17 décembre 2021
Sobre Noel
Vianney Lecointre, diacre du diocèse de Séez, revient aux origines de la fête de Noel...
"Parmi les prières d’intercession que nous propose la Liturgie des Heures, il y
a celle-ci que j’aime bien : « Accorde-nous de vivre en ce monde avec sobriété, justice et ferveur, témoignant ainsi de notre espérance ». Ne trouvez-vous pas qu’elle est particulièrement adaptée à ce temps de l’Avent ?
Ne laissons pas détourner Noël de son sens. On parle de la naissance d’un
enfant qui annonce le dénuement et le renoncement aux vanités du monde, ce qui n’a rien à voir avec le grand carnaval de la consommation, comme dit
l’écrivain Sylvain Tesson récemment invité à commenter l’actualité dans le
quotidien Ouest-France.
Bien sûr, il est bon qu’en cette période nous cherchions à nous faire plaisir et
à faire plaisir autour de nous. Mais recherchons plutôt la sobriété heureuse, telle que la promouvait Pierre Rabhi récemment disparu. Il ne s’agit pas de
culpabiliser qui que ce soit, d’ailleurs Pierre Rabhi, auteur à succès, avait sans
doute de bons revenus, mais quand même : à chacun de prendre ses
responsabilités ! Alors que Noël approche, faisons notre part pour rendre le
monde un peu meilleur, y compris dans les achats de cadeaux.
« Acheter est non seulement un acte économique mais aussi un acte moral »
rappelle ainsi le pape François dans Laudato si’. Gardons-nous de tout
consumérisme. Mais, au contraire, et surtout si l’on dispose de quelques moyens, favorisons la qualité, la durabilité, les circuits courts, le respect du travail d’autrui et sa juste rémunération. Soyons précurseurs de changements de styles de vie, moins polluants, plus respectueux de la Création.
C’est vraiment la conversion à laquelle nous sommes appelés. Dans Laudato
si’, le pape prône la sobriété qui, si elle est vécue avec liberté et de manière
consciente, est libératrice. Elle peut nous apprendre à jouir des choses les plus simples, à trouver des satisfactions dans les rencontres fraternelles, dans le contact avec la nature, dans la prière. Le bonheur, écrit-il aussi, requiert de
savoir limiter certains besoins qui nous abrutissent, en nous rendant disponibles aux multiples possibilités qu’offre la vie. La sobriété, c’est s’écarter avec vigueur des poisons susceptibles de nous séparer de ce qui compte, c’est-à-dire notre relation aux autres, aux pauvres et aux plus petits auxquels nous ne serions pas assez attentifs, au monde, à Dieu. Voilà en effet un beau programme à mettre en œuvre pour cette fête de Noël."
Droits image: ©Gerd Altmann de Pixabay