Nous nous sommes donc retrouvés une quinzaine pour partir à la rencontre de saint Jean-Marie Vianney, curé d’Ars. Saint Jean-Marie Vianney est né en 1886 aux portes de Lyon, à Dardilly, dans une famille de cultivateurs relativement aisés. La Révolution et les persécutions contre les prêtres lui valent une formation chrétienne un peu différée et une scolarisation à 17 ans seulement. Ses difficultés dans les études sont restées légendaires, mais il était fort intelligent, ainsi que cela se révèlera plus tard. Notons que son formateur en vue du séminaire fut l’abbé Charles Balley, qui était avant la Révolution curé de Choue dans notre diocèse et qui en avait été chassé par l’évêque constitutionnel, l’abbé Grégoire. Ordonné prêtre à 29 ans en 1815, Jean-Marie Vianney est nommé en 1818 desservant d’Ars, un village qui se trouve dans l’Ain, à une trentaine de kilomètres de Lyon. Il y restera 41 ans jusqu’à sa mort en 1859, et sa réputation de sainteté y attirera des foules de plus en plus nombreuses. Il a été proclamé patron de tous les curés de paroisse. Notre retraite-pèlerinage ne se limitera pas à Ars, car la région lyonnaise au 19e siècle a vu fleurir partout la sainteté. Nous ferons donc une visite à Lyon au Prado, une ancienne salle de bal transformée en chapelle par le bienheureux Antoine Chevrier, prêtre lyonnais de quarante ans plus jeune que saint Jean-Marie Vianney et converti par la détresse des plus démunis. Dans cette retraite et ce périple que nous avons la grâce de faire à la suite des saints, nous portons tout le diocèse de Blois dans notre prière. Merci de prier de votre côté pour que le fait de mieux connaître de saints prêtres fasse de nous tous de saints pasteurs qui sauront vous aider à vous rapprocher de Dieu.
  • © EHDL
    15 janvier 2021

    Saint Joseph

    3 min
    Il y a 150 ans, le pape Pie IX proclamait saint Joseph patron de l’Église universelle. Le 8 décembre dernier, le pape François a annoncé pour l’Église une année saint Joseph, qui s’achèvera le 8 décembre 2021. François a également publié une longue lettre apostolique intitulée Patris corde, un cœur de père. Ce cœur, c’est celui de Joseph, et le Pape se plaît à en détailler les vertus. C’est d’abord un cœur de serviteur, car Joseph a fait de sa vie entière un service ; c’est aussi celui en qui Jésus a vu le reflet de la tendresse du Père des cieux, mais qui, sachant que toute paternité sur la terre est imparfaite, a su remettre sa faiblesse et ses limites à Dieu pour qu’il lui donne toutes les grâces dont il avait besoin pour remplir sa mission. Joseph est aussi un modèle d’obéissance, d’abord dans sa manière de ne pas anticiper le jugement de Dieu quand il voit que Marie est enceinte : au lieu de juger, il attend que Dieu lui révèle le sens de cet événement qu’il ne comprend pas. Et quand l’ange du Seigneur lui donne à la fois l’intelligence de ce qui se passe en Marie et les ordres qu’il doit exécuter, il le fait et il commence alors à exercer sa paternité. Joseph, dit le Pape, « laisse de côté ses raisonnements pour faire place à ce qui arrive et, aussi mystérieux que cela puisse paraître à ses yeux, il l’accueille, en assume la responsabilité et se réconcilie avec sa propre histoire. Si nous ne nous réconcilions pas avec notre histoire, nous ne réussirons pas à faire le pas suivant parce que nous resterons toujours otages de nos attentes et des déceptions qui en découlent. » Mais Joseph n’est pas un exécutant sans initiative : c’est « un père au courage créatif », qui apporte une collaboration active et inventive au plan de salut de Dieu. Lui qui n’appartient pas au monde des puissants, il nous montre la bonne attitude pour changer le cours des événements et influer sur la marche du monde, simplement en faisant ce que l’on doit. Par son courage créatif, nous dit le Pape, il réussit toujours à « transformer les problèmes en opportunités en faisant confiance à la Providence » : quel meilleur saint patron et quel meilleur exemple pourrions-nous avoir alors que tant d’incertitudes pèsent sur nous ?
  • © EHDL
    8 janvier 2021

    Meilleure année

    3 min
    Chers amis, beaucoup de cartes de vœux en ce début d’année portent, à côté ou à la place du classique « bonne année », la mention « meilleure année ». En effet, il est des années qu’on voit s’achever avec un sentiment de soulagement… Et comme la nature humaine est heureusement portée à espérer un avenir meilleur que le passé, on se prend à espérer et à souhaiter beaucoup de choses pour les uns et pour les autres. Il y a là un phénomène ultra-classique, qui fonctionne encore mieux quand on ressort mécontent ou découragé d’une année difficile. Mais qu’est-ce donc qu’une « meilleure année » ? C’est bien sûr une année où nous pourrons peut-être dire que l’épidémie du coronavirus a été vaincue, ou du moins maîtrisée. C’est une année où les conséquences économiques et sociales de cette épidémie auront pu au moins être limitées, où les plus fragiles d’entre nous auront été pris en compte et aidés à s’en sortir. Mais c’est aussi, et peut-être d’abord, une année où nous aurons progressé dans la « culture du soin », comme nous y appelle le Pape François ; une année où le soin que nous prendrons les uns des autres se transformera pour notre humanité en un véritable « parcours de paix » – autre expression qu’utilise le Pape dans ses vœux de Nouvel An. Rappelant que la crise sanitaire aggrave « des crises liées entre elles, climatique, alimentaire, économie et migratoire », il nous propose « les principes de la Doctrine sociale de l’Église comme boussole » et « la dignité inaliénable de la personne humaine comme gouvernail ». Bref, il nous met en garde contre le sauve-qui-peut individualiste et il nous appelle à nous comporter en frères les uns des autres : Fratelli tutti, « tous frères », c’est le titre de sa dernière encyclique. Une autre expression que nous entendons souvent et que nous utilisons sans doute nous-mêmes est : « prenez soin de vous ». Sur ce point précis, le Pape nous appelle aussi à une révolution copernicienne, puisqu’il nous dit en substance « prenez d’abord soin des autres, et les autres à leur tour prendront soin de vous ». Ce n’est d’ailleurs que la transposition d’une parole de l’Évangile : « tout ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le d’abord pour eux : voilà la Loi et les prophètes » (Matthieu 7, 12). Alors, que vous souhaitez de plus beau en ce début d’année que de mettre en pratique cette parole ? Le bonheur collectif ne se trouve pas dans la sécurité, sécuritaire ou sanitaire : il se trouve dans ce que le Pape appelle la « charité sociale », c’est-à-dire l’amour mutuel comme moteur de la vie sociale et politique. Une utopie ? À nous de démontrer que ce n’en est pas une, mais que c’est un magnifique défi de fraternité !
  • © EHDL
    25 décembre 2020

    Message de Noël

    3 min
  • © EHDL
    11 décembre 2020

    NÉOLIBÉRALISME : DISPARITÉS SOCIALES, OPPRESSION POLITIQUE

    3 min
    Juste avant l’été paraissait un essai d’Edgar Morin intitulé Changeons de voie et qui tentait de tirer les premières leçons de la crise du coronavirus. J’en ai surtout retenu la condamnation sans appel du néolibéralisme et de son mensonge fondamental consistant à réduire « toute politique à l’économique et tout économique à la doctrine de la libre concurrence comme solution à tous les problèmes sociaux » (page 53). À ce premier mensonge, écrit Edgar Morin, s’en ajoute un deuxième non moins pernicieux : le mensonge du « ruissellement », vigoureusement condamné par le pape François (Fratelli tutti, n°168), selon lequel l’accroissement exponentiel de la richesse des plus riches finira toujours par ruisseler sur les plus défavorisés. Il est un autre point sur lequel je voudrais m’arrêter car il est au cœur du débat sur la loi dite de « sécurité globale » et de son trop fameux article 24. Des économistes comme Gaël Giraud nous aident à prendre conscience que le néolibéralisme, qui se donne pour un parangon de défense des libertés individuelles, finit par avoir besoin de devenir autoritaire pour arriver à ses fins. Son autoritarisme se traduit dans un premier temps par la prolifération des règlementations et de la bureaucratie. « Si vous êtes néolibéral, vous croyez que tout se résout par l’instauration d’un marché concurrentiel. Mais comme ce "marché" n’existe pas, il va vous falloir beaucoup d’employés de bureau pour l’imposer et le faire fonctionner » (Gaël Giraud). Mais la tentation sera aussi de plus en plus grande d’enjamber allègrement la lenteur des processus démocratiques – ce dont témoigne la loi de « sécurité globale ». N’oublions pas que les pays les plus en pointe du néolibéralisme sont la Chine ou Singapour, des États qui exercent sur les individus une surveillance de tous les instants : il y aurait en Chine, dit-on, une caméra de surveillance pour deux habitants ! Quant aux États-Unis, s’ils restent un pays démocratique, ils n’en sont pas moins un des pays où les diverses formes de répression sont les plus violentes. À l’approche de Noël et de la naissance du Libérateur, tout cela nous rappelle combien l’humanité est douée pour s’infliger à elle-même les pires esclavages.
  • © EHDL
    27 novembre 2020

    Bientôt l'Avent

    3 min
    Oublions un instant tous les inconvénients et les drames de notre vie quotidienne et pensons à cette bonne nouvelle : nous allons changer d’année ! Car l’année ne commence pas le 1er janvier, qui n’est qu’une date conventionnelle : pour nous chrétiens, elle commence le premier dimanche de l’Avent que nous espérons bien pouvoir célébrer ensemble dans l’assemblée liturgique. L’Avent signifie la venue, ou mieux encore l’avènement. En ces temps où l’avenir nous paraît incertain, l’Avent nous tourne vers la rencontre d’un Visage, celui du Christ qui vient dans la gloire. Rappelons-nous l’évangile de dimanche dernier : tous ceux à qui s’adresse le Roi de gloire lui disent : « Seigneur, quand t’avons-nous vu ? » Justement, l’Avent nous est donné pour nous apprendre à le voir qui vient à notre rencontre, de manière à ne pas être surpris lors de son ultime avènement. À l’époque où l’empereur Hadrien achevait à Rome la construction du Panthéon, il avait laissé la coupole de l’édifice ouverte sur le ciel grâce à un oculus ménagé à son sommet. Cette ouverture existe toujours aujourd’hui, et le regard n’y distingue rien d’autre que les nuages et les étoiles. Dans les églises byzantines au contraire, la coupole n’est plus ouverte sur le ciel, mais sur un visage d’homme représenté en fresque ou en mosaïque et qui nous regarde : à la symbolique céleste de l’inaccessible se substitue une symbolique nouvelle, celle d’un Dieu qui s’est fait proche et qui, élevé dans la gloire, ne cesse pas d’être l’un d’entre nous et de diriger son regard vers nous. C’est certainement ce Visage que l’on pourra à nouveau contempler à l’intérieur de la coupole de Sainte-Sophie de Constantinople, le jour où seront retirés les badigeons qui y ont été apposés lorsque Sainte-Sophie est devenue une mosquée. Mais peut-être d’ici-là le second avènement du Christ aura-t-il déjà eu lieu ! Tout le temps de l’Avent est rayonnant de cette certitude de la proximité du Seigneur : je vous souhaite un Avent plein d’espérance !
  • © EHDL
    20 novembre 2020

    FANATISME ET IDOLÂTRIE

    3 min
    Du fanatisme, sous-titré Quand la religion est malade, est un essai d’Adrien Candiard, un jeune dominicain français vivant au Caire. Je recommande vivement la lecture de ce texte, de son premier chapitre en particulier. Réfléchissant sur le fanatisme qui conduit au terrorisme et à l’assassinat, Adrien Candiard énonce un paradoxe qui donne beaucoup à penser. Habituellement, on considère que le fanatisme est le résultat d’une sorte d’« excès de Dieu » dans la vie de quelqu’un, un excès qui le pousse à des actes insensés, comme lorsqu’on abuse de l’alcool. Pour Adrien Candiard au contraire, le fanatisme ne résulte pas de l’excès de Dieu, mais de sa tragique absence. Pourquoi cela ? Parce qu’on a mis autre chose à la place de Dieu. Le théologien musulman médiéval IBN TAYMIYYA est le théoricien d’un islam rigoriste dans lequel depuis un siècle le salafisme a trouvé son inspiration. Selon cette école de pensée, Dieu est si transcendant qu’il est totalement inaccessible et inconnaissable ; la seule chose que nous pouvons connaître de lui, c’est ce qu’il nous commande. C’est ainsi que ce Dieu absent se trouve remplacé par sa volonté, sous la forme d’une loi qu’il faut accomplir aveuglément et dans les moindres détails. Un vrai croyant ne s’en tiendra pas là : il exigera que tous en fassent autant. Chacun sait que l’amour ne se commande pas ; mais dès lors qu’il ne s’agit plus d’aimer Dieu, mais seulement de lui obéir, la contrainte devient parfaitement légitime – et elle peut aller jusqu’à la mise à mort des récalcitrants. Je viens de résumer à grands traits la démonstration d’Adrien Candiard, dont, encore une fois, je vous recommande la lecture. Car elle nous concerne tous : non seulement à cause de sa lecture du fanatisme, mais aussi parce que tout croyant peut éprouver dans sa vie la tentation de remplacer Dieu par autre chose que lui. Ce n’est pas nécessairement du fanatisme, mais c’est bel et bien de l’idôlatrie.
  • © EHDL
    13 novembre 2020

    UNE DÉMOCRATIE MAL EN POINT

    3 min
    L’élection du nouveau président des États-Unis est riche d’enseignements pour nous tous. Depuis le début du siècle en effet, nous voyons apparaître en de nombreux pays des démocraties dites « illibérales » avec à leur tête des dirigeants populistes. Et quoi que nous puissions en penser, il apparaît de plus en plus que ces dirigeants sont en phase avec toute une partie de la population de ces pays, qui se sentait jusque-là méprisée et incomprise. Il faut être conscients que la défaite de Donald Trump ne guérit aucune des fractures qui divisent la société américaine. C’est ce qui explique que le comportement de ce nouveau roi Ubu n’ait pas soulevé contre lui le raz de marée prédit par les sondages et salué à l’avance par les médias. Un commentateur avouait la semaine dernière : « aux États-Unis, les démocrates sont en décalage ». En décalage avec qui, avec quoi ? Il faudra prendre le temps d’examiner de près cette question. Le populisme est indigne du peuple, parce que le peuple vaut beaucoup mieux que ceux qui, sous prétexte de répondre à ses aspirations, le déshonorent en l’instrumentalisant. Mais il vaut beaucoup mieux aussi que ceux qui le méprisent et n’aspirent qu’à le contourner pour promouvoir leurs objectifs idéologiques et leurs intérêts communautaristes. Il est à craindre que les délires sociétaux des élites et les égarements du peuple, prêt dans son désespoir à accorder crédit aux mensonges du premier démagogue venu, ne grandissent à proportion l’un de l’autre. L’éloignement, alors, devient inéluctable. C’est ce qu’a dénoncé Marcel Gauchet en ces termes : « La post-vérité [démagogique] est le rejeton adultérin du politiquement correct. Ses énormités transgressives ne se conçoivent qu’en réaction aux euphémismes lénifiants et aux interdits sournois dictés par le moralisme officiel. La censure insidieuse des aspects de la réalité sur lesquels la bienséance commande de jeter le voile ouvre la porte à leur amplification effrontée. » À cet égard, les États-Unis n’ont rien résolu de leurs contradictions : avec leurs Républicains piteusement enlisés dans les outrances du trumpisme et leurs Démocrates favoris des médias mais toujours « en décalage » avec le peuple, ils sont aussi un laboratoire qui anticipe peut-être nos propres déchirements dans les années à venir.
  • © EHDL
    6 novembre 2020

    Malheureuse Incertitude, Heureuse Incertitude

    3 min
    À l’heure où j’enregistre cette chronique, nous essayons tant bien que mal d’apprendre à vivre dans des incertitudes de plus en plus grandes : nous ne savons pas qui sera le futur président des États-Unis, nous ne savons pas si nous pourrons aller à la messe dimanche prochain ou fêter Noël dans un mois et demi, nous ne savons pas si nous ne serons pas atteints par le covid ou victimes d’un coup de couteau en sortant dans la rue... Et on pourrait allonger la liste. Certes, toutes ces incertitudes ne sont pas du même ordre et ne nous touchent pas de la même manière, mais elles nourrissent un sentiment diffus d’inquiétude et même d’angoisse. Dans la pièce de Marcel Pagnol intitulée Topaze, le maître d’école qui porte ce nom nous est montré en train de chercher une punition pour un élève récalcitrant. Ne la trouvant pas, il finit par dire à son élève : « je vous condamne à l’incertitude ». C’est peut-être la pire des punitions ! Dans l’espérance chrétienne, l’incertitude ne porte pas sur ce qui nous est promis par Dieu : nous le savons très bien, et nous savons aussi comment il faut se comporter pour l’obtenir. Mais l’incertitude porte sur les temps et les moments : « vous ne savez ni le jour, ni l’heure » dit Jésus. Il y a donc une bonne incertitude, celle qui est compatible avec l’espérance et qui nous permet aussi de nous projeter dans l’avenir. Imaginons un instant ce que serait notre vie si nous connaissions avec certitude le jour et l’heure de notre mort : ce serait au sens propre un enfer, car nous passerions notre temps dans un compte à rebours insupportable. Il nous est bon de savoir vers quoi nous allons (non pas la mort, mais ultimement la joie éternelle avec Dieu) sans savoir à quel moment notre vie basculera en lui : ainsi, chaque moment de notre existence périssable peut devenir porteur de la promesse d’éternité.
  • © EHDL
    30 octobre 2020

    Blasphème insulte et violence

    3 min
    ​Nous sommes à nouveau endeuillés par l’odieux attentat qui a été commis hier à Nice et qui plus est dans une église.
  • © EHDL
    23 octobre 2020

    Mêmes causes, mêmes effets

    3 min
    L’horreur que nous inspire l’assassinat de Samuel Paty et le mode opératoire de l’assassin risque fort d’être sans lendemain si nous oublions que nous sommes dans une loi des séries, où ce qui s’est produit se reproduira, les mêmes causes continuant à engendrer les mêmes effets, en obéissant simplement à une logique de surenchère qui augmentera la gravité des faits mais n’en changera pas la nature. Il faut se garder de croire que le seul fait de dire « je suis prof », comme on disait il y a cinq ans « je suis Charlie », ajouté aux rodomontades des politiques, possède une sorte de vertu exorcisante pour empêcher que la barbarie se reproduise. Tout cela procède de l’autosuggestion collective ; c’est hélas trop simple et lénifiant pour être vrai. Pour empêcher que la barbarie se reproduise, il faut d’abord en identifier les causes. Les ayant identifiées, il faut les nommer. Et les ayant nommées, il faut les combattre. Je ne suis pas sûr qu’on les identifie ; je suis encore moins sûr qu’on ose les nommer ; et par conséquent, je suis malheureusement à peu près certain qu’on ne se donne pas vraiment les moyens de les combattre. Les causes ne sont pas identifiées. Le terme « séparatisme » n’est de toute évidence qu’une nouvelle manière d’esquiver le problème : les terroristes ne veulent pas se séparer, ils veulent le pouvoir, un pouvoir absolu et mondial. Elles ne sont pas non plus nommées, puisqu’on invente des mots-paravents pour ne pas appeler l’ennemi par son nom. Et la conséquence est qu’on se condamne sciemment à l’inefficacité. François-Xavier Bellamy, à qui j’emprunte quelques-unes de ces réflexions, relève l’annonce du ministre de l’intérieur qu’il va « expulser 231 étrangers expulsables ». Mais s’ils sont expulsables, pourquoi a-t-on attendu ce drame pour les expulser ? « Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde » a dit Camus. Il y a 25 siècles, Platon disait déjà la même chose : « La perversion de la cité commence par la fraude des mots. » Ce serait à méditer d’urgence par tous nos politiques.
  • © EHDL
    16 octobre 2020

    CARLO ACUTIS

    3 min
    C’était un jeune comme tous les autres, qui aimait rire, jouer au foot, et qui était passionné d’informatique. Italien né à Londres en 1991, il aurait 29 ans aujourd’hui, s’il n’était mort d’une leucémie foudroyante à l’âge de 15 ans, le 12 octobre 2006. Béatifié le 10 octobre dernier, il sera désormais fêté le 12, jour de sa naissance au Ciel. Quinze années de vie, c’est si peu. Mais alors que certains, à quatre-vingts ans, n’ont pas encore vécu, d’autres à quinze ans ont traversé la vie de façon fulgurante en portant un fruit prodigieux. C’est le cas pour ces jeunes saints et saintes, de saint Louis de Gonzague à sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, qui illustrent la réflexion que Bernanos met sur les lèvres du curé de Torcy dans le Journal d’un curé de campagne : « « Tiens, je vais te définir un peuple chrétien par son contraire. Le contraire d’un peuple chrétien, c’est un peuple triste, un peuple de vieux. Tu me diras que la définition n’est pas trop théologique. D’accord. Mais elle a de quoi faire réfléchir les messieurs qui bâillent à la messe du dimanche. Bien sûr qu’ils bâillent! Tu ne voudrais pas qu’en une malheureuse demi-heure par semaine, l’Eglise puisse leur apprendre la joie! » Sa joie, Carlo Acutis l’a puisée dans l’eucharistie, à laquelle il participait quotidiennement depuis l’âge de 7 ans et sa première communion – au point que chaque fois qu’il partait en vacances avec ses parents, il leur demandait de commencer par se renseigner sur les horaires des messes. Il appelait l’eucharistie son « autoroute vers le Ciel ». Il nous a laissé, entre autres, des reportages vidéo sur les miracles eucharistiques, à propos desquels il avait organisé une exposition dans sa paroisse. Il avait d’ailleurs aussi entièrement bâti le site internet de la paroisse en question, au point qu’on songe à faire de lui le saint patron des internautes. Quelques paroles de Carlo sont maintenant célèbres : « Notre objectif doit être l’infini, non pas le fini. L’Infini est notre Patrie. Depuis toujours nous sommes attendus au Ciel ». Et aussi cette réflexion magnifique : « Tous naissent comme des originaux, mais beaucoup meurent comme des photocopies ». Pour s’orienter vers cet Objectif et ne pas « mourir comme des photocopies », Carlo disait que notre Boussole devait être la Parole de Dieu, à laquelle nous devons constamment nous confronter. » Le cardinal Comastri, qui a préfacé un livre à son sujet, cite une autre parole : « Être toujours uni à Jésus, voilà mon programme de vie ». « Par ces quelques mots, ajoute-t-il, Carlo Acutis a défini le trait distinctif de sa brève existence : vivre avec Jésus, pour Jésus, en Jésus. (…) « Je suis content de mourir car j’ai vécu ma vie sans négliger une seule minute en choses qui ne plaisent pas à Dieu ». À nous aussi, Carlo demande la même chose : il nous demande de raconter l’Évangile par notre vie, afin que chacun de nous puisse être un phare qui éclaire le chemin des autres. »
  • © EHDL
    9 octobre 2020

    Fratelli tutti

    3 min
    Le Pape François vient de nous offrir une nouvelle encyclique intitulée Fratelli tutti, « tous frères »

Vous avez parcouru 20 épisodes sur 170

Afficher plus

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

Faire un don
Qui sommes-nous ?

RCF est créée en 1982, à l'initiative de l'archevêque de Lyon, Monseigneur Decourtray, et du Père Emmanuel Payen. Dès l'origine, RCF porte l'ambition de diffuser un message d'espérance et de proposer au plus grand nombre une lecture chrétienne de la société et de l'actualité.

Forte de 600.000 auditeurs chaque jour, RCF compte désormais 64 radios locales et 270 fréquences en France et en Belgique. Ces 64 radios associatives reconnues d'intérêt général vivent essentiellement des dons de leurs auditeurs.

Information, culture, spiritualité, vie quotidienne : RCF propose un programme grand public, généraliste, de proximité.Le réseau RCF compte 300 salariés et 3.000 bénévoles.

RCF
toujours dans
ma poche !
Téléchargez l'app RCF
Google PlayApp Store
logo RCFv2.14.0 (21796db) - ©2024 RCF Radio. Tous droits réservés. Images non libres de droits.