Edito du jour : toute l'actualité est sujette à réflexion, nos éditorialistes partagent la leur
Ce 6 juin nous fêtons le 79è anniversaire du débarquement allié sur nos côtes qui
permettra, après de durs combats, la libération de nos territoires et onze mois plus
tard la victoire finale sur le régime nazi de Hitler.
Il convient de commémorer tous ces soldats dont les noms sont gravés sur ces
milliers de tombes alignées dans les cimetières militaires de Normandie et de toute
l’Europe. Qu’ils s’appellent Jimmy, Bob ou Hans âgés pour les plus jeunes de moins de
18 ans surtout du côté Allemand, ils sont morts à cause de la folie meurtrière d’un
dictateur, arrivé au pouvoir en 1933 après que le parlement Allemand lui ait voté les
pleins pouvoirs.
Ces soldats ne demandaient qu’à vivre entourés de l’affection de leur maman pour
les uns, de leur fiancée, de leur épouse et de leurs enfants pour les autres.
Aujourd’hui la guerre revenue en Europe, en Afrique, au Moyen-Orient reproduit les
mêmes effets de dévastation avec les mêmes causes : la soif de pouvoir, de
domination et les mêmes arguments : la haine de l’autre, la suprématie d’une
idéologie sur l’autre au profit de minorités agissantes.
Au lieu des reconstitutions de camps militaires, de batailles, ne devrions-nous pas
célébrer plutôt les conditions d’une paix durable en apprenant à mieux connaître les
autres, en acceptant nos différences, en nous respectant mutuellement, en militant
pour une plus juste répartition des richesses, en respectant la création, en
construisant des ponts plutôt que des murs.
Pour nous qui sommes chrétiens et défendons l’universalité du message de Jésus :
« Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai
aimés ». Il y a, à vrai dire, urgence à ouvrir nos yeux, nos oreilles, nos mains, nos
cœurs pour être attentifs aux détresses de notre monde. Acceptons humblement
d’être aimés par Dieu pour ce qu’il est et non pour ce que nous aimerions qu’il soit si
nous voulons être de véritables témoins de sa miséricorde, des messagers de Paix et
d’Espérance.
Dimanche dernier, par un bel après-midi de mai, j’ai eu la chance de participer à la
messe d’installation de notre ancien évêque, Mgr Laurent Le Boulc’h, comme
Archevêque métropolitain de Lille. Je souhaitais vous partager ma joie de chrétien et
mon espérance et rendre grâce pour ce temps fort de fraternité et de prière festive
vécu à cette occasion. Tout y était : le soleil, le petit accent de Marseille avec le
Cardinal Aveline, Archevêque métropolitain de Marseille, et l’accueil chaleureux des
gens du Nord.
Permettez-moi de reprendre les conseils du Cardinal Aveline, connu pour son
charisme et sa grande simplicité, à son ami Laurent, avant de lui remettre la crosse :
« Vérifie régulièrement que les temps les plus importants de ton agenda sont ceux
que tu passes aux pieds du tabernacle et auprès de ton peuple, le peuple pour un
évêque, c’est un deuxième tabernacle. Ton bureau ne doit être qu’une escale entre
les deux… N’oublie jamais que tu es archevêque pour tous les habitants de ton
diocèse, les catholiques et les autres… Offre à tous l’amitié du Christ, spécialement
aux pauvres, aux exclus, aux isolés, aux malades, aux migrants et à tous ceux que tu
jugeras qu’ils ont le plus besoin de sentir qu’ils sont aimés de Dieu… Veille à ce que,
avant tout ce soit le bien du peuple de Dieu, de tout le bon peuple de Dieu qui soit
premier dans tous les discernements et toutes les décisions qu’il faut prendre…
La mission de l’Eglise, ce n’est pas d’être une religion qui réussit selon les critères
mondains de la maîtrise et de l’efficacité. La mission de l’Eglise, c’est de coopérer
humblement avec l’Esprit Saint pour être au service de l’Amour dont Dieu aime le
monde… ». Voilà un beau programme pour le nouvel Archevêque de Lille que nous
devrions tous avoir à cœur de partager.
Partageons également les propos des représentants du diocèse de Lille : « nous sommes conscients des défis importants auxquels
notre diocèse doit faire face… notamment la sécularisation et la pénurie de pasteurs.
Pour y répondre, nous devons réinventer les ressorts de la transmission et de la
mission, lutter contre les tentations de repli et répondre aux besoins pressants de
communion et de fraternité. »
Pour conclure je reprendrai les mots de Mgr Le Boulc’h dans son homélie : « Cette
communion de l’Église, quand elle naît de l’amour du Christ en elle, ne fait pas boucle
sur elle-même. Au contraire, elle génère une énergie spirituelle qui rend l’Église
capable d’un regain de vitalité pour oser sortir dans le monde annoncer l’Évangile. »
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !