[2/5] Le caractère sacré de la vie selon l'Église

Un article rédigé par Margot Maignet - RCF, le 25 juin 2024 - Modifié le 28 juin 2024
Pour bien comprendre[2/5] Pour bien comprendre… Le caractère sacré de la vie avant d'aller voter

La vie est le pilier de la doctrine sociale de l'Église. Ses principes fondamentaux sont le respect et la dignité de la vie humaine. Pour l'Église, la société doit veiller à défendre la vie humaine, de sa conception à sa mort naturelle. C'est pour cela que l'Église ne cesse d'interpeller les élus sur les questions éthiques. Les évêques se sont notamment exprimé, lors de l'Assemblée plénière, de mars dernier, sur le projet loi fin de vie : “Toute vie humaine mérite d'être inconditionnellement respectée et accompagnée avec une authentique fraternité. Notre idéal démocratique si fragile et si nécessaire repose sur l'interdit fondateur de donner la mort”

Scène de vie © PexelsScène de vie © Pexels

Le père Stalla-Bourdillon invite à redécouvrir que l’être humain “est un être en devenir”. Il n’a pas fini d’évoluer et n'est pas pleinement réalisé dans son humanité. "Nous allons vers la vie” rappelle le théologien. La tradition chrétienne perçoit la vie comme un objectif vers lequel l’Homme chemine. 

Si on défend la vie de son commencement jusqu'à son terme naturel, c'est parce que dans chacun de ces instants, quelque chose de plus se joue.

Au-delà de la dimension biologique, un supplément d’âme

Pour le père Stalla-Bourdillon, la vie humaine est sacrée, car l’homme a été fait “à l'image et à la ressemblance de Dieu”. Ce mystère de la création constitue la “dimension invisible” de la nature humaine. “Et nous avons le devoir de sauver cette dimension invisible” avance le théologien. Selon la doctrine sociale de l'Église, on ne peut se focaliser exclusivement sur la dimension biologique de la vie. Pour l'ancien aumônier des parlementaires, quand on défend la vie, il ne s'agit pas de maintenir la pulsation des battements du cœur, mais le supplément d'âme de la vie humaine. 

La vie que Dieu nous donne est une vie de relation avec lui, avec les autres, qui se vit sous un autre régime que simplement l'autorité biologique ou la vie biologique dans laquelle nous sommes

La liberté, une “bonne excuse” ? 

On le voit dans les débats de société, l'homme veut avoir la maîtrise de lui-même. Si l'aide active à mourir se confronte au principe chrétien de respect de la vie, se pose aussi la question de la liberté de l'homme de maîtriser sa vie. Pour le théologien,la vraie liberté, l'homme la trouve lorsqu'il entre dans le projet de Dieu” À tort, la notion de liberté est devenue le prétexte pour revendiquer de faire “tout ce qu’on veut", constate l’ancien aumônier des parlementaires. L'être humain cultive des ambitions, qui dépassent "la vocation de cocréateur de la vie que Dieu nous confie" observe-t-il. Au nom de liberté, "on affirme, dans une sorte d'aveuglement attestant notre cécité, que nous pouvons nous recréer, auto-créer, nous autodéterminer, et nous sommes devenus auto-référents”. 

La liberté, la vraie liberté, c'est celle qui consiste à entrer dans le projet, dans la volonté de Dieu, de découvrir ce que nous avons à devenir.

Quand la parole du Christ nous révèle

La vie est considérée dans la doctrine sociale de l’Église comme un don de Dieu. “L’Homme qui ose prétendre qu'il a une parfaite connaissance de lui-même, ce qui est absolument impossible puisqu'il ne s'est pas fait lui-même, se prend pour Dieu. Car seul Dieu a une parfaite connaissance de lui-même et l'être humain, assure le père Stalla-Bourdillon. Il suggère ainsi que “pour me connaître vraiment, je dois accueillir la parole du Christ. Par sa révélation, il me dévoile à moi-même.” 

Il considère que l’Homme est aujourd'hui en proie à “la tentation permanente de l'auto-référence : “l se croit souverainement libre de décider ce qu’il peut devenir, il croit avoir la main complètement sur sa vie".
Pour le théologien, la vie demeure “un mystère qui nous dépasse” et qui doit faire l'objet “d'un émerveillement permanent”. Il nous invite à “sauver en nous cet émerveillement”, et à envisager la possibilité "que notre vie soit ouverte sur une réalité dont nous n'avons pas encore pleinement la mesure”. Rien ne doit donc être pris pour acquis. 
"Le respect de la vie, c'est enfin un sujet de fraternité, de relation entre les hommes, puisqu'elle nous est commune. La vie est notre lien le plus fort. Respectons-la en allant voter !"

Pour me connaître vraiment, je dois accueillir la parole du Christ. Par sa révélation, il me dévoile à moi-même.

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