Un influenceur qui a le goût... de la déconnexion ! Antoine de Suremain explore en solitaire les territoires sauvages de France. Sur son compte Instagram, il partage sa soif d'aventure avec des milliers de personnes. Une approche minimaliste, en totale autonomie, de la marche en nature, qu'il décrit dans le quatrième épisode de la saison 2 du podcast Marche & rêve.
Tel "un scout qui n’a jamais grandi", l'explorateur Antoine de Suremain a fait en 2022 un raid survivaliste. 240 km à pied, se nourrissant seulement des plantes et des fruits trouvés sur le chemin. Un défi qu'il raconte dans son livre "Marche au désert sur le chemin de Saint-Guilhem" (éd. Salvator, 2024).
Présentateur de "Antoine l'Aventure" sur Canal+ Kids, Antoine de Suremain s’est fait connaître sur internet grâce à son compte Instagram "Antoine explore la France". Dans ce quatrième épisode de la saison 2 du podcast Marche & rêve, l'influenceur raconte son expérience de la marche, qui va avec un goût de l'effort, voire de l'inconfort, et un amour profond pour la France.
En octobre 2022 Antoine de Suremain s’est lancé dans une marche survivaliste : durant dix jours, des plateaux de l’Aubrac à Saint-Guilhem-le-Désert, il allait parcourir 240 km sans nourriture. Ou plutôt, en ne se nourrissant uniquement des plantes et des fruits qu’il trouverait sur le chemin. Orties, pissenlit, trèfles, plantain, châtaignes… "Les plantes sauvages sont bien plus nutritives que n’importe quelle salade que vous pourriez acheter en supermarché, rappelle-t-il, parce qu’elles poussent sur ces terres depuis plusieurs dizaines de milliers d’années, sur des terres qui ne sont pas constamment labourées."
Antoine de Suremain est habité par une quête d’authenticité, associée à une certaine nostalgie d’un passé qu’il n’a pas connu. Celui où nos ancêtres savaient reconnaître par exemple les champignons vénéneux. "On évolue dans une société qui s’est complètement coupée de l’organique, complètement coupée du naturel, on ne maîtrise plus rien, on ne sait plus ce que l'on mange, on ne sait plus ce que l’on achète..."
Il y a chez l'explorateur ce désir un peu vain de renouer avec un temps où internet n’existait pas. Lui qui est en quête de solitude et de silence, reste pourtant connecté : il l’admet, "c’est totalement paradoxal !" Sur Instagram, ils sont plus de 130.000 à le suivre sur son compte Antoine explore la France. En mai 2024, Le Figaro Magazine le désignait parmi les "influenceurs qui font aimer la France". Si c’est pour lui un "sacrifice", de devoir sortir son téléphone en randonnée et de rompre le silence pour se filmer en direct, il le voit comme un "partage". "J’ai vraiment envie que les gens se rendent compte de la chance inouïe qu’ils ont de vivre en France dans des paysages qui sont absolument exceptionnels !"
Je pense que le chemin de pèlerinage délivre des grâces supérieures à un chemin de randonnée
En marchant vers Saint-Guilhem-le-Désert, Antoine de Suremain s’est intéressé à l’histoire du chemin de pèlerinage. Il a notamment découvert qu’il y avait à l’abbaye de Gellone "un morceau de la sainte croix du Christ". Son raid survivaliste est devenu "un voyage intérieur ascétique" puis "un vrai pèlerinage". Quelque part, la marche n’est pas tout à fait la même sur un GR et sur un chemin de pèlerinage. "Je pense que le chemin de pèlerinage délivre des grâces supérieures à un chemin de randonnée."
Comme le dit Charles Wright, qui a préfacé son livre, Antoine de Suremain est "un scout qui n’a jamais grandi". Il cultive "des valeurs essentielles" comme "la contemplation, l’émerveillement, la quête du beau"… et un certain goût de l’inconfort. "Quand je me retrouve à dormir à même la neige avec mon tapis de sol et mon duvet, je viens chercher ça." Savoir apprécier le moment malgré la difficulté. "Le Scout est maître de soi : il sourit et chante dans les difficultés", dit la loi scoute.
Sa vocation d’explorateur, Antoine de Suremain l’a découverte en 2019 sur la grande route des Alpes, du lac Léman à la Méditerranée. "Cette grande marche a été le voyage initiatique de tout ce que je fais aujourd’hui." Il y a découvert les bienfaits de la marche : "Le fait de contempler, d’observer, de s’émerveiller et de percevoir le monde qui nous entoure, c’est vraiment quelque chose que j’ai pu développer justement grâce à cette activité de la marche."
Nul besoin d’aller au bout du monde pour se sentir aventurier. Ce qui le fascine, lui, c’est la France, elle suffit à le dépayser : le causse Méjean et ses airs de Mongolie, la Camargue et ses flamants roses où il a "eu l’impression d’être en plein cœur de la Tanzanie…"
Il est donc un explorateur au bilan carbone plutôt bas ! Ce ne sont pourtant pas des motivations écologiques qui l'animent. "Je ne voyage pas en France pour des raisons écologiques, dit-il, je voyage en France d’une part parce que j’aime mon pays, je l’aime profondément. Et je suis animé par un désir de transmission, de transmettre cet amour que j’ai pour la France, j’ai envie de le transmettre aux plus de gens possible."
Suivez l’actualité nationale et régionale chaque jour
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !